Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
JoeyTai
20 abonnés
441 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 26 février 2018
Quelle claque ce film ! Le scénario est solide, les personnages bien dessinés, et les acteurs qui les incarnent à l'écran sont globalement très convaincants. Le film brasse plusieurs thèmes avec beaucoup de talent : la cohésion d'un groupe soumis à une très forte pression extérieure, la responsabilité que chacun conserve même au sein d'une chaîne de commandement, à quel moment doit-on refuser un ordre... La mise en scène est vraiment bonne, très maîtrisée.
La maison des fous avant l'heure. Avares sont les films à dénoncer avec tellement de hargne les pratiques douteuses dans les camps disciplinaires. Sidney Lumet ne remet pas en cause la question d'obéissance qui, comme le reconnaissent tous les prisonniers, est l'élément fondamental de l'armée mais les méthodes exercées par les officiers qui ont une chance sur deux de déboucher à l'aliénation. Sous des températures suffocantes et une agression sonore ininterrompue, le spectateur passe par tous les états de l'énervement: la fatigue, l'étouffement, l'abattement, la colère puis le délire. Filmé majoritairement en courtes focales et près des visages, la mise en scène organique de Lumet intensifie l'effet de perte de contrôle autant en extérieur avec l'ascension de la colline qu'en intérieur dans des geôles étroites. Les détentionnaires en bavent avec leurs supérieurs jusqu'à leur dernière goutte de salive au point qu'on en vient avec incommodité à rire de cette nervosité finale. Asphyxiant jusqu'au bout, La Colline des Hommes Perdus est manœuvré d'une fureur étourdissante nous laissant sans voix et à bout de force. Je n'ai pas de mots pour décrire ça. Tout comme je n'ai plus d'oreilles.
ce film montre la cruauté et la stupidité liés à l'absurde d'un camp disciplinaire pour militaires réfractaires en pleine seconde guerre mondiale, où un des dirigeants, certes sévère, essaie d'en refaire des soldats, quand un autre les abrutit tout simplement, un rôle inhabituel pour le tout jeune "James Bond"; dans ce film SIdney Lumet démontre tout bonnement l'absurdité des camps de redressements où les "planqués" ne sont pas forcément ceux que l'on croit!
Sans plus. Beaucoup de films évoquent le sujet des camps disciplinaires et celui-ci n'a rien de bien original. Il ne vaut que pour Sean Connery, les autres acteurs étant bons mais pour la grande majorité, inconnus. Le film traite du racisme avec un africain dans le lot qui joue sur les clichés de l'époque. Je n'ai pas trouvé le film si dramatique ni très drôle. Pas de passage marquant, pour moi. Je préfère de loin les films contemporains. Ici, pas grand chose à apprendre, un peu de discipline par la fatigue et l'usure physique, plus que par l'usure morale.
Un film éprouvant et très bien interprété sur le thème du sadisme organisé dans un camp disciplinaire de l'armée britannique. C'est un film choc, mais il n'est pas sans défaut, assez caricatural dans le choix du groupe de prisonniers (le dur, le couard, le faible, le juste) certaines scènes ne servent à rien comme la nuit de beuverie entre les deux officiers (il n'y a aucune rapport de cause à effet entre l'alcoolisme et le sadisme) et peut être plus préoccupant, le rôle caricatural et démagogique joué par le prisonnier noir.
Avec "12 hommes en colère" et "La Colline des hommes perdus" Sidney Lumet démontre encore une fois le talent exceptionnel qu'il a et d'une filmographie à en faire plus d'un. Ici il a encore réalisé son film de manière magistral, un film coup de poing démontrant l’absurdité des guerres, ce film est à classer parmi les films d'anthologie du cinéma mondial. Ici pas besoin de cellules ni de barreaux pour intensifier la pression et l'action psychologique qui oppressait tous ces détenus, avec "La Colline des hommes perdus" S. Lumet dénonce cet abus de pouvoir et la prétendue « thérapie » à laquelle sont soumis les soldats rebelles à la hiérarchie militaire (dont l'organisation est également dénoncée). Le film est efficace et sans concessions, il donne à Sean Connery un rôle aux antipodes de ses James Bond contemporains, et qu'il a interprété de manière magistrale. Un film percutant qui marque et marqueront tous les esprits. C'est hallucinant comme S.Lumet a su démontrer toute la puissance de son film avec une poignée d'hommes une colline, du sable et plus ou moins deux cents figurants, pour arriver à un film puissant, un peu dans la même réflexion que le magistral film "Johnny s'en va en guerre" de Dalton Trumbo qui lui aussi dénonçait l'absurdité des guerres et toutes ses calamités. "La colline des hommes perdus" est un pur chef-d'oeuvre, un film que l'on n'oubliera jamais: Un Film Culte. Merci Monsieur Lumet.
Avec 12 Hommes en colère, ce film est sans aucun doute l'un des meilleurs de Sidney Lumet. Véritable pamphlet antimilitariste et virulent réquisitoire contre les mauvais traitements infligés aux soldats des camps disciplinaires anglais en Afrique du Nord durant la Seconde guerre mondiale, c'est aussi la lutte d'un homme pour conserver sa dignité. C'est surtout une véritable claque cinématographique, un drame intense d'une puissance phénoménale... la mise en scène de Lumet ne fait aucune concession, il filme les visages des acteurs au plus près avec des gros plans saisissants et des contre-plongées, et sa direction d'acteurs est remarquable ; Sean Connery qui était en pleine bondomania, y trouvait là un rôle dramatique important, Harry Andrews campe merveilleusement un rôle ingrat, celui d'un adjudant dévoré par la discipline stricte et brutale, tandis que Ian Hendry dans le rôle du sergent sadique et raciste est excellent ; seul Ian Bannen est le moins laxiste et le plus humain des gardiens. On ne peut s'empêcher de penser que cette armée britannique va à contre-courant du but fixé en croyant "rééduquer" ces gars qui sont avant tout des soldats défendant leur patrie, et c'est pas avec ce genre de discipline stupide qu'ils seront meilleurs pour autant. A signaler l'absence de musique, qui étrangement ne manque pas car on est tellement pris par l'intensité du sujet, qu'elle serait sans doute passée inaperçue. On notera aussi la photo n/b d'une exceptionnelle qualité d'Oswald Morris. Tourné en Espagne où le camp fut reconstitué dans le désert d'Alméria, le film fut présenté au Festival de Cannes 1965 et fut très remarqué. C'est une oeuvre vigoureuse et choc sur un univers d'hommes dans une atmosphère impitoyable parfaitement rendue dénonçant les pratiques inhumaines carcérales. A voir absolument !
Cette Colline des hommes perdus est à classer parmi les grands films antimilitaristes de l'histoire du cinéma, aux côtés des Sentiers de la gloire, de Johnny s'en va en guerre, etc. C'est aussi l'une des meilleures réalisations de Sidney Lumet, avec Douze Hommes en colère, Network et Le Prince de New York. On retrouve dans ce film de guerre (sans combat) le goût du cinéaste pour décortiquer les systèmes sociaux (ici les codes de l'armée britannique). On retrouve aussi son savoir-faire dans la mise en scène des conflits humains, avec des joutes verbales qui rappellent ses premières amours théâtrales. On retrouve enfin un canevas thématique qui fonde la majeure partie de son oeuvre au cinéma : critique des ordres établis et des garants de ces ordres (pressions, violences), variation autour des notions de droit et de justice, expression de cas de conscience... Dans ce film, Lumet décrit avec dureté et sobriété les conditions d'un univers militaire carcéral à la gouvernance totalitaire. Où s'épanouissent les brimades, les humiliations, les épreuves absurdes à la Sisyphe, entre tortures sadiques et insultes racistes. Où l'on cherche à transformer des hommes un peu trop libres en "jouets mécaniques". Tout cela au nom de l'ordre et de la discipline. Le cinéaste s'appuie sur un scénario solide et des personnages bien caractérisés. Il dirige parfaitement ses acteurs dans un espace restreint (notamment Sean Connery). Visuellement, Lumet joue avec les contre-plongées pour traduire la domination des officiers-tyrans et avec les gros plans pour renforcer les sentiments de peur et d'oppression. Dramatiquement, il fait monter crescendo la tension jusqu'à un dénouement aussi intelligent que cruel, d'une logique implacable. Dénouement-coup de poing, chargé de colère et de désespoir, d'une puissance noire vraiment marquante.
Chef d’œuvre du film antimilitariste, La colline des hommes perdus n’est pas un coup du hasard puisqu’il est signé Sidney Lumet, alors en pleine possession de ses moyens (il vient de dégoupiller des œuvres majeures comme 12 hommes en colère, l’Homme à la peau de serpent et Le Prêteur sur gages). Sublimé par une réalisation expressionniste impeccable, le long-métrage déroule sa mécanique implacable jusqu’à un final bouleversant qui tient du pur génie. Inutile de dire que l’on retrouve ici en germe tout ce qui fera la puissance d’une œuvre comme Full Metal Jacket, bien des années plus tard. En se concentrant sur les rebus de l’armée, le cinéaste donne du poids à des individus qui sont tout sauf des héros. Il fallait oser montrer de simples soldats de cette manière à cette époque. Il prend ainsi le contre-pied de tous les films de guerre qui fleurissaient sur les écrans et anticipe en quelque sorte l’esprit antimilitariste qui allait se développer à la fin des années 60. Le contexte de la guerre du Viet-nam n’est bien entendu pas étranger à la hargne qui se dégage de ce brûlot toujours aussi puissant de nos jours. Indispensable.
Je ne connaissais pas La colline des hommes perdus avant d'avoir cherché sur AlloCiné et d'avoir lu la critique de MDCZJ qui m'a donnée envie de voir. C'est un film de guerre carcéral (donc forcément dénonciateur), qui se passe durant la seconde guerre mondiale...dans un camp de prisonniers anglais (plutôt un camp disciplinaire mais la différence s'arrête au nom) où l'on suit 5 prisonniers victimes de l'autorité excessive du sergent Williams. Parmi leurs punitions, ils doivent monter une colline qui est l'emblème du film (même si je m'attendais à la voir plus souvent). La confrontation entre les prisonniers et les matons va ériger une brillante critique du mode de fonctionnement dépassé de l'armée tout en montrant des hommes basculer dans la bestialité. Les acteurs sont excellents, surtout Sean Connery, qui prouve qu'il peut jouer autre chose que James Bond, la réalisation est excellente ; Sydney Lumet sait tenir une caméra et l'histoire est plutôt bien écrite, avec un début qui présente les personnages, des moments d'émotion et des moments où on a envie, comme les prisonniers, de se révolter, tout ça jusqu'à la fin, où on atteint l'apothéose du film. Par contre, seuls reproches : des personnages un peu caricaturaux et des longueurs. Malgré cela on a un film avec une ambiance froide et oppressante, renforcée par l'absence de BO et par le noir et blanc. Un excellent film encore méconnu, malheureusement.
Un film fort et percutant focalisé sur le conditionnement dans l'armée et la rééducation par les exercices forcés. Le film entièrement tourné dans un camp disciplinaire tient en haleine grâce à des acteurs solides et possédés par leur rôle (le chef sadique, un Sean Connery déterminé et humain). Lumet signe ici une de ses perles avec un vrai travail dans la réalisation.
Après s’être attaqué au système judiciaire, Sidney Lumet va faire un tour du coté de l'armée et de son mutisme. Dans ce camp de redressement, on s'occupe de tous les cas qui s’écartent du droit chemin tracé par l'ordre militaire. Si Lumet met le doigt sur l'un des problèmes présent dans toutes les armées du monde,il met trop de temps à entrer dans le vif du sujet. Toute la première partie qui se concentre sur les méthodes employées pour faire rentrer ces soldats dissidents dans le rang est trop longue. Même si elle ne manque pas d'intensité,le rythme aurait gagné à être raccourcit. Car tout le reste est vraiment bluffant de maitrise,les mouvements de caméra,les plans et l'image sont splendides. Ils viennent accentuer chacune des actions des personnages de la meilleure façon qui soit. Le jeu des acteurs et lui aussi grandement efficace,les hurlements des gradés encadrants est presque aussi traumatisant pour le spectateur que pour celui-ci qui le subit. Le discours du film est un peu moins subtil et moins bien présenté que dans 12 hommes en colère. Mais l'intensité que dégage le film suffit pour le rendre très bon.
''The hill'' a fait sensation à sa sortie en 1965, tout le monde en parlait. A le revoir il garde son coté sauvage et fort et constitue un spectacle prenant dont on sort satisfait. Par contre, coté cinéma ce n'est pas un grand film, le thème à prit largement le dessus sur la forme, les personnages sont presque tous caricaturaux en dehors de Joe Roberts. C'est le grand acteur Shakespearien Harry Andrews qui se remarque d'abord et que l'on gardera en mémoire avec Osie Davis qui lui tient la vedette dans un genre opposé, son personnage de Jacko King étant bien réussi. C'est un scénario complètement farfelu avec des acteurs dont la démarche cadencée fait souvent rire tant elle est grotesque et pourtant il ne faudrait pas, car le propos est dramatique. L'idée est intéressante et bien développée, la fin par contre est contestable. Je n'en ai pas souvent vu de semblable; elle semble dire : voila je vous ai raconté une histoire, je n'ai rien à ajouter, vous avez compris ce que je voulais exprimer, maintenant terminez la comme vous voudrez! Le fait est que les personnages des geôliers sont difficile à tenir des qu'ils sortent de leurs cages protectrices, un accroc sérieux les déstabilise, raison de plus pour aller au bout du raisonnement. La qualité des comédiens joue ici un rôle majeur car l'intérêt ne provient que de leurs réactions, trop souvent Sidney Lumet a négligé sa mise en scène au point même de l'enlaidir. C'est parce que je crois qu'il a fait exprès de la mettre au même niveau que la morale qui règne en permanence sur ce camp britannique installé en Lybie que je lui accorde 4 étoiles.
Si l'on fait fi du contexte et du lieu particulier (à savoir un camp de disciplinaire en Libye durant la seconde guerre mondiale) de ce film, la trame narrative de " La Colline des hommes perdus" ressemble à celle de n'importe quel autre film se déroulant dans un milieu carcéral. On retrouve donc tous ( ou presque) les clichés inhérents à ce genre cinématographique (du méchant maton au prisonnier qui craque) ce qui en fait une oeuvre prévisible d'un bout à l'autre. L'efficacité reste néanmoins de mise et ceci grâce, notamment, un bon casting et une mise en scène solide.
Sur l'absurdité de la guerre et sur le comportement des hommes en ce temps-là, cette guerre, toutes les guerres, on ne compte qu'une petite poignée de films. "Johnny got his gun" de Dalton Trumbo est un de ceux-là. "The Hill" aussi. Il y a du Noir, du roman noir, du film noir, dans cette oeuvre. C'est à dire la Vérité. Cadres et mise en scène auxquels nous sommes sans cesse confrontés accentuent l'effet. La fin n'a pas d'issue : dans le silence, le bruit des serrures qu'on referme. Chef d'oeuvre.