Décidément, le français Pitof n’a pas retenu la leçon, après l’exécrable Vidocq. Trois ans plus tard, il ose nous servir un plat, en plus d’être de saveur trompeuse, indigeste en tout point. Sa vision est trouble est ne s’arrange pas, malgré son expérience dans les effets visuels. Et même là-dessus, il s’est planté… Oui, le spin-off de la femme-chat ne vaut grand-chose.
Cela reflète très clairement un drame dans le sens où les studios n’ont pas saisi les valeurs d’une d’adaptation d’un comic tant apprécié. On aimerait penser qu’il s’agisse d’un reboot, or ce n’est pas le cas. Reprendre une formule que le tout public a déjà l’habitude de déguster n’a rien d’appétissant, au contraire.
On est donc à des millénaires du Selina Kyle de Bob Kane, ou encore de Burton, incarnée par la délicieuse Michelle Pfeiffer. Ici, nous somme confronté à… Patience Philips… Une aberration, une hérésie, au choix mais pourquoi pas ! Pas de Gotham non plus au passage… Pourquoi pas…
Passant outre ce détail, l’intrigue est d’une médiocrité sans comparaison. Du classicisme assommant sera au rendez-vous. La cohérence ne donne plus signe de vie, dès lors que la mise en place des personnages et du contexte sont expédiés en une ligne de dialogue de chaque. On pourra toujours se consoler avec l’humour présent. Mais il s’agit encore d’un humour maladroit, car ce n’était pas voulu. Cela passe un moment mais la montée en tension est sans conséquence et vide d’émotions. Il ne s’agit plus de nous offrir un « divertissement passable », car ces deux notions ne sont aucune ment retrouver ici, même en creusant bien comme il faut.
Le film continue de sombrer côté jeu d’acteur. Halle Berry devrait avoir le charisme nécessaire pour rendre le développement plus intéressant, non ? Et bien non. Tous les protagonistes nagent dans un abysse caricatural mal exploité. Faute, surtout à Pitof qui sélectionne ses cadres vides de sens ou sans intérêt. Il fait passer l’actrice, qui confirme un retour gratifiant selon elle, non pas comme un symbole sensuel, fidèle au personnage. La féline s’adonne juste du dévergondage gratuit et des imitations de chat tellement grotesques qu’elles ne sont pas pertinentes. On rentre dans un vulgarisme tellement inqualifiable que c’est à se demander comment le script a pu être approuvé.
Le fardeau n’est pas si imposant pour l’héroïne car elle partage ce poids humiliant avec deux autres grosses têtes. Sharon Stone essaye de redorer son image dans un rôle secondaire mais en vain. Et ce bon Lambert Wilson qui venait tout juste de conclure avec Matrix, a également commis l’erreur. Il joue le rôle d’un méchant, mais pas trop, pour le « bluff ». La subtilité n’est également pas de rigueur quand le scénario en a besoin.
On ne leur reprochera qu’un faux-pas, mais elle vaut suffisamment cher pour ces célébrités (4 Razzie Awards et 3 nominations peu encourageantes).
Et si nous devions nous limiter à la bande-son bien trop girly pour coller avec l’illusion une héroïne en voie de renaissance. Au final, rien n’aide à plaider la culpabilité d’une calamité odieusement affligeante.
Pour conclure et il était temps, Catwoman ne se donne même pas les moyens de se hisser comme nanard qui s’assume, mais il s’assume comme une œuvre sérieuse. Et c’est bien plus grave quand on constate le résultat final.