Punisher version 1989, est un bon vieux film d’action musclée sympathique, qui, même s’il est pour ma part moins fidèle que Punisher War Zone au matériau originel, est un divertissement agréable, et supérieur en tout cas à la version avec Thomas Jane.
1er bon point, l’interprétation. Punisher est porté par un Lundgren solide. Il n’est pas à son meilleur ici, mais il est bon dans l’action. Il est en tout cas bien supérieur à Jane, et même à Ray Stevenson, qui pour ma part était une petite erreur de casting. A ses cotés, Louis Gossett Jr. Routier des séries B, il impose une présence charismatique, en dépit d’un rôle un peu en retrait. Coté méchant, si Jeroen Krabbé n’est pas mauvais, il se fait clairement voler la vedette par Kim Miyori, remarquable, tout en raffinement et en méchanceté. Elle est vraiment très plaisante lors de ses apparitions, parfois aux cotés de Zoshka Mizak, plus charmante que talentueuse.
Pour le reste c’est moyen.
Le scénario du film ne se prend pas trop la tête avec la genèse du héros. Le film est court et va à l’essentiel. Il est clair que du coup le métrage est un peu superficiel, est n’approfondi pas vraiment la complexité du personnage, mais il a le mérite d’être nerveux, violent, et sombre, notamment lors d’une séquence finale, qui vaut presque toute l’hémoglobine de Punisher War Zone.
Visuellement, le résultat est convaincant. La mise en scène de Goldblatt est une belle réussite. Elle est nerveuse, précise, valorisant réellement les scènes d’action. La photographie est très agréable, mais surtout, ce qui relève indéniablement Punisher, ce sont ses décors. Très variés, très complets, ils rendent bien l’atmosphère urbaine, noire, poisseuse du comics. Les années 80 et le début des années 90 ont fait des miracles avec ce type d’atmosphère urbaine, industrielle et décrépi, dont Robocop d’ailleurs été une des sommités. Ici on n’est pas à ce niveau, mais le résultat est très bon, et le final dans les décors japonais est sublime. Là en revanche, les décors ne sont pas justes efficaces, mais réellement recherchés, avec un travail esthétique qui est une grande réussite. Alors, qu’en est-il du coté de la violence ? En effet, qui parle de Punisher, parle de cet aspect. Là on ne peut pas dire que le métrage soit une débauche de sang. En revanche il y a des fusillades, des combats, c’est sec, brut, sans fioriture, et ca dézingue réellement. La gradation de ce point de vue est d’ailleurs excellente, avec un final explosif et sans pitié, qui pour moi reste, de la trilogie Punisher, le moment qui incarne le mieux le héros. Les scènes d’action sont vraiment bonnes, typiques de l’époque, en dépit d’un budget assez restreint. Niveau musical, bande son honnête mais il manque un thème marquant, reproche que j’ai fais d’ailleurs aux deux films suivants. C’est toujours important qu’un héros s’incarne dans un thème musical, comme ca avait pu être le cas de Superman.
En clair, voilà un film simple, divertissant, sans grande qualité, hormis les décors, mais sans gros défauts non plus. Il mérite le visionnage, même s’il paraitra peut-être un peu vieilli.