"Le coup de parapluie" réalisé par Gérard Oury est l'une des dernières bonnes comédies du réalisateur (il aura tout de même fait 2 ans plus tard, le classique "L'as des as" avec Jean-Paul Belmondo).
Grégoire Lecompte (Pierre Richard) doit passer un casting pour un film comique mais se trompe de porte, ce qui le mène à travailler pour la mafia suite à de savoureux quiproquos...Un scénario assez original, inspiré d'un fait divers de l'époque, qui enchaîne les gags (l'accident de voiture, Ragoutoutou, le duel de parapluie, etc...) sans aucun temps mort (même si certains sont un peu trop télécommandés voir un peu trop absurdes, la scène ou Pierre Richard tombe des escaliers pour arriver dans la piscine en est le parfait exemple). De plus, les scènes avec la police au début du film sont trop nombreuses, pas indispensables et pas si drôle que ça.
Le défaut le plus notable de cette comédie, c'est sa réalisation qui commence à faire daté. C'est souvent dans les gags du plan pour plan et on voit clairement que le film reste dans les années 70. De plus, quand on regarde le scénario, on peut se demander si les idées de Gérard Oury ne commençaient pas à s’essouffler. Par exemple, un gentil pourchassé par des criminels, chose qui se répétera de manière assez récurrente dans sa filmographie (Les aventures de Rabbi Jacob, La vengeance du serpent à plume, l'As des as, La soif de l'or, Fantômes avec chauffeur, etc...). C'est ce qui entraînera en grande partie la chute du cinéaste et de sa carrière.
La distribution s'en sort plus ou moins correctement dans l'ensemble, avec Pierre Richard, dans son rôle de distraît qu'il interprète à la perfection (même si l'acteur trouvait que le comique de Gérard Oury ne lui correspondait pas). On trouve également Valérie Mairesse en tant que petite amie de Grégoire, assez agaçante, voire un peu trop et qui ne brille pas tellement par son jeu. Mention spéciale pour Gérard Jugnot en second rôle qui arrive à se démarquer face aux autres et à la courte apparition de Roger Carel, parfait, en vendeur du parapluie empoissonné.
On pourra également aprécier l'incroyable BO de Vladimir Cosma, mémorable et très entraînante.
En conclusion, on peut dire que ce film, bien que assez ancré dans les seventies, se laisse regarder volontiers pour les gesticulations de Pierre Richard, un vrai maître en la matière.