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inspecteur morvandieu
37 abonnés
2 375 critiques
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3,0
Publiée le 3 juin 2024
Mi-figue, mi-raisin, le film d'Yves Robert alterne la comédie pure et l'étude psychologique. Dans les deux cas, Marcello Mastroianni en est le sujet fébrile, lui qui navigue à vue entre une vie professionnelle précaire et une existence familiale et sentimentale incertaine. Intermittent du spectacle, comme on dit aujourd'hui, et divorcé, Nicolas court le cachet et les rôles de figurant le jour (des rôles où bien souvent il est spoiler: condamné à mourir aussitôt apparu sur scène!) et doit composer le reste du temps avec son ex-famille et sa maitresse. Yves Robert brosse le portrait d'un homme qui voit approcher la cinquantaine et qui n'a rien construit de solide, menant en somme la vie d'un funambule en équilibre fragile. Dans les moments sérieux, le style du film et du co-scénariste Jean-Loup Dabadie rappellent manifestement le cinéma de Claude Sautet et ses personnages en crise. En revanche, quand Yves Robert décrit l'univers professionnel et artistique (cabaret et plateau de tournage ou de doublage, publicité et scènes de théatre) qui est celui des comédiens de second ordre, voire de dernier ordre, la comédie reprend ses droits à la manière du cinéaste: drôle, chaleureuse, humaine. C'est à ces moments de comédie, et notamment à la relation entre Nicolas et Clément (Jean Rochefort), son collègue et ami, qu'on sera le plus sensible, plus en tout cas qu'aux démélés sentimentalo-familiaux qu'on jugera peut-être assez conventionnels. Les personnages n'en demeurent pas moins très attachants.
Ce film n’a pas vraiment d’intrigue et se contente de peindre une tranche de vie de comédiens de seconde zone, sorte d’hommage sincère aux intermittents du spectacle. Il s’en dégage une dose de mélancolie avec des scènes plus cocasses comme celle du doublage du dessin animé. On y trouve un Jean Rochefort en pleine forme, la belle Françoise Fabian et bien sûr le monstre sacré, Marcello Mastroianni qui exulte dans son rôle de coureur de cachés. Ce n’est probablement pas le meilleur long métrage d’Yves Robert mais on y prend plaisir malgré les rides du film, tourné dans les années 1970.
Yves Robert vient tout juste de décrocher un énorme succès public avec "Le grand blond avec une chaussure noire" (1972) quand il réalise cette comédie douce-amère qui propose sur un scénario de Jean-Loup Dabadie la chronique pittoresque et désenchantée d'un comédien de seconde zone qui à près de cinquante ans enchaîne encore toutes les "panouilles" passant à sa portée afin de faire bouillir la marmite et de continuer à croire qu'il est un artiste qui un jour verra son talent reconnu. Mais Nicolas Montei a le tempérament amoureux aussi dispersé que sa carrière qui patine. Yves Robert avait d'abord pensé à Yves Montand pour tenir le rôle de Nicolas Montei mais ce dernier alors à son zénith de popularité ne s'imaginait pas prêter son auguste talent à ce looser sans ressort pour se sortir de sa situation. C'est alors Marcello Mastroianni qui s'y colle. Sa carrière de séducteur italien pleine et remplie n'a certes aucune similitude avec celle du antihéros concocté par Dabadie et Robert mais il s'est sans doute senti concerné par son attitude envers les femmes. Séducteur impénitent et amoureux perpétuel incapable de mettre fin à une relation pour en commencer une autre, Montei résonnait dans l'esprit du beau Marcello alors amoureux de Catherine Deneuve. Jean Rochefort qui vient tout juste d'entamer son compagnonnage avec Yves Robert incarne Clément, le camarade d'infortune de Montei avec lequel il parcourt la capitale de jour comme de nuit pour des figurations improbables dans les théâtres de la Rive Gauche. Sentant l'âge mûr s'approcher, il aura la sagesse de choisir la stabilité au contraire de Nicolas Montei qui ne parvient pas à s'affranchir de son caractère velléitaire qui le ramène toujours deux pas en arrière. Si l'ensemble est très sympathique grâce à ses acteurs dont l'admirable Françoise Fabian et la très drôle Evelyne Buyle, il faut se rendre à l'évidence que la mise en scène comme le scénario sont un peu paresseux, enfilant comme des perles les poncifs et les clichés sur la vie de bohème de ceux qui ne franchiront jamais les portes de la célébrité. Condition que depuis un moment, Rochefort comme Mastroianni, Robert et Dabadie ont quittée. Retenons la déclaration d'amour des deux auteurs au métier de saltimbanque, moquant gentiment au passage la nouvelle condition acquise par celui qui a abandonné la partie, devenu pour un temps chef de rayon pour une grande marque de pâtes. Ironie et cruauté de l'histoire c'est à ce dernier que reviendra la chance d'être remarqué par Claude Chabrol pour tenir un rôle principal. Il n'y a décidément pas de justice sur cette terre !
Quel bel hommage rendu aux artistes, grands comme petits... Ceux qui courent le cachet, n'hésitant pas à jouer 3 voir 4 fois par soir dans autant de théâtres différents ... Marcello Mastroianni est époustouflant, Jean Rochefort est délicieux ... Du Yves Robert comme on l'aime .. Humain, drôle, vrai !
13 713 abonnés
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3,5
Publiée le 26 avril 2014
Par la qualitè de son travail, par une ambition se manifestant tant au niveau du scènario que de la recherche comique, par le fait aussi et surtout qu'il met en scène des caractères, et même des « types » de comèdie, Yves Robert s'impose bien au-dessus du lot et, comme un vèritable auteur, avec un univers, un ton caractèristique d'une personnalitè! Ce qu'un Yves Robert confirme avec le "Salut l'artiste" qu'il rèalise en 1973, ode aux artistes de l'ombre qui se regarde encore avec bonheur, jouèe par les excellents Marcello Mastroianni et Jean Rochefort, qui a pour cadre le monde des acteurs en quête de cachets! Nicolas Montei (Mastroianni) n'est pas une star, mais si ses rôles sont courts...ils n'en sont pas moins variès! Notre homme a une femme et une maîtresse...une maîtresse et une femme, un ami fidèle (Rochefort) et une petite amie, sans oublier ses enfants! Bref un homme normal [...] Un film beau et tendre, tout entier dèdiè à ce petit monde de comèdiens de second ou de troisième plan, avec en accompagnement musical le joli air à l'harmonica de « Toots » Thielemans »...
Beau film qui traite avec amour des petites mains du cinéma. Mastroianni, Rochefort et Fabian sont impeccables. Et puis à cette époque, ils ne nous coûtaient pas cher nos intermittents...............Nostalgie
On reconnait le style Yves Robert mais à l'inverse de ses autres réalisations plutôt positives le film traine tout le long un coté maussade malgré les gags. Le sujet de l'acteur raté reste tout de même très bien traité, le coté amour et famille apparait moins réussi.
Ce n'est pas un scoop : Yves Robert n'a jamais été un grand technicien et ce « Salut l'artiste » ne déroge pas à la règle. Mais il n'en raconte pas moins de bonnes histoires le réalisateur moustachu, si bien que cela passe souvent comme une lettre à la poste. Ce film est d'ailleurs peut-être le plus représentatif de ce sentiment tant cet hommage sincère et vibrant aux intermittents du spectacle touche sa cible avec une facilité déconcertante. Il faut dire qu'avec un Jean-Loup Dabadie en forme olympique à l'écriture et un casting d'exception (si Jean Rochefort et Françoise Fabian sont irrésistibles, que dire d'un Marcello Mastroianni absolument magnifique), l'ami Yves a bien su s'entourer et ce n'est pas quelques scènes drolatiques qui me feront penser le contraire. Si bien que tout ceci a beau rester un pur divertissement (ou presque), on y prend un plaisir fou et rien que pour ça, on remercie Yves Robert du fond du coeur.
Difficile de reconnaitre le style d'Yves Robert dans ce salut l'artiste tant tout ne lui ressemble pas,de l'image bien plus proche du téléfilm de l'époque que de sa photographie habituel,en passant par un scenario fade.Dans lesquels des personnages manque cruellement de personnalité,servis par des dialogues insignifiant.Difficile de croire tant tout est plat ici,que ce film a été réalisé entre les 2 volet du grand blond.
Une bonne dose d'humanité & de naiveté vient assaisonner ce film d'un agréable contentement rendant sa vision plutôt facile à suivre; même s'il est sûr que le coté bon "toutou" de Mastroianni/N.Montei peut lasser au bout d'1 moment...