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    L'Eclipse
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    3,9
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    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    151 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2009
    Michelangelo Antonioni est l'un des cinéastes les plus importants de la génération des créateurs Européens des années 60, lui qui a souvent été comparé de par ses thématiques à Ingmar Bergman (entre autres). Sa trilogie entamée avec "L'Avventura" et continuée avec "La Notte" prenait fin en 1962 lors de la sortie de "L'Eclisse", mettant en scène le couple Monica Vitti-Alain Delon en proie à une crise intérieure indécelable. Antonioni a ce don de poser le récit comme il le souhaite sans que cela ne suscite ni contestation(s), ni gêne chez le spectateur. Adepte d'un rythme lent, il parvient par des plans mûrements réfléchis à décrire minutieusement chaque scène avant de la faire jouer. L'action se déroule toujours dans un cadre rigoureusement défini et analysé, afin que rien ne soit laissé au hasard car pour le maestro, rien dans la vie ne tient réellement des coïncidences. Alors, avec une très grande justesse il expose ses protagonistes, longtemps et lentement, chacun ayant un rôle très précis et ne devant jamais en dire plus que ce que le cinéaste suggère. La photographie et le montage superbes donnent à "L'Eclisse" une beauté à faire pâlir bien des artistes sans pour autant que la réflexion ne soit laissée de côté : l'errance de personnages perdus, déboussollés est admirablement rendue et les scènes où ils se cherchent, du bout des doigts, du bout des lèvres (au sens propre) sont (allez les grands mots) extraordinaires. Oui, Antonioni est un poète, par ailleurs inspiré et constamment à l'affût de nouvelles prises de position (cf le final). Oui, il surpasse dans le grâcieux nombre de dramaturges de par son ton juste, jamais empreint d'aucune lourdeur. Mais bon dieu pourquoi a-t-il découpé son oeuvre en trois actes distincts dont le central n'a absolument aucun intérêt (c'est sympa de regarder des boursiers s'exciter sans raison 40 minutes !) ? Les deux tiers tiennent du chef-d'oeuvre, l'autre d'une prétention venue d'ailleurs.
    max6m
    max6m

    72 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 septembre 2007
    Injustement sous-estimé, "L'élipse" est pourtant l'un des plus grands chefs d'oeuvre d'Antonioni. Alors que dans "Le désert rouge" le réalisateur italien utilisera la couleur plutôt que les mots pour dresser le portrait psychologique des personnages, il fait preuve ici, pour son dernier film en noir et blanc, d'une intelligence inouïe de la mise scène afin d'illustrer ses thèmes de prédilection: solitude, incommunicabilité et déshumanisation dans la société moderne. La manière dont les plans sont construits a ainsi pour effet de "chosifier" les personnages, la plupart du temps réduits au silence, vidés de toute étincelle de vie. Cette réification des personnages s'accompagne parallèlement d'une insistance de la caméra sur les objets. La façon dont les objets sont cadrés les dissocie de leur fonction et ils semblent alors dotés d'une existence propre, débarrassés de leur appartenance aux hommes, désormais eux-mêmes objets. On assiste ainsi un double mouvement: déshumanisation et chosification des humains en parallèle à une humanisation des objets qui va progressivement devenir dominante. Dès la sublime première scène du film, personnages et objets sont mélangés dans le cadre avec une importance égale. Le ventilateur et son souffle continu constitue même certainement le personnage principal de la séquence. Toute la mise en scène du film illustrera ainsi génialement cette phrase de Vittoria: "Parfois un morceau de tissu, une aiguille, du fil, un livre ou un homme, c'est la même chose". La conclusion en sera cette extraordinaire scène finale, une des plus grandes séquences jamais tournées par Antonioni, et qui donne son titre au film. Scène d'apocalypse, il s'agit d'une éclipse totale d'humains. Ceux-ci restent figés, muets, filmés en plan fixe avant de totalement disparaître et déserter le monde tandis que les objets prennent vie, s'animent et imposent leur règne. "L'éclipse" reste l'un de ces chefs d'oeuvre rares et inestimables du 7ème art.
    Backpacker
    Backpacker

    78 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 août 2007
    Même magnifié par la présence de la lumineuse Monica Vitti et la prestance d'Alain Delon et Francisco Rabal, le bel esthétisme de cette oeuvre d'Antonioni peine à nous passionner tant l'ensemble se révèle rapidement ennuyeux et longuet. Michelangelo Antonioni échoue là où il avait brillamment réussi dans "L'avventura" : passionner son spectateur du début à la fin... Cela dit, "L'éclipse" demeure un bon film mais de loin pas le plus mémorable du réalisateur...
    matthieu_amat
    matthieu_amat

    3 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 novembre 2007
    On suit une tranche de la vie de Vittoria (Vitti, sublime), et sa rencontre avec Piero (Delon). Le film obéit à une dialectique entre monde intérieur et extérieur; dialectique déséquilibrée car l'âme se meut (gaieté, étonnement, amour...) dans un monde qui reste froid. Il ne s'harmonise pas avec les affects des hommes, mais reste dur, massif, géométrique (échaffaudages, grilles...). Il arrive pourtant qu'il entre en résonnance avec la vie: les arbres frémissent quand y passent les amants et on traverse un nuage en riant. Vittoria tentera d'imprimer sa marque dans les lieux où elle passe et rencontre l'homme qu'elle aime: ne serait-ce qu'en laissant flotter, dans un fût dérisoire, une pièce de bois, rompue lors du premier baiser. L'eau dans laquelle elle fait glisser ses doigts est comme la mince couche du réel sur lequel l'homme a prise, un point de contact entre l'âme et les choses. À côté de cela, frénésie de la corbeille, où l'on achète et vend en criant: aspect documentaire, dans la tradition réaliste italienne, produisant une rupture avec le caractère contemplatif du film. Ici s'illustre Piero, courtier, jusqu'à ce que, tombant amoureux de Vittoria, se révèle l'absurdité de son existence. Deux modes de vie s'opposent: une existence s'épuisant dans une activité stérile et une existence dont la « norme » est la vie intérieure. L'amour, apparaîtra pour la première comme un salut; mais le temps fait disparaître le noble comme le vil. Si l'affadissement de l'amour ne nous sera pas montré, son extinction inévitable sera signifiée, par contraste, par la subsistance rigide et indifférente de la ville et du monde des choses. Mais aussi bien, verra-t-on dans ce film le « malaise moderne ». Vittoria erre, indécise, sans se projeter vers l'avenir ni disposer de liens réels avec qui ou quoi que ce soit: elle est une déracinée, sans giron familial ou communautaire, dans un monde où « Dieu est mort ». L'Eclipse réunit les plus hautes exigences de l'art: la beauté et l'esprit.
    AMCHI
    AMCHI

    5 814 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Les acteurs sont magnifiques mais l'histoire est d'un ennui. Michelangelo Antonioni a voulu nous montrer l'incommunicabilité au sein de la bourgeoisie, certes cela est louable de sa part mais il aurait pu éviter d'ennuyer le spectateur.
    VodkaMartini
    VodkaMartini

    46 abonnés 410 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Monica Vitti fantômatique dans les rues de Rome, Delon, beau comme un Dieu ennuyé, ennuyeux et désincarné, incommunicabilité omniprésente, un Antonioni éthéré et désenchanté, comme souvent, "L'Eclipse" est une petite mélodie sombre que rien ne viendra animer. 20 dernières secondes où seule la caméra parle, entre mélancolie et rien, d'une tristesse insoutenable.
    Anaxagore
    Anaxagore

    125 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    «L'éclipse» est le troisième volet, et le point d'aboutissement, d'une trilogie comprenant aussi «L'Avventura» et «La Notte». Antonioni y mène jusqu'à ses conséquences ultimes l'esthétique du vide mise en oeuvre dans «L'Avventura». Il y met en scène un monde déshumanisé où les choses se substituent peu à peu aux personnes et où les relations humaines, en particulier l'amour, deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles. La scène finale, terrifiante, est à cet égard un véritable morceau d'anthologie. Pendant 8 minutes, dans un silence oppressant, quasi-absolu, elle dépeint un monde d'objets, glacé, momifié, d'où la vie semble totalement exclue. Et le film qui s'était ouvert sur la curieuse mise en valeur, tant visuelle qu'auditive, d'un ventilateur se conclut par un gros plan sur un lampadaire. Comme pour suggérer que les humains ne sont plus que des pions dans un monde livré aux seules forces matérielles. Antonioni pousse ici à son comble son art prodigieux de la suggestion. Il n'a pas son pareil pour évoquer l'ennui, la langueur, l'oppression, le vide de l'âme, l'absence... Film déroutant et étonnement abstrait, «L'éclipse» est bien sûr aussi une splendeur sur le plan visuel, d'une beauté non plus lyrique, comme dans les volets précédents de la trilogie, mais strictement constructiviste. Comme «L'Avventura», c'est pour moi un chef-d'oeuvre absolu. Inoubliable!
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