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Grouchy
123 abonnés
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2,5
Publiée le 11 septembre 2013
On essaie de faire passer ce film adapté du conte de Voltaire pour un incontournable de la filmographie de de Funès alors que ce dernier n'apparaît que deux minutes. Une belle arnaque pour ce point. Le film est néanmoins long, la transposition du XVIIIème siècle dans le XXème n'est pas vraiment un bon choix. Les acteurs sont plus ou moins bons, dont Jean-Pierre Cassel et d'autres.
Le film transpose "Candide" de Voltaire au XXème siècle. C'est une satire poussée du monde au XXème siècle, plus précisément durant la deuxième guerre mondiale et l'après-guerre. Il est très difficile de recenser tout les travers que le film a réussi à épingler. Les scènes différentes se succèdent à un rythme rapide, fournissant ainsi un feu nourri sur toutes les dérives, travers, malhonnêtetés, souffrances, etc..., qui ont marqué ce siècle. L'esprit rappelle un peu celui de Goscinny, mais en beaucoup plus mordant, beaucoup moins politiquement correct. Il est rare de trouver un film, notamment à cette époque, qui poussait aussi loin la critique du monde. Pour une réalisation datant de 1960, il surprend par sa remarquable maturité, son recul sur les évènements récents ou en cours de l'époque, et ne paraît en rien décalé avec l'évolution des mentalités qui a eu lieu depuis. On y retrouve une pléiade de grands acteurs, ou de grands acteurs en devenir. Dans la facture, il est assez hétérodoxe et peut dérouter. C'est incontestablement un OVNI cinématographique, qui, à mon avis, mérite largement d'être vu et mériterait d'être mieux connu.
Transposer le conte philosophique de Voltaire "Candide ou l'optimisme" dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale et des années qui la suivent, sur le papier ça devait être une très bonne idée. Mettre au service de cette très bonne idée un casting de très gros malade avec des noms aussi prestigieux que Jean-Pierre Cassel, Pierre Brasseur, Michel Simon, Jean Richard, Dario Moreno, Luis Mariano, Jean Tissier, Jacqueline Maillan, Jean Poiret, Michel Serrault et bien évidemment Louis de Funès, ça devrait être aussi une très bonne idée. Mais malgré tout ceci ainsi qu'un ou deux autres trucs bien pensés du genre tous les nazis sont incarnés par le même acteur, la sauce ne prend pas. Pourtant, la satire voltairienne avait largement de quoi bien s'adapter au contexte du Deuxième Conflit mondial mais soit le scénario ne s'éloigne pas assez du modèle original pour bien s'adapter à cette période du XXe Siècle, soit il manque un réalisateur qui aurait vraiment pu appuyer efficacement là où ça fait mal ou plutôt là où ça fait rire, on a un peu l'impression que ça succède dans le vide. L'ensemble était ambitieux tout en voulant être en même temps divertissant mais ça fonctionne pas. On n'y croit pas.
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2,0
Publiée le 12 mai 2022
La rupture avec un contexte rèaliste est complète! Le film, d'après un scènario original de Voltaire, promène Jean-Pierre Cassel, le sèducteur incorrigible du « Farceur » , à travers des pèripèties picaresques qui ne fonctionnent au final qu'à moitiè! Cassel danse, plonge tête baissèe dans la gadoue, devient ensuite gaulliste allemand, sentinelle dans un stalag, essuie de violents bombardements puis atterrit en pleine brousse, connaît une autre guerre (Indochine)...Bref c'est un peu le grand dèsordre et quand on n'a pas son compte dans un monde, on le trouve forcèment dans un autre en cultivant un jardin! Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles pour cet optimiste stupide confrontè à l'univers du XXe siècle sauf la prèsence de vedettes douteuses telles que Louis de Funès, Luis Mariano ou Dario Moreno! Que viennent-ils faire dans cette fable ? Michel Simon, ça passe encore mais Pierre Brasseur cabotine! C'est fidèle à l'esprit de Voltaire grâce à la prestation amusante de Cassel mais l'ensemble s'appuie trop fermement sur ses prestigieux seconds rôles! Dommage...
Le film de Norbert Carbonnaux détonne dans le paysage de la comédie des années 60, sans doute parce qu'il possède un vrai sujet, celui de Voltaire, et que l'aventure de Candide entraine une réflexion philosophique, vocation insolite dans la comédie populaire. Ceci, d'ailleurs, sans se priver de l'emploi de certaines des personnalités comiques incontournables de l'époque. Transposée dans les années 1939 à 59, l'histoire de Voltaire n'a pas moins de sens: son postulat, son enseignement trouvent un écho amplifié par la seconde guerre mondiale et la plus tragique période de l'histoire humaine. Fidèle à Voltaire, Carbonnaux ballotte son candide héros (JP Cassel) au hasard d'aventures multiples, d'un point à l'autre de la planète et suivant une mise en scène nécessairement (trop?) décousue. Le cinéaste reprend à son compte la fameuse "raison suffisante", la conclusion équivoque de l'oeuvre originelle ("cultiver son jardin") et les deux personnages qui accompagnent épisodiquement Candide dans ses pérégrinations subies. Pangloss (Pierre Brasseur), pour qui il n'y a pas de cause sans effets et dont l'optimisme en toute circonstances se traduit par l'avis que tout va bien dans le meilleur des mondes. Il y a aussi la fiancée de Candide (Dahlia Lavi), dont les viols qu'elle endure incessamment invoquent la barbarie et les turpitudes des hommes. Le film, comme le roman voltairien, devrait prêter à pleurer dans son évocation de tous les tourments de l'humanité; il est une comédie satirique, impertinente et, bien sûr, faussement candide.
Ce film est anti-tout! Il est anti-militariste, anti-colonialiste, anti-américain, anti-noble etc. C'est toujours teinté d'humour, de légèreté, sans se prendre au sérieux, mais en nous assénant des vérités (leur vérité): bien cinglante la plupart du temps. Nous avons affaire à une pléiade d'acteur, vieux et jeune, tous connus au moins maintenant, si ce n'est à l'époque du tournage. A voir par les amateurs de comédie et de théâtre façon 17ème siècle