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    Urgences
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    gregbox51
    gregbox51

    40 abonnés 1 035 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    Depuis "Reporters", le cinéma caméra épaule de Depardon ne cesse de s'améliorer. Cet opus nous plonge encore plus près des quidams et sans voyeurisme nous fait prendre conscience de leur mal-être, de leur démons...
    Yves G.
    Yves G.

    1 488 abonnés 3 503 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2017
    Trente ans avant "12 jours", Raymond Depardon avait déjà posé sa caméra dans un hôpital, aux urgences psychiatriques de l'Hôtel-Dieu, en plein cœur de Paris.

    En 1987, Depardon tenait lui-même la caméra avec un preneur de son - qui, faute d'espace, est parfois visible à l'image. En 2017, la technique est plus moderne. Depardon utilise désormais le champ/contrechamp et les micros portables.
    Mais hier comme aujourd'hui, la technique est au service d'une démarche qui n'a pas changé : un dispositif aussi peu intrusif que possible, qui essaie de se faire oublier pour mieux capter la réalité telle qu'elle se vit.

    On pourrait analyser les documentaires "confrontationnels" de Depardon comme une ethnographie des lieux d'enfermement : asiles, hôpitaux, prisons... À chaque fois, la caméra de Depardon filme une confrontation : entre un malade et un psychiatre dans "Urgences", entre le patient enfermé sans son consentement dans un hôpital psychiatrique et le juge des libertés qui contrôle la légalité de cet enfermement dans "12 jours", entre un substitut et un accusé dans "Délits flagrants"...

    Mais ce serait peut-être se tromper sur l'objet même de l’œuvre de Depardon. Au fond, Depardon ne s'intéresse pas vraiment à l'hôpital ou à la justice. Son cinéma n'a qu'un seul thème - comme le montrent d'ailleurs ses documentaires les plus récents "Journal de France" ou "Les Habitants" : radioscoper la France, ses habitants, ses maux.

    Ce que nous montrent "Urgences", "Délits flagrants", "Les Habitants", "12 jours", ce sont des Français ordinaires. Ordinaires ? Le terme est peut-être mal choisi pour qualifier des personnes dans une situation extraordinaire : les urgences d'un hôpital, une salle d'audience d'un tribunal, un hôpital psychiatrique... Disons plutôt des Français comme les autres qui, par la faute des accidents de la vie, d'une santé défaillante, d'un milieu ingrat, ont chuté.

    C'est à cette aune qu'on peut aujourd'hui revoir Urgences comme la rétrospective Depardon programmée aux Trois Luxembourg en offre l'opportunité. En trente ans, la France a bien changé. Les années 80 étaient hideuses, contrairement à l'image que j'avais gardé de mes années d'école et que des films comme "Stars 80" essaient sans succès de magnifier : vêtements informes, coiffures révoltantes, couleurs déprimantes... Si l'on fait abstraction de cette laideur, c'est l'évolution du langage des protagonistes qui m'a le plus frappé entre "Urgences" et "12 jours". En 1987, les patients qui viennent aux urgences psychiatriques, malgré leurs maux, parlent un français étonnamment châtié, sans fautes de grammaire ni tics de langage. Un français où on entend encore les accents du titi parisien.

    Mais les changements touchent moins le fond que la forme. Car au fond, les mêmes pathologies demeurent, les mêmes vies cabossées défilent : suicidaires, alcooliques, travailleurs en burn out (même si le mot n'existait pas encore), veufs dépressifs...
    Davynch Lid
    Davynch Lid

    1 abonné 84 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 août 2017
    En 1987, le documentariste Raymond Depardon posait ses caméras dans le service des urgences psychiatriques de l'Hôtel Dieu, unique hôpital à recevoir quiconque à toute heure sans exception d'âge, de sexe, de pays. Sans jugement moral, Depardon enregistre la parole des schyzophrènes, des alcooliques, des paranoïaques, des suicidaires, des dépressifs, des mythomanes...Il en résulte un sentiment de profonde empathie envers ces êtres pour qui la vie est un parcours du combattant, proche de l'enfer pour certains. Depuis des années la télévision nous abreuve jusqu'à plus soif de reportages d'immersion en milieu hospitalier, mais aucun à ce jour n'a réussi à si bien prendre le pouls d'une telle institution. Urgences dépasse le cadre du simple documentaire en nous tendant le miroir de la crise psychologique que vit l'homme occidental. Les Français sont les premiers consommateurs d'antidépresseurs au monde ne l'oublions pas. La méthode documentaire de Depardon est exemplaire. Le réalisateur parvient admirablement à capter les moments d'humanité derrière la folie. Un geste, une parole prononcée, un regard. Depardon ne cherche pas à émouvoir mais à informer le spectateur sur la profonde détresse que peuvent ressentir certains de ses contemporains. La force d'Urgences, c'est d'être là quand "ça" arrive. Une terrible acuité qui emmène le propos humaniste du film vers l'universel. Urgences n'a pas pour but de faire sombrer le spectateur dans la dépression. Le réalisateur livre des séquences douloureuses à regarder il est vrai, mais cela n'empêche jamais l'humour d'être présent. Certains malades nous arrachent des rires nerveux, comme lorsque l'on est pris d'un fou rire à un enterrement. Mais attention, il est évident qu' Urgences n'a rien en commun avec un film de Mickaël Youn, entendons nous bien. A travers les destins d'un conducteur de bus épuisé, d'un self-made man qui s'effondre, d'une ménagère qui ne supporte plus son statut, d'une jeune femme qui a tenté de se suicider et d'un retraité qui se dit "malade moral", Urgences rend compte de la relation patient - psychiatre qui ne se fait jamais sans douleur. Depardon propose un voyage bouleversant dans le "mal-être". Un documentaire qui affute le regard du spectateur sur l'humanité qui l'entoure. Un état de fait. Une date. A ne pas regarder un soir de déprime.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 089 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 janvier 2014
    Cela faisait quelques temps que je n'ai pas continué mon intégrale Depardon qui m'avait pourtant coûté si cher.

    Ce qui est bien avec Depardon c'est sa régularité dans la qualité. Il te sort des documentaires sur des sujets divers, le monde paysan (mes préférés), la justice, etc et il en sort à chaque fois un film d'une grande beauté et d'une grande sincérité.
    Ici on a quasiment que des plans fixes pour la pudeur et on voit les patients plus ou moins "fous" et leur psychiatre se faire interroger, discuter, pendant de longues séquences parfois sans coupure.

    Depardon retrouve le réel, laisse les blancs, les moments où les personnages pètent un câble tout seul, etc. On a là des vrais personnages que l'on suit pendant dix, quinze minutes à chaque fois. Des personnages qui sont plus vrais que nature, si c'était un film de fiction on aurait du mal à y croire tant certains sont haut en couleur.

    Et pourtant malgré leur folie, vu la sobriété du dispositif, on a envie que ça s'apaise, qu'ils aillent mieux, peut-être qu'un personnage de Dumont vienne les embrasser pour leur enlever leurs maux.

    Un beau film, je regrette cependant que l'image soit aussi "sale", ils auraient pu nettoyer un peu la copie surtout que Depardon a toujours des images sublimes.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 302 abonnés 7 537 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juillet 2024
    Six ans après avoir filmé un hôpital psychiatrique situé sur une île au large de Venise (San Clemente - 1982), Raymond Depardon réitère l’exercice en allant filmer l’intérieur des urgences psychiatriques de l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris.

    Le changement de décor saute aux yeux (en comparaison avec son précédent film), au coeur des urgences, à toute heure du jour et de la nuit, les médecins et autres psychiatres accueillent des personnes en grande souffrance. Le film explore toutes les facettes de la folie, on y croise des schizophrènes, des alcooliques, des paranoïaques, des suicidaires, des dépressifs, des mythomanes ou tout simplement des personnes épuisées par la vie qu’ils mènent. L’Hôtel-Dieu devient alors un refuge où se confier, où les patients peuvent espérer se faire comprendre, y trouver une oreille attentive, tandis que d’autres y sont accompagnés par la police en vue d’un séjour en psychiatrie.

    Des cris, des pleurs, des insultes, des confessions, des difficultés de compréhension, de se livrer à un inconnu, les patients ne sont pas toujours tendre envers ceux qui sont là pour les aider, mais ne les jugeons pas, tout comme Raymond Depardon, qui s'abstient de porter tout jugement ou tout commentaire. Urgences (1988) est un documentaire criant de vérité, tristement réaliste et qui ne laisse pas indifférent.

    (critique rédigée en 2010, actualisée en 2024)

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    nastygobs
    nastygobs

    20 abonnés 785 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 septembre 2009
    Le film est deux fois plus interessant que "fait divers" du meme réalisateur puisque cette fois-ci le réalisateur s'interesse plus en profondeur à des cas mais malheureusement comme faits divers ils survolent le théme et s'embrouille dans des prétentions auteuristes ultra agacantes.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 27 février 2008
    Documentaire intéressant mais peut-être un peu moins percutant que les autres de Raymond Depardon. On s’appesantit sur quelques cas sans réel intérêt. Le personnel médical manque un peu de sentiment , même si le travail n’est pas tous les jours facile (les gnes qui sont devant la caméra l’ont accepté).
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Un excellent documentaire sur l'univers urgentiste. (Beaucoup plus émouvant et instructif que la série qui porte le même nom.)
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