Avant de commencer cet avis, permettez-moi de vous alerter sur le fait que le synopsis révèle l’entièreté du film dans ses grandes lignes. Plus précisément, il est un parfait résumé de la première heure. Le premier long métrage de Boaz Yakin durant 1h55, il est effarant de voir qu’on puisse réduire près d’une heure en 4 malheureuses lignes… Influencé par le pitch qui présente en apparence une histoire profondément humaine, et par la note attribuée par les spectateurs, c’est avec une relative confiance que je me suis lancé dans le visionnage de ce "Fresh". Eh bien je n’en suis pas ressorti bien "frais", empêtré que j'étais dans une fastidieuse bataille contre la lourdeur de mes paupières tant l’ennui était grand. L’intérêt du pitch m’a posé un lapin, me faisant regretter amèrement d’avoir lu le synopsis avant de regarder le film, chose que je ne fais normalement… jamais. Cela m’aurait évité d’être grandement déçu. Mais quand je regarde la tendance générale, je me dis que je ne dois pas être très normal car je suis à l’exact opposé. Certes l’intention d’attirer l’attention sur la jeunesse désœuvrée qui deale de la drogue pour survivre est louable, mais la mise en scène est bien trop plate pour exprimer avec force ce qui aurait dû révolter tout un public, et peut-être même les autorités. De plus, le jeu d’acteur est mauvais, et pour certains si exagéré que ça tombe parfois dans les gros clichés jusqu’à parfois tendre vers la caricature !! Pour exemple Chuckie, interprété par Luis Lantigua. Et en ce qui concerne la version française, j’ai de sérieux doutes dur la qualité du doublage tant les dialogues sont pleins de vide, souvent creux, et quelquefois empreints de niaiserie. Et puis dites-donc : qu’est-ce qu’ils causent bien ces petits !! Un sacré festival d’insultes en tout genre ! Autant dire qu’il vaut certainement mieux privilégier la version originale. Seuls les dialogues alloués au personnage interprété par Samuel L. Jackson ont de la profondeur, et c’est là que j’ai trouvé finalement le seul intérêt du film, avec la photographie, sans que cette dernière ne soit transcendantale non plus. Cela dit, les apparitions de ce comédien sont beaucoup trop rares pour pouvoir dire s’il a été bon, ou pas. Son passage est remarqué car c’est lui qui donne l’essence pour affronter la deuxième heure, et il a fait le boulot. Point de vue rythme, avec ces fameuses quatre lignes qui résument parfaitement la première moitié du film, vous l’aurez compris, ça n’avance pas vite. En fait, c’est mou, c’est lent, c’est... soporifique. Et ce ne sont pas les deux/trois coups de théâtre qui changent grand-chose pour essayer de donner un coup de rein au rythme. Ca reste long. Beaucoup trop long. Sauf si on a du sommeil à rattraper. Le tracé plat de notre encéphalogramme est le signe que le courant ne passe pas, la preuve en est avec les chiffres du box-office : inexistants. "Fresh" n’a vraiment rien pour sortir de l’oubli et de l’anonymat dans lequel il est plongé.