Un film dont le principal intérêt réside dans la variété de son casting que ce Boat Trip. Là-dessus, pas à dire, c’est cocasse. Roger Moore côtoie Victoria Silvstedt qui côtoie Vivica A. Fox qui elle-même rencontre Will Ferrell qui croise Cuba Gooding Jr…. bref, autant dire que c’est hétéroclite ! Mais cela suffit-il ? Pas vraiment ! On se demande d’ailleurs ce que sont venus faire la plupart de ces acteurs dans ce film. Roger Moore semble quand même s’amuser, c’est déjà cela. Si la plupart des seconds rôles surjouent mais restent décents avec leurs caricatures (bonne surprise quand même venant de Roselyn Sanchez, la seule qui sauve l’honneur), le duo principal c’est du 50-50. Autant Horatio Sanz parvient à tirer son épingle du jeu, autant Cuba Gooding Jr. a l’air totalement mal à l’aise et surjoue comme un malade. Il en devient parfois drôle par son cabotinage outrancier (qui se calme un peu dans la deuxième partie du film), mais franchement parfois j’ai eu pitié de lui ! Après niveau personnage vous imaginez bien à quoi il faut s’attendre : clichés et écriture lourdingue au menu !
Le scénario c’est juste une succession de gags plus ou moins improbables autour de ces deux hétéros arrivés par erreur sur une croisière gay qui en plus va recueillir aussi l’équipe féminine de bronzage suédoise ! Si certaines situations pourront amuser, ça dépasse jamais le niveau d’une comédie Pécas, avec des gags qui sentent bons le déjà-vu (sur les gays il y a des gags incontournables visiblement !), des situations qu’on voit venir des heures à l’avance et d’autres gags qui sont, eux, d’une lourdeur consternante ! Pas de narration, le réalisateur semble avoir improvisé ses situations au fur et à mesure du tournage ce qui donnera l’impression d’assister à une succession de sketchs, ce que je n’aime pas beaucoup dans un long-métrage. La fin en forme de comédie romantique change un peu mais le niveau ne s’élève pas franchement !
Minimaliste à bien des égards, je reconnais que Boat Trip parvient cependant à distiller un vent frais et coloré correspondant bien à l’ambiance d’une croisière qui s’amuse (ou pas). C’est lumineux, frais et la bande son est sympathique. Etrangement ce film semble avoir eu du budget, ce que confirmerait son casting, et comme je n’en avais jamais entendu parler je crois que ça a dû être un four au box-office.
Bon, je ne vais pas m’étendre outre mesure, seulement dire que malgré l’avalanche de clichés et de balourdise, Boat Trip a au moins le mérite de ne pas avoir à sombrer dans la vulgarité facile pour exister. N’en reste pas moins que c’est un ratage marquant, handicapé par une absence totale de propos, des caricatures qui s’alignent du début à la fin et des numéros d’acteurs très souvent en totale roue libre. 1.5.