Les diamants sont éternels marque le retour de Guy Hamilton à la réalisation, lui qui était le metteur en scène du célèbre Goldfinger, mais surtout de Sean Connery sous les traits de 007. Oui, l’acteur écossais, réclamé par United Artists et le public, procède à une sorte de ronde d’honneur avant de céder sa place à Roger Moore pour les sept prochains épisodes de la franchise. Le moins que l’on puisse dire c’est finalement que Guy Hamilton, même s’il ne fait absolument pas tout juste ici, est clairement le cinéaste ayant insufflé l’humour dans la mythologie James Bond, cela se ressentant même ici dans la bande-son signée toujours le même John Barry. La répartie de Sean Connery est d’avantage fournie que précédemment, les situations cocasses plus nombreuses et les périls plus originaux. Bref, les diamants sont éternels est bel et bien le dernier opus officiel pour Sean Connery, mais il est ni le meilleur ni le moins bon.
Passer sur une séquence pré-générique qui tient du désastre, sans doute la moins bonne de toute la série, le scénario s’avère très vite captivant, plongeant cette fois ci l’ami Bond et son public sur les traces de contrebandiers de diamants, avec petit cours didactiques en préambules sur l’industrie dont il est question. Prenant l’identité d’un passeur de pierres britanniques, notre James Bond ira bientôt tâter le terrain aux USA, pour finir une nouvelle fois confronté au numéro un du Spectre, alors que le roman de Fleming n’allait pas dans ce sens. Cette indépendance scénaristique n’étant pas forcément une mauvaise, disons simplement que le film est bien meilleur lorsque Bond ne connaît pas encore le visage de son ennemi du moment, toujours le même, depuis d’ailleurs deux opus. Oui, le final sur la plateforme pétrolière n’est pas à la hauteur du 80% du film, dommage.
Comme mentionné plus haut, Hamilton insuffle énergiquement plus d’humour, d’originalités aux films de la série, à l’image ici du tandem homosexuels de tueurs sadiques à fort propension psychopathes. Il a aussi cette poursuite en module lunaire et mini quads qui prend d’abord des allures de parodie mais qui s’inscrit finalement assez bien dans le ton choisi par le cinéaste. Ne pas se prendre au sérieux fût la marque de fabrique de ce film et le sera encore sur Vivre et laisser mourir, cela garantissant un divertissement amusant d’avantage que contraignant. Ce n’est en soi pas une qualité majeure, mais cela aura permis de varier les plaisirs alors que Bond en était déjà à son septième volet.
Si le film manque sans doute de sérieux, il reste néanmoins supérieur à notamment On ne vit que deux fois, plus fantasque mais encore moins assumé. Hamilton prend des risques et cela semble payé, au contraire de Peter Hunt qui réalisa précédemment le très discuté Au service secret de sa Majesté, lui, très proche des œuvres de Fleming. Enfin, pour James Bond comme pour toute autre franchise qui perdure, Batman, Superman et autres icône du divertissement, les temps changent, les acteurs aussi, même si ici, rien de nouveau, malgré un Sean Connery ayant pris de l’âge depuis 1967. Un opus amusant, qui ne s’inscrit pas dans les meilleurs, faute à une séquence d’introduction miteuse et un final moyen, tout simplement. Le reste est remarquable, à l’exception des effets visuels d’un autre temps et franchement drôle car minimaliste (les explosions). 13/20