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salvo C.
2 abonnés
11 critiques
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5,0
Publiée le 9 novembre 2022
Ce film en huis clos est exceptionnel avec des dialogues et des acteurs incroyables. Il s'inscrit dans une tradition du film d'auteur distrayant. On attend la relève de ce cinéma avec impatience.
Un huis clos à l'ancienne, mêlant non dits, hystérie et rancœurs. Jean Pierre Bacri est parfait, à la fois aigri et flamboyant. Il reste à mon sens le meilleur "mec au téléphone" du cinéma français. Agnès Jaoui est également excellente dans cet exercice. Zabou est très touchante en mère de famille au bord de la crise de nerfs. Je salue le choix de sa robe merveilleusement immonde. Un grand film fait de détails et de dialogues ciselés.
Jouée en 1991, "Cuisine et dépendances" marque la première collaboration théâtrale entre Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. L'adaptation cinématographique est quant à elle confiée à Philippe Muyl. L'argument consiste en un dîner où se retrouvent des personnes de différents tempéraments. Le pari de la pièce est respecté, à savoir ne jamais montrer le dîner en lui même. Le film se déroule en effet dans les coulisses, où s'expriment les frustrations et les rancoeurs. Jean-Pierre Bacri excelle déjà dans son personnage d'éternel râleur. Malgré un bon texte, la mise en scène reste banale et comporte même quelque chose d'inabouti. On peut considérer qu'il s'agit d'un échauffement voué à exploser véritablement avec "Un air de famille" en 1996.
Le passage du théâtre au cinéma a souvent profité aux metteurs en scène. L’exercice du huis clos se prête formidablement bien à cette transition. Encore faut-il muscler le scénario pour pallier le contact direct avec le public. Or de rebondissements il n’en n’existe que trop peu pour dynamiser l’œuvre autant sur pellicule que sur scène. L’attachement suscité lors de la découverte de chaque personnage s’estompe peu à peu à mesure que leur histoire stagne. Tel le plat dans le four qu’ils attendent éperdument, le résultat ne semble pas à la hauteur de l’attente.
Il me reste en mémoire une des dernières interviews de l'immense Jean-Pierre Bacri, où il estimait que Cuisine et dépendances était l'oeuvre de sa filmographie qui l'appréciait beaucoup. Du moins que son interprétation se rapprochait le plus du Bacri de la vie réelle. Son départ a été aussi brutal que son esprit fataliste. J'ai jamais vraiment eu l'impression que c'était un acteur de contrainte. La râleur XXL du cinéma français est non seulement partie trop vite, mais laisse le vide d'un homme engagé à ne jamais faire semblant, même au cinéma. Un genre d'acteur qui n'existe quasiment plus à l'heure actuelle. Mais ici, outre ce géant, il y a la femme qui partagea un bout sa vie, la délicieuse Agnès Jaoui, accompagnés d'une troupe. Dans un Paris bobo des années 90's, le parallèle avec Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet peut être fait : l'idée qu'il est temps de vider son sac entre amis, révéler les secrets que le temps à froisser et questionner les vraies raisons d'une amitié. Loin d'être inintéressant, mais fatalement figé dans une génération.
Du théâtre filmé où se donnent libre cours la médiocrité et l'ultra conformisme intellectuels de la bourgeoisie parisienne. Politically correct. Film médiocre mais toutefois moins indigeste que les productions plus récentes du couple Jaoui-Bacri...Le cinéma français n'en finit plus d'agoniser.
Excellent film, très vivant, à huit clos dans la cuisine lors d'un repas. Jean-Pierre Bacri est parfait tout du long : la scène du téléphone à l'hôtel est culte.
Réalisée par Philippe Muyl et sortie en 1993, cette comédie écrite par le duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, par ailleurs adaptée de leur pièce homonyme, n'est pas mal du tout ! C'est par ailleurs ma première introduction dans la filmographie du duo et je dois avouer que je suis assez sensible à ce genre d'humour. Tout d'abord, je suis assez sensible aux comédies françaises tournant autour d'un repas, dans lesquelles les dialogues priment ; c'était donc bien parti. C'est l'histoire d'un couple, hébergeant un de leurs amis, qui organise une soirée avec le frère de la femme, une ancienne amie retrouvée et le mari de cette dernière, présentateur télé. Ce dernier détail à toute son importance puisque c'est autour de ça que va subtilement tourner toute cette comédie, même si on ne voit jamais le personnage en question, ce qui est encore plus habile ! Le spectateur est effectivement dans ce que l'on peut appeler les coulisses de cette soirée puisque, comme le titre du film l'indique, nous retrouvons les personnages dans la cuisine et diverses autres pièces de la maison mais jamais dans la salle à manger. Le spectateur est alors témoin, non pas d'une série d'hypocrisies que existe toujours dans ce genre de soirée mais de ce que pensent réellement les personnages et de leurs échanges en cuisine. Les dialogues sont par ailleurs très bons, de même que l'écriture des personnages. Ce n'est jamais hilarant mais c'est toujours dans le ton, on ne rit pas aux éclats mais on a plaisir à suivre cette soirée qui dégénère légèrement de plus en plus. Nous avons également une sérieuse critique sociale de ce genre de dîner mais également une remise en question que les personnages se font sur eux-mêmes et sur les autres. La mise-en-scène n'est pas trop mal mais j'avoue que j'ai eu un peu de mal parce-que l'on retrouve trop ce côté pièce de théâtre filmée. Concernant le casting, tous les acteurs sont excellents, tout simplement. "Cuisine et Dépendances" est donc une très agréable surprise !
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1,5
Publiée le 26 juin 2021
Faire un film est un bon moyen de promouvoir une pièce de théâtre mais ce n'est pas suffisant il faut aussi le rendre intéressant. Ici nous avons des gens qui vont et viennent dans la cuisine comme Bacri qui est le personnage principal car c'est lui qui reste le plus longtemps. Mais hélas il est misanthrope déprimant et asocial et le film n'a pas de rythme. Les dynamiques Sam et Martine ne font que des apparitions et les merveilleux Darroussin et Agnès Jaoui ont un rôle secondaire. J'ai trouvé le film amusant une fois à cause de Darroussin et Bacri mais je me suis ennuyé très vite dans cette histoire. Darroussin et Bacri sont tous les deux bien meilleurs dans d'autres comédies française...
Le film a probablement mal vieilli? je viens juste de le regarder, plus de 30 ans après sa sortie. Je pensais avoir droit à des échanges, des dialogues plus corrosifs....du coup beaucoup d'ennui..
Lors d’un dîner de retrouvailles, la cuisine sert de pièce de soupape et d’exutoire pour lâcher les chevaux. Des dialogues incisifs et relevés mais dans le genre ma préférence va à « un Air de Famille ». Chacun reprend le rôle qu’il interprétait sur les planches dans cette première adaptation ciné du couple Jaoui-Bacri, réalisé sans génie par Philippe Muyl. A noter également le caractère agaçant des intermèdes musicaux.
La première collaboration Jaoui-Bacri nous offre déjà une œuvre savoureuse, une sorte de pièce de théâtre filmée où la principale particularité, c'est de ne jamais voir le personnage principal. Les dialogues acerbes, authentique et l'interprétation remarquable de tous les comédiens nous font passer un très bon moment, jamais pompeux.
Plusieurs coups de génie : déjà le fait de ne pas faire apparaitre à l'écran 2 personnages architecturaux. Excellement joué car adaptation d'une pièce de de théâtre.