L’Arnaque, le maître du film à scénario. Le film se passe en 1936, à Chicago où Johnny Hooker, un petit arnaqueur et son ami Luther détrousse sans le savoir un convoyeur de fond d’un des plus grands barons de la pègre, Doyle Lonnegan. En représailles celui-ci fera assassiner Luther. Johnny complètement effondré par ce terrible drame ne cherche que vengeance et pour cela il va suivre le conseil que lui avait donné son ami avant de mourir: rejoindre un de ses anciens associés, Henry Gondorff un maître de l’arnaque. Ensemble ils vont mettre au point, avec plusieurs alliés l’arnaque la plus « spectaculaire » jamais montée. Avec L’Arnaque George Roy Hill signe ici un des plus grands chefs d’œuvre du Septième Art car L’Arnaque repose sur une histoire vraie, un peu modifiée pour le film, qui va faire sa puissance. Le scénario du film est tout simplement un petit bijou d’écriture du genre qui mêle coups montés, arnaques, conflits mafieux… le scénario met en scène l’arnaque la plus célèbre du cinéma, et ce qui m’a surpris c’est que le film est reparti en plusieurs « actes » comme une pièce de théâtre, les actes sont présentés sous forme de cartons avec de très beaux dessins et d’un titre comme « L’Appât », « le Coup Monté », ou « L’Arnaque », ils pourraient également représenter les différentes étapes de l’arnaque. Autre point fort du film, son casting: le film rassemble le duo de Butch Cassidy et le Kid: Robert Redford dans le rôle de Johnny Hooker est excellent et le grand Paul Newman dans le rôle d’Henry Gondorff un arnaqueur de génie, Newman joue certainement un de ses meilleurs rôles, mais il y a aussi une autre star, il s’agit de Robert Shaw qui joue le grand méchant Doyle Lonnegan, excellent acteur. Ensuite le film possède une musique excellente qui fait très bien ressortir l’ambiance et la vie des années 1930, une musique d’anthologie. Et le film possède des scènes pour moi mémorables comme la partie de poker dans le train où Newman joue un homme riche qui tient une salle de paris de courses de chevaux, et arrive bouteille à la main et un peu saoul dans la partie et balance des répliques comme à son arrivé dans la salle: « Excusez moi j’étais aux chiottes. » avec un air de blagueur, de quoi énerver Lonnegan, excellent. Et bien sur la séquence finale de l’arnaque où le coup est réussi avec un rebondissement inattendu. Avec L’Arnaque George Roy Hill remporta un très grand succès et le métrage récolta six Oscars: celui du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario originale, meilleur montage, meilleur costumes et meilleur direction artistique. L’Arnaque restera un chef d’œuvre du cinéma avec trois grands acteurs et un modèle du film à scénario. Inoubliable.