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    La grande illusion
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    180 critiques spectateurs

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    ManoCornuta
    ManoCornuta

    274 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2020
    Parmi les grands classiques du cinéma français et mondial de l'entre-deux-guerres, La Grande Illusion occupe une place à part. Semblant tracer un trait d'union entre le conflit qu'il relate et celui qui le suivra, ce film offrait une dramatique exceptionnelle sous la patte de Jean Renoir, avec des acteurs brillants au service d'une histoire qui sera maintes fois déclinée dans le futur, mais nous est servie ici avec une forme de nonchalance et de désenchantement qui porte en elle un charme certain. La force émotionnelle que le film dégage de cette histoire d'hommes est toujours aussi prenante malgré les années.
    Alolfer
    Alolfer

    127 abonnés 1 147 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mai 2024
    Un grand film doté d'une grande intelligence ! Jean Renoir tient l'un des films les plus humains du cinéma Français et mondial. C'est un film où on vit la Première Guerre Mondiale comme une Guerre que personne ne souhaitait. Le côté Humain du film prend tout son sens ! Et que dire des dialogues ! C est beau et puissant à la fois ! Ne parlons de la prestation des acteurs, ils sont tous formidable ! Un chef d'oeuvre du cinéma Français où l'instant d'une Guerre pouvait être signe de réconciliation
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2015
    La Grande Illusion raconte l'histoire de prisonniers dans des camps allemands, pendant la 1ere guerre mondiale : on aurait pu attendre un film sombre et glauque. Jean Renoir, bien au contraire, choisit de dépeindre des hommes de statuts sociaux divers sous leur meilleur angle. L'enfermement se meut en solidarité et son œuvre transpire l'humanisme (parfois un peu trop) : la majorité des personnages, allemands compris, souhaitent fraterniser, et la guerre elle-même, qui rythme la vie de chacun d'entre eux, semble être une aberration lointaine qui n'a que trop duré. Les dialogues sont excellents, tout comme la galerie d'acteurs, les développements, et le dénouement. Indiscutablement une œuvre brillante et optimiste (à remettre dans son contexte, 1937), toujours captivante malgré son grand age.
    Bernard D.
    Bernard D.

    111 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 février 2021
    « La Grande Illusion » de Jean Renoir (1937) fait partie - avec « Les Sentiers de la Gloire » de Stanley Kubrick (1957) et « La Chambre des Officiers » de François Dupeyron (2001) - de mon podium des films sur la Grande Guerre et ce alors qu’on ne voit aucun combat, aucune tranchée …
    Ce film peut être vu de 2 façons : la première optimiste avec dans la foulée du Front Populaire, une Grande Guerre qui a permis de mélanger les classes sociales allant du capitaine de Boëldieu (Pierre Fresnay) à l’ouvrier parisien qu’est Maréchal (Jean Gabin) en passant par un professeur spécialiste des odes de Pindare, un Titi gouailleur (Carette) … et tous quel que soit leur rang ou leur classe sociale d’être solidaires pour creuser la nuit un tunnel pour s’évader de leur camp d’internement, et pour partager les colis de nourriture dont ceux très copieux de Rosenthal (Marcel Dalio) dont les parents juifs sont bien sûr banquiers, pendant que les militaires allemands doivent boire « une lavasse bien fade ». Illusion également quand Maréchal et Rosenthal qui après de multiples tentatives pour s’évader, y réussiront et seront hébergés par Elsa (Dita Parlo) une jeune paysanne allemande avec sa petite fille Lotte née d’un mari mort à la guerre ainsi que les 3 frères d’Elsa. Malgré la guerre et au-delà des frontières, une idylle va naître entre Elsa et Maréchal qui lui promettra de revenir après la guerre car sa petite fille Lotte « hat blaue Augen » et ce dans un vibrant plaidoyer internationaliste en faveur d’une nouvelle fraternité, ce film ayant été tourné dans l’esprit de 1936 !
    L’autre lecture de ce film est pessimiste : dès que l’avion de Maréchal et du capitaine de Boëldieu est abattu par le commandant von Rauffenstein (Erich von Stroheim), un aristocrate connaissant un cousin du capitaine de Boëldieu, les 2 aristocrates se mettront à parler en anglais. Dans la prison forteresse que dirigera von Rauffenstein rendu infirme par de nombreuses blessures de guerre, il va retrouver de Boëldieu qui servira de leurre pour permettre à Maréchal et Rosenthal de s’échapper. Erich von Stroheim s’excusera d’avoir touché mortellement Pierre Fresnay alors qu’il visait les jambes mais « c’était loin et il y avait de la brume ». Le capitaine de Boëldieu sera immédiatement transféré dans la chambre/chapelle du commandant von Rauffenstein et lorsque Pierre Fresnay va « mourir dignement car à la guerre », Erich von Stroheim lui fermera les yeux et déposera sur son corps la seule fleur d’un petit géranium - seule trace de vie dans cette forteresse austère - car les 2 militaires de carrière sont bien de la même race, la race aristocratique que les temps nouveaux semblent vouloir condamner … mais est-ce bien finalement la réalité ?
    Pour certains le titre de ce film pourrait être interchangé avec celui d’un autre film du grand Jean Renoir : « La règle du jeu » sorti en 1939 !
    real-disciple
    real-disciple

    81 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 mars 2013
    Je dois admettre avoir été déçu par ce film, annoncé comme le plus grand film français. De Renoir il n'est pas mon préféré et je vais tenter d'expliquer ma déception. Commençons par les côtés positifs, il y a une belle photographie comme toujours chez Renoir, et l'interprétation est de qualité (Fresnay, Gabin, Von Stroheim ..). Le fait de parler de la guerre sans la montrer, car on suit d'un bout à l'autre le chemin du Maréchal (Gabin), est une bonne idée. C'est plutôt le traitement sur le fond qui me pose problème. J'ai compris le message du film que la guerre est une frontière illusoire car tous les hommes se "ressemblent" et que toutes les histoires de classe sociales sont vaines en temps de guerre...oui mais voilà après que se passe-t-il ? Pas grand chose justement, tous les personnages (même du camp allemand) sont présentés de façon sympathique, ils regrettent même ce qu'ils font, c'est un peu gros...ils n'étaient pas tous comme ça. J'ai jamais été ému par le sort des prisonniers puisqu'ils sont sans cesse montrer qui chantent, dansent, s'amusent... j'aurai aimé voir les manifestations de l'illusion de camaraderie qui est seulement exacerbé en temps de guerre. Il est juste sous jacent dans le film. Sans parler des scène un peu longues comme la fin avec l'allemande...non vraiment j'ai eu du mal à accrocher sans pour autant renier les autres qualités du film.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 février 2013
    Un film formellement superbe. La mise en scène de Renoir est d'une grande finesse, la photo est belle et tout cela se déroule dans une drôle d'ambiance. Car s'il s'agit bien d'un film de guerre, le metteur en scène prend le partie d'en faire, pour une grande part tout du moins, un film léger, qui laisse la place à la gaudriole (comme l'excellent Stalag 17 de Wilder). Un peu trop léger peut-être, car la réalité de l'histoire, si elle pointe le bout de son nez, reste très discrète.
    Philippe C
    Philippe C

    97 abonnés 1 050 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2019
    C'est un grand film qui a marqué l'histoire du cinéma français et du cinéma tout court. De grands acteurs (Gabin, Fresnay..), un metteur en scène excellent et un thème en or : la guerre de 14-18, ou plutôt à l'ombre de la guerre, comment des ennemis (les uns prisonniers, les autres geôliers) peuvent se comporter en humains, à leur manière et quel que soit leur niveau social, officiers supérieurs issus de la noblesse, officiers subalternes, ou simples soldats. Quant à ce qu'est la grande illusion" c'est au spectateur de l'imaginer... est ce ce qu'on ne montre pas, mais que l'on sait, à savoir que sur le terrain la guerre est sanglante, sans pitié ? ou bien, que celle qu'on espérait être la dernière, ne le fut pas, Renoir sentant venir quelques mois plus tard celle qui sera menée par les nazis ? Ou est ce encore que la guerre n'abat pas les distances sociales, malgré les apparences ? Sur le plan technique, le film a quand même mal vieilli et il faut faire un grand effort pour oublier une intonation dans les dialogues et un montage totalement surannés.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    37 abonnés 2 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 mai 2024
    La grande illusion, ou comment , en dépit des apparences, l'inégalité entre les hommes subsiste, malgré la guerre et au-delà de la guerre. Pourtant, loins du front, ces prisonniers français de la Grande Guerre paraissent, dans le dénuement de leur captivité, se ressembler tous. Mais leur condition sociale, même dans l'adversité, se fait jour.
    Plus prégnante que les frontières des nations, plus fondamentale que la barrière des langues, la communauté de classes sociales ou de religion continue de s'exprimer où que ce soit, quoiqu'il arrive. L'incompréhension entre les hommes, certains issus du peuple, d'autres aristocrates, juifs ou d'une autre croyance, est naturelle, insoluble, selon Renoir. Précisément, la fraternisation aristocratique entre les deux officiers ennemis (Pierre Fresnay et Erich von Stroheim, qui trouvent dans l'anglais un langage commun et élitiste) ou bien la relation sentimentale entre l'évadé français roturier et la veuve de guerre allemande (Jean Gabin et Dita parlo) démontrent ce qui pourrait sembler un paradoxe ou une gageure..
    Au-delà, la vie collective de soldats français dans une forteresse allemande, leurs velléités d'évasion, constituent le décor tragi-comique de la thématique.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 décembre 2012
    J'ai "enfin" vu ce film, hier, lors d'une retropesctive sur la réalisateur au cinéma Mac Mahon, séance de 14H. Salle remplie au tiers. J'ai voulu voir ce film avec un oeil neuf, en le sortant du cadre dans lequel il a été placé par beaucoup de critiques cinéma (presse et/ou public).
    Il faudra prendre en compte, bien sûr le contexte du film, par rapport à l'histoire qu'il raconte, mais également l'époque à laquelle il a été tourné. tout cela a été analysé, commenté, et je ne me sens pas ici d'en rajouter sur ce sujet.
    Sur l'analyse de fond, je note que Renoir attache une extrême importance (si ce n'est le sujet principal du film) à décrire le rapport des classes sociales au sein d'un environnement donné, presque à huis clos. Finalement, la grande illusion, serait une "translation" de la règle du jeu, dans un camp de prisonnier. L'on y retrouve la classe bourgeoise, les cadres officiers supérieurs, quasi indisctinctement français ou allemand, et la classe ouvrière, pour schématiser simplement. Sur ce sujet là , la connaissance et la maitrise de Renoir pour retranscrire ce monde des "classes" est incontestable; les scènes où par exemple les cadres officiers recréent dans leur cellule un petit monde bourgeois, en se faisant livrer des colis du fouquet's ou de chez Maxim's, ou encore, gabin qui discute avec cet ingénieur du cadastre, et qui lui demande au final "c'est quoi le cadastre" avec une incrédulité assez étonnante, ces scènes sont remarquables.
    Ce qui m'a géné, au contraire, c'est qu'on ne peut oublier que les situations se passent dans un camp de prisonniers de guerre. Et l'on oublierait presque, par moment, que les français sont prisonniers des allemands. Ont t'ils l'air épuisé, stressé, amaigri, ont t'ils l'air de mal vivre leur détention. Il y a bien une scène où gabin est un peu maltraité et se retrouve au "trou", mais cette situation est tellement isolée du reste du film qu'on y prete guere attention. Finalement la vie a l'air plutôt confortable, et c'est justement parce que cette vie est "retranscrite" confortable par le cinéaste, qu'il a le temps de faire deviser ses protagonistes sur les classes sociales. J'aimerai vraiment savoir si d'anciens prisonniers de guerre ont pu jugé ou comment ils jugeraient le réalisme historique de ces scènes.
    Par ailleurs d'autres scènes sont d'une naiveté confondante et semble montrer au contraire la méconnaissance de renoir pour le monde de la guerre. La scène de la tentative d'évasion, où les cadres creusent un trou dans leur chambre, semble totalement peu crédible et à nouveau hors sujet. La scène de romance entre gabin et la fermière allemande, idem, on a vraiment l'impression d'une relecture assez rose du monde prisonnier, on devise, on mange du caviar, on organise des faux concerts de clarinette, on flirte ....bref, si j'osais une caricature, un peu grossière, pour ce qui est du descriptif du monde de la guerre, on se croirait dans la série papa schultz.

    Pour résumer, je pense que l'art du cinéaste pour la peinture des classes sociales est merveilleux, mais que ici, le monde de la guerre ne s'y prétait pas, et surtout pas la vision romantique du cinéaste qui n'est pas adaptée au milieu carcéral. Et malheureusement, 1000 autres films ont été réalisé qui retranscrivaient avec un réalisme terrifiant le monde des camps de prisonniers, et ce film a l'air "un peu", et là je ne veux offenser personne, qui tienne ce film pour un chef d'oeuvre, mais un peu d'une bluette à côté ..
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 avril 2011
    C'est intéressant de voir que ce film a été tourné peu avant la seconde guerre mondiale. Or, dedans, Jean Renoir ne diabolise absolument pas les allemands (la première guerre mondiale n'est pourtant pas très loin), il montre au contraire même une amitié entre un français et un allemand et montre que les soldats sont avant tout des hommes. Je lisais un livre sur l'histoire et le cinéma et j'ai pu lire une théorie intéressante selon laquelle pour Renoir en fait l'opposition des hommes vient avant tout de la lutte des classes et c'est vrai que ça apparait en filigrane dans le film. Bref, à part ça le film est bon et c'est intéressant.
    Grouchy
    Grouchy

    123 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2011
    Hautement considéré comme grand chef d'oeuvre du cinéma français, le film de Jean Renoir pour ma part n'est pas classé comme un de mes préférés. Si le film au niveau technique a beaucoup vieilli, par le mpntage, par le son et par la qualité de la pellicule, et si l'on se concentre sur l'intériorité du film, on constate que celui-ci a beaucoup plus de signification. Basé sur la première guerre mondiale, l'histoire montre un groupe de prisonniers français en Allemagne. Sur cette trame, Renoir traitera aussi bien des Français que pour les Allemands de la vanité de certains personnages, le rapprochement des classes, la fraternité, l'humanité du général Von Stroheim ( caricatural au début, avec son monocle et sa tenue de haut gradé qui le rapprochent du cliché du méchant allemand pendant l'entre-deux-guerres, mais par la suite on découvre qu'il est très mélancolique ), le courage de Gabin, et Julien Carette en acteur déjanté. C'est une des premières fois que je vois que les Allemands ne sont pas peints comme des bourreaux, mais ils sont peints comme des êtres humains, sensibles, comme tout le monde. Les dialogues sont loin d'être plats, on ressent l'inquiétude, l'angoisse, la tristesse des personnages à travers leurs paroles, accompagnés de bonnes scènes, comme quand les prisonniers jouent de la flûte et tapent sur des casseroles pour déranger les gardes, et la scène la plus triste est sans doute le moment après que Von Stroheim ait abbatu son ami, Boeldieu. Il faut en savoir plus, revoir le film plusieurs fois pour comprendre certains aspects du film, qui reste prédicateur de la Seconde Guerre Mondiale, cela dit il est loin de plaire à tout le monde.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 625 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mars 2014
    En préambule d’une critique très bien écrite sur ce film, je tenais à ajouter que Renoir est un metteur en scène hors pair. Dans ses mains, le cinéma est un art : profondeur de champ, mouvement de caméra, entrée et sortie du cadre des acteurs, sens de l’ellipse habile surtout dans ce film,… Et les dialogues co-écrit avec Charles Spaak sont d’une finesse, d’une justesse et d’une fluidité rare.
    Monument du film français, la seule limite de ce film à mon sens est qu’il s’étire beaucoup trop en longueur.
    CAMIF écrit : « Renoir réalise ici un film majeur de l'histoire du cinéma mondial. A la fois dénonciation de la guerre et de l'antisémitisme, "La grande illusion" est aussi une fresque de la société française de l'après guerre. Empli de pessimisme et de réalisme sur cette guerre qui approche et que personne ne semble ni pouvoir, ni même vouloir éviter ( le film date de 1937 ), « La grande illusion » défie le temps, par sa vision fine des moeurs humaines et des sociétés. Sorti à une époque où l'on pressentait bien que la seconde guerre mondiale approchait, « La grande illusion » se veut un film pacifiste qui démontre qu'en réalité ce ne sont pas les peuples et les nations qui s'opposent mais les classes sociales ( Renoir est alors très proche du parti communiste et surtout il est marqué par les idées progressistes et humanistes du « Front populaire » et cela se sent dans sa manière de décrire le genre humain, des «Bas-fond » à « La vie est à nous » en passant par « le Crime de Monsieur Lange » ou « la Marseillaise ».

    L'action se situe pendant la première guerre mondiale ( vers 1916 ) dans un camp pour officiers français prisonniers. Maréchal et de Boëldieu, deux officiers français, sont faits prisonniers après que leur avion fut abattu par un commandant allemand. Ils sont rapidement envoyés dans un camp en Allemagne. Ils n'y seront pas mal traités, mais ils chercheront par tous les moyens à s'évader pour regagner la France.

    C'est après de multiples tentatives qu'ils seront finalement envoyés dans une forteresse pour les prisonniers agités.
    Là-bas, ils retrouvent Rauffenstein, devenu infirme suite à un combat, et Rosenthal, un juif qu'ils avaient croisés dans le premier camp. Ils seront là aussi bien traités, mais Maréchal ne renonce toujours pas à ses tentatives d'évasion. Boëldieu lui, se rapproche du commandant allemand, ayant en commun une même classe sociale et une même éducation.

    Véritable témoignage d'une période capitale de l'histoire, "La grande illusion" est un film qui permet de comprendre la situation de la France au lendemain de la guerre. Car bien que le film se déroule pendant la première guerre mondiale, ce n'est pas de la guerre dont il est question, il traite en réalité de la situation des populations en France et en Europe dans une période située entre les deux guerres mondiales. La grande illusion montre des gens qui se rassemblent en fonction de leur milieu, et non en fonction de leur pays.

    Ainsi le noble français de Boëldieu se lie d'amitié avec le noble allemand von Rauffenstein tandis que Maréchal, ancien ouvrier, trouve des points communs avec un soldat allemand qui fut ouvrier dans la même usine que lui. De même si Rosenthal et Maréchal restent proches, de Boëldieu lui, reste distant, affirmant même à Maréchal quand celui-ci lui fait remarquer qu'ils se vouvoient encore alors qu'ils vivent dans la même cellule depuis plusieurs mois "qu'il vouvoie sa femme et sa mère". Le fossé ne se trouve pas donc entre les peuples mais entre les classes sociales. Boëldieu et Rauffenstein paraissent être les vestiges d'une époque passée, dans une période en plein changement.

    Autre aspect capital de ce film, la critique de la guerre. La guerre y est présentée comme absurde ( prise d'une ville un coup par les Allemand, le lendemain reprise par les Français .. ) et meurtrière ( la veuve allemande ). De plus, les Allemands sont présentés positivement et proches des Français par leurs conditions, ce qui montre bien que ce sont les dirigeants des pays qui se trompent et qui envoient se battre à mort des peuples qui ont tout en commun.

    Dénonçant par la même occasion l'antisémitisme, Renoir était bien conscient que lorsqu'il réalisait son film en 1937, la guerre n'était pas loin. Hitler, depuis quatre ans au pouvoir fit d'ailleurs interdire ce film, non pas parce qu'il le jugeait mauvais, mais parce qu'il présentait les différents peuples trop proches les uns des autres. Mussolini en fit autant en Italie. Interdit par le régime de Vichy pendant l'occupation, "La grande illusion" est un film humain dans une époque en proie au doute et à la certitude qu'une autre guerre allait venir.

    La brillante interprétation de ce qui pouvait se faire de mieux à l’époque (Jean Gabin, Pierre Fresnay, Erich von Stroheim, Julien Carette ) et la maîtrise technique de Jean Renoir décrivant à merveille ce huit clos, reflet d’une société à bout de souffle, qui se cherche une nouvelle identité au travers de rapports sociaux plus justes et plus fraternels.

    La paix n'est qu'une illusion tant que toutes les conditions sont réunies pour que la guerre éclate à nouveau, donnant à l’oeuvre un côté hélas prophétique ».
    totoro35
    totoro35

    102 abonnés 1 787 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juillet 2012
    Alors que la seconde guerre mondiale se profilait dangereusement à l'horizon, Jean Renoir revient ici sur le premier conflit avec un quasi-huis-clos avant tout humaniste, où ne nous parviennent que d'infimes échos des combats. S'affranchissant intelligemment des clichés et de tout jugement facile, Renoir s'attarde surtout sur la notion de devoir, de responsabilité et de sacrifice, démontrant que malgré la violence d'une guerre, il n'est pas impossible de faire preuve de bonté et de diplomatie, et que les hommes, quelque soit leur patrie, ont bien souvent plus en communs avec leurs adversaires qu'avec leurs semblables. Sans jamais oublier la gravité du propos, le cinéaste adopte un ton léger et qui réchauffe le coeur, une ambiance de franche camaraderie, bien loin de la violence graphique et psychologique habituellement de mise dans ce genre de film. Si l'on a tout à fait le droit d'être hermétique à ce cinéma d'entre deux guerres, il faut bien reconnaître que "La grande illusion" est un film important dans le cinéma français (et dans le cinéma tout court), ne serai-ce que pour l'intelligence de son propos, la beauté de son noir et blanc et l'interprétation exemplaire de ses comédiens.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 février 2011
    Un chef d'oeuvre du cinéma français. La réalisation de Renoir prend tout son sens dans cette oeuvre : cette sincérité de mise en scène, cette subtilité et son style s'accorde parfaitement avec le scénario de la Grande Illusion. De plus les acteurs sont exceptionnels, en particulier Jean Gabin.
    Newstrum
    Newstrum

    46 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2016
    L'un des chefs-d'oeuvre du cinéma français, d'une très grande richesse formelle et thématique. Film sur les illusions d'une époque, film où Renoir défend une vision horizontale de la société où les classes sociales sont plus importantes que les nations, film humaniste enfin transcendé par la mise en scène de Renoir, dont le mouvement s'oppose au caractère immobile de l'intrigue (des prisonniers de guerre tentant de s'échapper.). A voir et revoir. Voir ma critique complète sur mon blog :
    Les meilleurs films de tous les temps
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