Adapté du roman éponyme (1963) de Gavin Lambert (1924-2005) qui a aussi collaboré au scénario, l’histoire est celle de Daisy Clover, littéralement, Marguerite Trèfle en français (sic), jouée par Natalie Wood (27 ans), jeune fille de 15 ans, garçon manqué (pieds nus et cheveux courts), qui est prise en charge, en 1936, par un producteur d’Hollywood (Christopher Plummer, 36 ans) et sa femme, pour en faire une star… Malheureusement, le film, malgré le Technicolor et le format Panavision, ne tient pas ses promesses, hésitant entre la comédie (
cf. le suicide au gaz de Daisy
) et le mélodrame mais n’est pas Douglas Sirk (1897-1987) qui veut ! Ni même Georges Cukor (1899-1983) qui a traité un sujet similaire dans « Une étoile est née » (1954) avec Judy Garland (32 ans) et « My fair lady » (1964) avec Audrey Hepburn (35 ans). Robert Mulligan enchaîne les situations convenues, aux dialogues de théâtre, sans rythme, plus proche d’une télénovela ou d’un soap opera façon « Les feux de l’amour » ou « Amour, gloire et beauté », et le film devient vraiment intéressant dans les 30 dernières minutes (sur 128 mn !) lorsque Daisy Clover « pète un câble » dans la cabine d’enregistrement. Les personnages ne sont pas vraiment incarnés (y compris par Robert Redford, 29 ans) et les rapports de ce dernier (beau gosse séducteur, lâche et inconstant) avec Natalie Wood, auraient pu se passer dans d’autres milieux que le cinéma. La critique d’Hollywood (dans les années 1930), machine à broyer les actrices, tombe à plat. On peut, néanmoins, y voir une analogie avec la carrière de Natalie Wood, qui tourna dès l’âge de 8 ans, remporta un Golden Globe pour son second rôle (à 17 ans) dans « La fureur de vivre » (1955) de Nicholas Ray et dont la mère, russe, autoritaire, poussa à faire carrière dans le cinéma.