Intérieurs est peut-être le film le plus sérieux de Woody Allen (même si September et une Autre femme sont dans le même genre). Ici, et surtout après les premières farces burlesques de Woody, le film est très apre, étouffant et austère, sans une pointe d'humour et sans musique. C'est un hommage, ou même un pastiche évident de Bergman. Woody, apparemment très inspiré, nous offre une mise en scène particulièrement impressionante. On voit qu'il maîtrise aussi bien l'écriture de scénarios intelligents que le langage visuel de la caméra.
Le film traite de la vie, et de la difficulté de vivre. La difficulté de remplir sa vie, d'avoir un but, un chemin à suivre. L'oeuvre dépeint également les liens au sein d'une famille, les problèmes de la création artistique (un romancier, une poète, une actrice et Flyn, qui se cherche) et finalement de la mort. La mer semble être une métaphore de la vie, souvent houleuse, avec ses va et vient. Et sous l'eau, c'est la mort. La mère, à n'avoir pas pu réussir à vivre, à "émerger", s'y est noyée. D'autres sont sauvés in-extremis. On resort du film bouleversé, étouffé. Intérieurs laisse un sentiment tragique de néant, de pessimisme.
EN BREF, un film froid, philosophique, austère... et pourtant envoûtant.
MA NOTE : 9/10