«The Longest Day» (USA, 1962) est le fruit de trois cinéastes : Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki. La distribution des scènes aux réalisateurs est intéressante. L'un est chargé de tourner les scènes allemandes, l'autre les scènes américaines en intérieur et le dernier les scènes américaines en extérieur. Ce partage, pour une multiplicité des points de vue (mais surtout pour l'efficacité et la rapidité du tournage), n'est pas sans rappeler le diptyque d'Iwo Jima de Clint Eastwood. La comparaison cesse là. En effet, nul tentative ne serait-ce que primaire d'illustrer un humanisme ou une égalité entre les camps. Point d'humanisme donc, ce serait même le contraire. Confusion entre les informations envahissantes, entre les militaires abondants, entre les moult plages de Débarquement. C'est de masse guerrière dont parle le film. Bref, le spectateur se trouve souvent perdus dans la bataille, au même titre cependant que les soldats. La phrase que prononce à la fin, un soldat : «Je me demande qui a gagné ?» illustre parfaitement la confusion à l'intérieur comme à l'extérieur du film. Cependant, malgré cela, le spectateur qui possède, grâce au montage en alternance, une vision d'ensemble, se délecte de cette omniscience. Cependant les instants de stratégie sont rare. «The Longest Day» prime sur l'action, les batailles, les conflits d'armées. Car si certaines batailles semblent se répéter, elles n'en restent pas moins mémorables. La bataille sur la côte d'hoc, celle, finale, sur la plage restent gravés dans notre inconscient cinéphilique. En conclusion, «The Longest Day» est un classique du film de guerre qui séduit avec une distribution internationale dithyrambique. Film sur le Débarquement du 6 juin, la reconstruction des faits a pour qualité d'informer tout en divertissant. Sans être un chef d'oeuvre, «The Longest Day», par la cohésion des parties et la fulgurance de son action marque l'histoire du cinéma.