Tout juste après avoir parlé de l'esclavage féminin dans "La couleur pourpre", et considéré comme son premier film de caractère, Steven Spielberg s'attaque avec "L'empire du soleil" (1988) à son premier film de guerre en tant que réalisateur-producteur.
Le scénario du film est tiré du roman de James Graham Ballard, lui-même basé sur l'adolescence de l'écrivain. Scénariste du film : Tom Stoppard. Il a écrit pour le théâtre et contribué au synopsis de "Brazil" et "Shakespeare in love" de John Madden notamment au cinéma. "L'empire du soleil" ou comment un adolescent britannique, issu du milieu modeste, habitant Schangaï en 1944 va se retrouver plonger en pleine guerre... .
Je viens de mettre 3 étoiles sur 4, je vais donc m'expliquer en 3 points.
Premièrement, il faut voir aujourd'hui "L'empire du soleil" comme un film de guerre avec la marque Spielberg côté réalisation et spectacle. Oui, ce film ne déroge pas à la règle, il est de qualité, et connaît au fil de ces deux heures et demies aucun véritable temps mort. Le montage de Michael Kahn (l'habitué de Steven) ne démontre pas le contraire, tout comme la musique (et de John Williams de poindre son nez !). Et qui dit qualité, dit spectacle avec Spielberg.
Notre ami Spielberg le démontre, et cela découle à ma deuxième raison. Ici, le spectacle est de mise avec une direction d'acteurs impeccable, des premiers rôles au figurants. De même pour la photographie, ainsi que la manière dont est racontée l'histoire. Surprenant, émouvant, on en ressort certes à demi-convaincu mais Spielberg démontre à travers le drame qu'il raconte le goût de la vie décuplé par le charisme incroyable de son interprète principal, à savoir Christian Bale, seulement âgé de 13 ans !, impérial. Il décline à lui-seul le talent de John Malkovich ("Les liaisons dangereuses","L'échange" d'Eastwood) et de Joe Pantoliano (autre figure du cinéma américain : "Le fugitif", "Bad boys"...). Super Christian !!
Alors oui, pour mon troisième point, je vais dire que le film est langoureux et qu'il se rapproche plus d'un drame familial que du film de guerre pur et dur, mais pour un Spielberg qui fait dans le spectacle abrupt et sans concession quant à la tragédie du gamin, je peux dire qu'il s'en sort avec tous les honneurs, surtout devant ce Spielberg mineur mais qui a du mordant.
Pour résumer, "L'empire du soleil" n'a pas la gageure de se prendre pour un film culte ou de se comparer à son chef d’œuvre "La liste de Schindler", mais il peut se targuer d'exister et de perdurer dans le genre du film dramatique, et ce, grâce à l'interprétation implacable du jeune Christian Bale.
Spielberguiens, embarquons !
A noter : "L'empire du soleil" est le premier film ayant reçu l'autorisation de tourner sur le sol de la République Populaire de Chine !