Je rejoins certaines critiques, en effet La Vie en plus est surement le film le plus sérieux de John Hughes, et donc par définition, c’est un métrage qui divise plus aisément ceux qui ont découvert le réalisateur via Ferris Bueller ou même Breakfast Club, qui restait drôle malgré des touches de gravité.
Le métrage se veut clairement mélancolique, volontiers triste, et rappelle un peu la tonalité des derniers métrages du réalisateur. On sent le temps qui passe, l’entrée dans l’âge adulte, les regrets, les déconvenues, mais le tout se termine évidemment sur une note pleine d’espoirs. Il n’y a pas de moments véritablement drôles ici, justes des moments plus légers. Hughes est dans la vraie vie ici, avec ses déboires, ses difficultés, et ses moments heureux et reste assez éloignés des fantaisies qui parsèment généralement ses films, de la poésie un peu rêveuse de ses métrages sur l’adolescence. C’est globalement bien fait avec une fin solide, mais il est vrai qu’il y a des baisses de rythme qui pourront un peu fatiguer, et que tous les moments ne sont pas aussi forts, aussi utiles ou aussi intéressants les uns que les autres.
Le casting repose principalement sur le couple Bacon-McGovern, et on ne peut pas le nier, il est très bon. Bacon certes, est au point, mais c’est surtout McGovern qui nous surprend dans un rôle délicat, subtil, qu’elle porte avec talent, et on sent la cohésion entre les deux acteurs, la complicité, parfois on a vraiment le sentiment d’assister aux mésaventures d’un vrai couple. Quelques autres noms connus complètent ce duo mais avec une présence moindre, et on reconnaitra surtout Alec Baldwin, dans le rôle du pote du héros.
Pour le reste John Hughes livre une mise en scène percutante (le final est une grande réussite notamment), pleine de recherches et de subtilité. Peut-être que le rythme est un peu moins là, Hughes s’appliquant à l’évidence, mais tendant à être moins vif, dynamique que dans ses meilleurs métrages. C’est sans doute voulu compte tenu du sujet, mais du coup ça accentue un peu le côté somnolent de certains passages. Reste que l’ambiance réaliste et douce-amère est fort plaisante et les années ne font qu’accentuer ce sentiment (de manière générale tous les films de Hughes gagne en saveur au fur et à mesure que le temps passe), et la bande son, pleine d’émotion est un bonus savoureux. C’est souvent par là que la sensibilité des films de Hughes transparait le mieux.
J’en termine donc avec la filmographie en tant que réalisateur de John Hughes avec ce film, lequel tourna beaucoup mais peu de temps. Je trouve presque normal de finir sur ce film qui s’intéresse au passage à l’âge adulte, chez Hughes chantre de la jeunesse ! Un beau film, touchant, un peu grave chez le réalisateur, mélancolique. Pas son meilleur, mais un métrage qui fait réfléchir, qui donne à voir la vie, et s’adresse aux sentiments. 3.5.