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Lara G.
1 abonné
35 critiques
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1,5
Publiée le 1 janvier 2021
Raccourci incompréhensible du laborieux et prétentieux roman de John Fowles: Le Mage. Ce qui n'auront pas lu cet indigeste pavé de plus de 600 pages, mélange de perversité anglaise et de cogitation psychanalytique jungienne ne comprendront certainement rien à ce film, aussi daté que l'œuvre littéraire dont il est censé s'inspirer.
Un film assez incompréhensible. Avec mélange des temps, des lieux, des personnages : est-ce du théâtre, du cinéma, ou rien du tout, avec des allusions mythologiques puisqu'on est en Grèce. Bref, les acteurs font ce qu'ils peuvent dans ce méli-mélo romantico-tragique. La fin plutôt grotesque, alors qu'elle devrait être éclairante. Vraiment abscons, pour intellos masos ! Trop fatigué pour approfondir ! La réalisation n'est pas nulle, mais dans quel but ?
On se croirait dans les pires Robbe-Grillet (les premiers). On n'y comprend rien, on ne s'accroche à rien, c'est lent, inintéressant, indigeste, ennuyeux, mal filmé et ça veut péter plus haut que son derrière. Certaines scènes atteignent le sommet du ridicule comme ce repas qui se termine avant d'être commencé. Manifestement Anthony Quinn ne sait pas comment jouer, alors il joue mal (c'est rare chez lui), Michael Caine et Candice Bergen se demandent ce qu'ils font là, quant à Anna Karina, elle a l'extrême obligeance de nous montrer ses nénés ce qui mérite une demi-étoile (par gentillesse).
En 1966 Frankenheimer sortait ‘’Opération diabolique’’, difficile de ne pas en sortir traumatisé. ‘’Jeux pervers’’ est dans la même lignée, lignée qui s’est perdue passé les années 70. Le revoir aujourd’hui montre que son pouvoir fascinant et traumatisant n’a pas changé malgré une mise en scène datée, ce qui ne veut pas dire vieillie mais simplement à replacer dans le temps comme on le fait pour les peintures des maitres. L’action se passe en Grèce sur une partie isolée d’une ile ensoleillée ce qui en fait une superbe et vaste salle de théâtre antique. Les symboles mythologiques sont nombreux et jouent un rôle important. Guy Green va nous manipuler de la même manière que le mage va manipuler Nicolas Urfe. Cela commence doucement puis se complique tout en restant logique et compréhensible, à condition toutefois d’accepter les règles classiques de l’imaginaire. Puis, lorsque tout semble fini, le film repart pour 15 minutes beaucoup plus difficiles à suivre mais qui restent tout autant déstabilisantes…On sort groggy par ce mélange artistique entre réalité et imagination. C’est indiscutablement du beau cinéma avec un Anthony Quinn qui y fait une belle interprétation en variant son jeu et Candice Bergen qui cachant le sien dégage malgré elle un érotisme torride. Les inconditionnels de Michaël Caine seront ravi de le voir dirigé par un réalisateur anglais, il est fort convaincant et très séduisant. Ce n’est pas un film pour tout public, il est original et demande beaucoup d’attention. On en sort épuisé d’autant que l’idée d’avoir introduit les terribles exaction de l’armée nazie (Grèce-1941) pousse notre réflexion jusqu'à des limites douloureuses.