Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
40 abonnés
2 480 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 10 avril 2024
D'après la rengaine éponyme popularisée par Bourvil, le médiocre Jean Chérasse imagine une comédie où l'auteur de la chanson lui-même, le dénommé Pierre Perrin tient le rôle central sous le nom de Paul Prunier. En cette période de musique yéyée, ce dernier improvise pour ses amis un tango rigolo qui, contre toute attente, connait un succès fulgurant. Le film, qui est une très simpliste raillerie de l'industrie du disque, raconte comment les producteurs s'arrachent le compositeur. La comédie n'est tout à fait un nanar, au sens où, exceptée la prestation clownesque d'Henri Salvador, le film reste dans une relative mesure en terme de crétinerie à la mode des années 60. C'est une farce populaire ratée bien trop faible sur un plan scénaristique, dont la mise en scène est foutraque autant qu'approximative. Son rythme et sa concision ont surtout pour effet de souligner un montage chaotique. Rien n'est amusant car les idées "comiques" sont soit rudimentaires, soit précipitées. Il ne reste qu'à s'occuper à remarquer le passage de vedettes confirmées (spoiler: Bernadette Lafont , connue depuis les récents Chabrol, fait une charmante secrétaire tout en minauderies) ou en devenir (la toute jeune et jolie spoiler: Sylvie Vartan, Claude Brasseur)
Un clair de lune à Maubeuge, c'est un document d'exception. On y découvre un monde de la chanson déjà très familier, où la course au contrat des uns et la chasse à la célébrité des autres bouleverse le rapport des artistes à leur public. C'est à plusieurs égards un monde en pleine mutation que Chérasse montre, et l'on se demande s'il s'en rendait compte : après tout, nul ne savait encore ce qu'il allait advenir de tous ces twists et ces rocks sur lesquels les tenants de la "musique de papa" jetaient des regards méprisants. Il ne manque presque que la drogue pour se croire dans les années 70. En résumé, ça fait bizarre de voir ces gens qu'on considère comme des boomers participer si tôt à une industrie tumultueuse à laquelle, à travers les décennies, on a associé une jeunesse révoltée qui finira par se ranger dans le rang. Avec un casting riche et des gags énergiques, le film n'est certainement pas très accessible mais il montre ce qui sera une énorme fracture sociale avec la désinvolture d'un regard perspicace.
Un film qui a bien vieilli quand même. Le comique d'avant garde est assez navrant aujourd'hui. Parfois de petits éclairs humoristiques bien choisis mais souvent des scènes longues et ridicules. Celle de Salavador est franchement plus grotesque qu'autre chose.
Je suis effaré par cette présentation inexacte... Compte tenu de son exhumation par Studiocanal pour la chaîne ciné-classic, avec une copie restaurée comprenant la séquence couleurs terminale (mais il ne s'agit pas de la version intégrale qui a été amputée d'une dizaine de minutes par la censure !), il faut voir cette comédie satirique sur les pratiques du show-business, une comédie hilarante qui est en réalité une fable terrifiante sur l'exploitation de l'homme par l'homme. A noter la première apparition sur grand écran de Sylvie Vartan, et l'extraordinaire prestation d'Henri Salvador en professeur de chant ! Ce film a été écrit par Claude Choublier et par Jean Chérasse, qui en fait un compte-rendu complet sur son blog "Vingtras" de Mediapart en date du 21/02/2021