Hautement considéré comme grand chef d'oeuvre du cinéma français, le film de Jean Renoir pour ma part n'est pas classé comme un de mes préférés. Si le film au niveau technique a beaucoup vieilli, par le mpntage, par le son et par la qualité de la pellicule, et si l'on se concentre sur l'intériorité du film, on constate que celui-ci a beaucoup plus de signification. Basé sur la première guerre mondiale, l'histoire montre un groupe de prisonniers français en Allemagne. Sur cette trame, Renoir traitera aussi bien des Français que pour les Allemands de la vanité de certains personnages, le rapprochement des classes, la fraternité, l'humanité du général Von Stroheim ( caricatural au début, avec son monocle et sa tenue de haut gradé qui le rapprochent du cliché du méchant allemand pendant l'entre-deux-guerres, mais par la suite on découvre qu'il est très mélancolique ), le courage de Gabin, et Julien Carette en acteur déjanté. C'est une des premières fois que je vois que les Allemands ne sont pas peints comme des bourreaux, mais ils sont peints comme des êtres humains, sensibles, comme tout le monde. Les dialogues sont loin d'être plats, on ressent l'inquiétude, l'angoisse, la tristesse des personnages à travers leurs paroles, accompagnés de bonnes scènes, comme quand les prisonniers jouent de la flûte et tapent sur des casseroles pour déranger les gardes, et la scène la plus triste est sans doute le moment après que Von Stroheim ait abbatu son ami, Boeldieu. Il faut en savoir plus, revoir le film plusieurs fois pour comprendre certains aspects du film, qui reste prédicateur de la Seconde Guerre Mondiale, cela dit il est loin de plaire à tout le monde.