Bon ben un métrage pas génial. Franchement c’est un film qui aurait sans doute pu être intéressant, mais qui s’avère finalement pas terrible.
Ok, on ne peut pas nier la qualité de l’interprétation de Delphine Zentout, qui reste sûrement l’attrait principal du film. De manière générale l’interprétation est correcte, quoique l’on puisse regretter la sous-utilisation de certains acteurs (Léaud par exemple), et la caricature assez gênante qui touche de façon générale les personnages de ce film. Etienne Chicot est acceptable, mais lui aussi est handicapé par un rôle faiblard, le genre de stéréotype propre au genre, et qu’il est assez agaçant de voir. Non en fait le film est centré sur Zentout, sur son personnage, et c’est dommage car le reste a été délaissé.
Le scénario est fade. C’est terrible mais avec son sujet le film paraît pourtant fade. C’est plat, c’est sûrement trop court pour développer un peu les situations, c’est linéaire, on s’attend à voir chaque scène (l’éternel dispute familiale par exemple). Ok le personnage principal a du relief (même s’il est versatile), mais ça ne suffit pas à suivre un film au sujet original, et parfois convaincant, mais qui reste pâlichon. Comme l’on dit certains critiques, c’est du Pialat, mais ce n’est sûrement pas le genre de cinéma convaincant pour appréhender justement ce genre de sujet, qui saisit la platitude des choses plutôt que d’en retirer la force et la cinégénie.
Pour le reste c’est teinté d’érotisme comme presque tout le cinéma de Breillat mais ça reste très soft, faut pas venir voir ce film pour l’érotisme, c’est certain. En fait le film est à l’image de son histoire : décors très sobres, voire minimalistes, photographie sans recherche particulière, mise en scène monastique. Il y a bien que la musique qui surprend, et pourtant, même là je n’ai pas compris certains choix, comme balancer pour cinq secondes chronos « Un Soir de pluie ». C’est tellement court que c’est totalement inutile.
Franchement je ne doute pas que ce film ait un sujet intéressant, de bons acteurs, et quelques moments plaisants, mais c’est très loin de convaincre. A quoi bon s’attaquer à ce genre de sujet, si c’est pour le faire avec toute la platitude du cinéma documentaire réaliste ? Pas d’émotion, pas de sentiment, pas de style, c’est un défilé d’images. 1.5