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Maqroll
157 abonnés
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3,0
Publiée le 2 mai 2013
Un sujet fort, et encore plus de nos jours avec la vague d’effroi causée par le simple mot de pédophilie (même si c’est à tort et à travers). Sidney Lumet, auteur volontiers à thèse (cf. : Douze hommes en colère) et parfois porté sur les huis-clos (idem) réunit une fois de plus les deux exercices avec la particularité que le huis-clos est découpé en trois volets : le premier entre l’inspecteur et le présumé coupable (dont on ne saura jamais s’il est réellement coupable) puis un deuxième entre l’inspecteur et son supérieur et enfin un troisième qui est en fait le premier revisité (ou fantasmé, on ne le saura jamais non plus). Le résultat de tout cela est la thèse, sur laquelle beaucoup d’entre nous feraient bien de méditer, que les pulsions « monstrueuses » n’existent pas et sont bel et bien en chacun de nous, il nous appartient ensuite d’y céder ou pas. Autrement dit, ce n’est pas le fantasme qui est coupable, c’est le passage à l’acte. Jusque là, rien à dire. Je reprocherais tout de même la lourdeur de la forme avec notamment des flash-back au ralenti qui affadissent le propos et quelques approximations au niveau du fond : le fantasme est-il générateur de passage à l’acte ? Le film semble poser cet enchainement qui est tout sauf évident et qui aurait pu constituer en fait le véritable sujet du film. Au lieu de cela, on a droit à bon nombre de dialogues en forme de poncifs et - bien pire - d’images soi-disant choc, très ringardes, qui font que ce film est très loin des meilleures réussites de son auteur.
Hanté par tous les crimes sordides qu'il a pu voir, un inspecteur vétéran met la main sur un potentiel pédophile, et le frappe à mort durant l'interrogatoire. "The Offence" peut surprendre son spectateur, car il ne s'agit pas vraiment d'un polar, mais plutôt d'un drame très sombre. La mise en scène en huis-clos est oppressante, le montage dérangeant (mélange de flashbacks), et les personnages complexes. Le scénario d'ailleurs se repose surtout sur eux, l'intrigue étant assez légère (on notera quelques longueurs vers le milieu du film). Notamment, Sean Connery est excellent dans le rôle principal du policier fatigué, et à force presque aussi dérangé que les criminels qu'il traque. "The Offence" restera d'ailleurs inédit dans plusieurs pays dont la France, afin justement de ne pas trop abîmer l'image de Sean Connery, alors à peine sorti de la franchise James Bond. A découvrir.
La filmographie de Sidney Lumet est passionnante pour peu qu'on la regarde comme une étude complète de l'homme face à la justice, face à la loi mais aussi de qu'est-ce que la vérité, qu'est-ce que c'est qu'être coupable etc. Et, bien entendu, The Offence s'insère particulièrement dans ces obsessions. Le début est vraiment très bon, tout le passage dans la campagne anglaise où il y a une utilisation des décors vraiment intéressante, le réalisateur en tire complètement partie. Je dirai que la suite est malheureusement assez convenue dans sa narration - mais pas dans son scénario. On tombe dans une mise en scène qui a du mal à se défaire de son huis clos qui gêne un peu le récit - alors que le réalisateur n'est pourtant pas gêné dans 12 hommes en colère - et qui ne parvient pas à faire décoller un récit, qui, est un peu pesant aussi parfois.
Tout n'est pas bon, ni mauvais, dans The Offence. Si l'intrigue parait intéressante, renforcée par une interprétation digne de ce nom, le film tire trop en longueur et l'ennui. C'est vraiment dommage, car l'exploration intérieure d'un flic torturé par les horreurs qui jonchent son passé faisait le point fort du film. Psychologiquement complet, donc, mais cela reste tout de même un film - spectacle - et le manque de dynamisme tachette le reste, et on ne voit plus que ça.
A des années lumières du rôle si propre, polissé et soigné de 007, Sean Connery nous montre tout autre chose. Dans l'atmosphère sombre et pesante d'une petite ville anglaise terrifiée par les agissements d'un pédophile, il campe un flic au bord du gouffre. Plus le film avance, plus la personnalité du personnage se dévoile et le malaise commence... Lumet réalise un drame prenant et en avance sur son temps, dans lequel rayonne le talent de Connery.
Sur un synopsis qui au départ m'a beaucoup fait penser au film de Claude Miller "Garde à vue" avec Lino Ventura et Michel Serrault, un long-métrage de Sidney Lumet qui traite avec beaucoup d'intelligence et de profondeur de l'usure psychologique d'un policier en proie à des pulsions violentes et meurtrières, un peu comme l'avait montré Michael Mann dans "Le sixième sens" mais de manière plus suggérée, moins frontale. Sean Connery, dans un rôle qui brise littéralement son image iconique de James Bond, est hallucinant de force et de présence dans une prestation très théâtrale. Une mise en scène anxiogène à souhait, sublime. Un chef d'oeuvre à classer indéniablement à la hauteur de "Douze hommes en colère", "A bout de course" ou encore "Serpico" dans la filmographie du réalisateur américain.
Comme souvent Lumet impressionne, et ce pour notre plus grand plaisir. En effet, que ce soit par sa mise en scène cérébrale et opressante ou encore un scénario d'une remarquable ambiguïté, on se sent littéralement porté par ce "huit-clos" étouffant et tortueux. On oscille ainsi régulièrement entre angoisse et interrogation, sans pour autant que Lumet ne nous mette à un quelconque moment les clés en main. On pourra alors toujours trouver parfois le film un tout petit peu long (notamment au début du deuxième tiers), mais au final l'expérience s'avère tellement enrichissante, impressionnante et bouleversante qu'il vous sera très difficile de rester insensible à cette "Offence" qui plus est porté par un trio d'acteurs littéralement monstrueux, à commencer par un Sean Connery comme vous ne l'avez jamais vu. Magistral.
Thriller fascinant, ce bijou méconnu du cinéma indépendant est à voir absolument : trouble des situations (le film ne cherche pas à séduire), scénario subtil sur la violence policière, construction temporelle originale, et interprétation habitée de Sean Connery. Décidemment, l'oeuvre de Sidney Lumet n'en finit pas de captiver.
Inédit chez nous pendant plus de trente ans, une véritable pépite à découvrir d'urgence, film noir étrange et fascinant mis en scène avec talent par un Lumet au sommet de son art doublé d'une réflexion inconfortable et trouble sur la bête tapis en nous, le tout porté par l'interprétation remarquable de Sean Connery.
Un grand film méconnu, Lumet nous plonge dans une atmosphère glauque remplie de désespoir et si le début est un peu lent, c'est pour que le dénouement soit encore plus impressionnant. Sean Connery, dans une de ses plus grandes prestations, est bluffant dans le rôle du flic torturé à l'animalité refoulée. Le film aborde le thème de la pédophilie de manière brutale et sans concessions et on n'en ressort pas indemne.
Le film parvient à garder l’équilibre entre un scénario très bavard (car adapté d’une pièce de théâtre) et une mise en scène très élaborée. Et si certaines scènes paraissent artificielles (notamment celle entre le flic et sa femme), la confrontation finale emporte le morceau. Et quel morceau ! Que demande le peuple ? ‘’Comment ce fait-il que le film ne soit pas sorti en France ?’’ Il avait été privé de sortie nationale en 1973 pour ne pas casser l'image de Sean Connery, alors connu comme l'impeccable James Bond, ici distribué à contre-emploi dans le rôle d'un flic névrosé.
une époque (les années 70) où quelques réalisateurs, et acteurs, ont pris de gros risques : "The offense", "La grande bouffe", "L'empire des sens", "Portier de nuit", etc ... Cette époque est bien révolue, hélas ! Films composés par ordinateur, à destination d'un public de teen-agers pour qui l'histoire de l'humanité commence il y a 5 ans, et comédies romantiques raplapla pour midinettes lobotomisées, tel est devenu à peu près notre lot
Un polar original qui traite de ce que ressent un policier qui voit tant d'horreur chaque jour et qui finit par craquer; bien interprété par Sean Connery; mais terriblement ennuyeux.
Remarquable. Sean Connery incarne avec subtilité et complexité un flic névrosé dans ce huis clos oppressant et dérangeant. Une oeuvre forte et dense à découvrir absolument.
Sidney Lumet n'est pas un réalisateur réputé pour caresser le spectateur dans le sens du poil, et ce n'est pas "The Offence" qui nous pousse à dire le contraire. La psychotique de ce polar unique en son genre est accentuée par la froideur des décors extérieurs et intérieurs du film et par la très impressionnante composition de Sean Connery en flic traumatisé. Le réalisateur et son acteur principal n'ont pas peur de pousser les choses jusqu'au bout notamment dans la très prenante scène d'interrogatoire. Trevor Howard et Ian Bannen sont eux aussi véritablement excellents et ils ajoutent leur pierre à l'édifice de ce film troublant de la première jusqu'à la dernière seconde.