N'ayant pas vu ce film depuis 15 ans, je n'en avais conservé absolument aucun souvenir. Pourtant L'Empire du Soleil fait partie de ces films qui peuvent marquer, et c'est d'ailleurs l'effet qu'il m'a fait lorsque je l'ai revu récemment. Parmi toute la filmographie de Steven Spielberg, qui est assez extraordinaire, celui-ci fait partie du haut du tas, indiscutablement. Le fabuleux cinéaste nous plonge au coeur de la Chine et de l'occupation japonaise pendant la Seconde Guerre Mondiale et nous montre tout à travers les yeux d'un enfant. James se retrouve séparé de ses parents en 1941 et le film nous raconte alors son parcours jusqu'à la fin de la guerre. Ce petit garçon agité est interprété par le désormais célèbre Christian Bale, dont c'est le premier rôle au cinéma à l'âge de 12 ans. Et lorsqu'on dit que certains acteurs sont vraiment faits pour ce métier, je crois qu'on peut penser à lui. Son interprétation est hallucinante pour un enfant de cet âge, et surtout d'une maturité incroyable. Il est clair que, malgré la présence de John Malkovich, c'est lui qui porte le film sur ses épaules d'un bout à l'autre, en nous faisant rire, pleurer, réagir. Le film démarre de façon sublime avec le thème musical principal du film, "Suo Gan". Cette musique est l'empreinte du film, qui lui donne sa force et lui donne son ambiance toute particulière de tristesse et d'espoir. On retrouvera cette musique vers la fin du film, offrant une jolie note d'humanité à travers la voix d'un enfant, dans une scène subtile, jamais tire-larmes et très efficace. De manière générale, le film n'est pas vraiment axé sur la guerre, mais sur ce petit garçon et sa débrouillardise, son évolution au coeur de la guerre et les changements que celle-ci implique. J'ai été tellement pris dans cette histoire, tellement passionné par ce gamin que je n'ai absolument pas vu passer les 2h30 du film, très beau sur tous les plans. On apprend à connaître le personnage principal, perdu au milieu des autres qui l'aident tout en se servant de lui. La dernière demie-heure est très forte en émotions, le petit James ayant mentalement beaucoup mûri et évolué, tout en gardant son âme d'enfant jusqu'à la fin. Les répliques cultes fusent et il est clair que certaines me resteront longtemps en tête comme comme la petite tirade de James : "Je ne me rappelle plus du visage de mes parents[...]", ou encore "Aujourd'hui, j'ai appris un nouveau mot : bombe atomique" qui marque à la fois un tournant dans l'histoire et dans l'Histoire. Le dénouement, très doux et loin du côté cruel auquel je m'attendais, est soulageant et marquant. Bref, je ne vais pas répéter tout ce qui a déjà été dit en mieux sur ce film, mais L'Empire du Soleil est bien réalisé, bien interprété, bien construit et porteur de messages fabuleux. Un pilier majeur du cinéma et de la filmographie de Spielberg qui décidément aura marqué (et continue de marquer) l'ère du cinéma de façon grandiose.