Idiot. Gentillet, mais idiot. Je ne parle pas de Mister Deeds, mais bien du film. Quant au personnage principal, il est gentil mais pas idiot ; seulement naïf. Bon, revenons à nos moutons. "Les aventures de Mr Deeds" est une comédie légère et "gentillette" (si, si j’insiste sur ce mot) au début calamiteux qui a bien failli me pousser à appuyer directement sur le bouton "eject" de mon lecteur pour suspendre non pas la lecture (enfin si quand même un petit peu), mais pour suspendre le DVD en question dans un de mes arbres fruitiers. Regardez et vous verrez par vous-mêmes : vous y retrouverez un vieux de 82 ans à l’éternelle jeunesse en train de gravir le soi-disant Everest (ça n’y ressemble pas du tout) sans oxygène alors que la tempête fait rage, pour geler au sommet, figé sur place alors qu’il plante son fanion. Question crédibilité, on repassera, d’autant plus que le corps de ce malheureux a été récupéré par le biais d’un hélitreuillage ! Tout le monde sait qu’un hélico ne peut voler à cette altitude… Et tout cela est traité en quelques dizaines de secondes à peine. Le ton est donné d’entrée de jeu avec un récit résolument tourné vers le ridicule, limite burlesque. On notera la présence de certaines personnes totalement loufoque comme Œil-de-perdrix, grand amateur de pizzas qu’il mâche de bon cœur alors que la part reste curieusement intacte… Qu’on l’excuse, cette pizza peu ragoûtante semble sacrément plastifiée… Voilà pour ce qui est du début. Franchement, ça ne donne pas très envie de regarder la suite, mais après tout, le film ne dure que 1h37 TGC (Tous Génériques Compris). Adam Sandler fait ni plus ni moins ce qu’il sait faire, tout en ayant continuellement ce sourire crâneur (ou de playboy… ou les deux, allez savoir) aux coins des lèvres, mais son personnage est limite intéressant. La mignonnette Winona Ryder apporte un peu de charme, et ça fait du bien au milieu de tous ces seconds rôles sans grand relief si ce n’est celui du cliché grotesque. Seul John Turturro tire son épingle du jeu, et avec brio de surcroît, tant il fait un excellent majordome, fort sympathique en prime. Le scénario avait pourtant un potentiel intéressant, car il dénonce de façon corrosive la convoitise, la jalousie et l’arrivisme (ces trois notions étant souvent étroitement liées), ainsi que la cupidité, le profit pur et simple, le dédain, et tout ce qui contribue à creuser le fossé entre la haute société et la basse classe sociale. La composition de Teddy Castellucci est passée inaperçue : enfin au niveau du thème car point de vue sonorité… elle accompagnerait volontiers des films d’action. Or, de l’action, il n’y en a pas. Ça reste une petite comédie sans prétention (hormis du fait qu’elle se voulait être un remake de "L’extravagant Mr Deeds", de Frank Capra) réalisée sans grand talent. Pourtant, point de vue réalisation, il n’y a pas de défaut majeur, hormis le début dont j’ai parlé plus haut, mais ça relève davantage de l’écriture du scénario, ce dernier devenant intéressant à l'écran seulement à partir du match de tennis. Après, franchement, malgré la présence de quelques scènes bien ridicules (par exemple : l’ouverture du cercueil) il y a bien pire comme comédie, ne pouvant pas m’empêcher de penser à "Big Movie", qui n’a d’ailleurs absolument rien à voir avec ce qui nous intéresse ici. Mais on est loin, très loin aussi de la comédie du siècle, les gags étant trop souvent convenus et sans réelle surprise, tout comme la romance qu’on voit venir gros comme une maison avant même que les deux personnages intéressés se rencontrent. En résumé, un comico-remake tout à fait dispensable.