Un très bon Boisset une fois de plus. Jamais manichéen, le réalisateur n'épargne aucun camp (flics ou voyous), et se plonge dans un sujet ultra sensible : la violence policière. Les scènes d'action ou de suspense s'enchaînent sur un rythme dynamique. Michel Constantin trouve là son plus beau rôle. Le film, sérieusement documenté, ne laisse jamais le réalisme ennuyeux prendre le dessus. C'est d'abord une histoire d'amitié entre hommes, de violence, de vengeance agrémentée de rebondissements palpitants. Un véritable film noir à la française qui ne ferait pas tâche à Hollywood. On en redemande.
Même si Yves Boisset a été plus incisif et plus tranchant, son Condé reste comme souvent chez lui, un film qui dénonce et bouscule les tabous. Ici c'est celui de la violence, en particulier la violence policière. Personnifié par la froideur et le calme dérangeant du très très bon Michel Bouquet.
Il y a dans ce film toute la problématique de la société face aux truands: la vengeance ou la justice. Michel Bouquet a choisi son camp: la vengeance sombre et froide. Je regrette un peu la facilité des enchaînements: chacun trouve facilement celui qu'il cherche et on expédie rapidement. Néanmoins, il a une ambiance tout à fait intéressante typique du policier des années 70
Deux vengeances qui se percutent dans ce polar de Boisset. Bouquet dans le rôle du commissaire en fin de parcours et Constantin dans celui du tueur à gages. Comme il est curieux d’observer Michel Bouquet si crédible dans les rôles de cocus se parer de la panoplie du vengeur froid et déterminé. Quand son meilleur ami se trouve tué par accident après qu’il l’ait incité à poursuivre les tueurs d’un gros caïd que lui-même appelait de ses vœux, Bouquet qui est déjà un paria dans la grande maison trouvera dans l’acte vengeur la note finale à un parcours teinté par l’amertume et le dégout. Constantin est encore une fois pourchassé. Il faut retenir l’argument de Constantin qui répond à Bouquet quand celui-ci évoque la femme et les deux enfants de Fresson Le film est maîtrisé de bout en bout avec des emprunts certains au cinéma de Melville qui était à l’époque la référence du genre policier en France.
Que de violence................ Bref, tout le monde est méchant, violent et sans pitié....... les truands, la police, les politiques...... heureusement, il y a Yves Boisset pour nous dénoncer tout çà ! Les raccourcis sont donc faciles à établir. Dommage que Françoise Fabian soit si sous exploitée. Il y a là, violence contre les femmes...............
Le bouquet de l'acteur Michel Bouquet. Yves Boisset met en scène l'acteur dans la peau d'un policier qui se prend d'un coup à mener une vengeance après la mort de son collègue également flic. Film policier contenant plus de 60 minutes accrocheuse. Il faut dire que le personnage de Bouquet est imposant. Excellente scène aussi en opposition avec Michel Constantin.
Un conde n'est pas l'un des meilleurs films de Boisset. Il n'est sauvé de la médiocrité que par l'interprétation exceptionnelle de Michel Bouquet. Les autres comédiens ont peu de présence ou sont franchement mauvais comme ceux qui jouent les seconds couteau. Le scénario n'est pas très bon. En revanche, côté mise en scène, on sent déjà la patte de Boisset qui se caractérise par un certain rythme. Sur le plan idéologique, Boisset entendait dénoncer les méthodes de la police, mais il est tombé dans un travers courant dans les polars, en opposant bons et méchants truands. Entendre dire par un tueur que "tous les flics sont des pourris" fait évidemment sourire quand on pense à la pourriture de la pègre. Les liens de la police avec le monde politique sont à peine esquissés, le film ayant été coupé et un passage modifié. Sans ce caviardage, Un conde aurait peut-être davantage de force subversive.
Raymond Marcellin avec sa censure permit à Boisset de débuter sa carrière avec ce film moyen, porté par la vague soixant-huitarde. les acteurs ne sont pas mal, mais la mise en scène assez faible s'égare à droite et à gauche sans maintenir un rythme et une conduction d'histoire.
«Un condé» fut le premier film d'Yves Boisset à rencontrer des problèmes avec la censure de l'époque. En effet, celle-ci jugeait le film trop violent à tel point qu'un Ministre de l'époque avait demandé l'interdiction du film. D'un côté ça se comprend, avec ce film, Yves Boisset a frappé du poing et très fort. Ce polar glacial, dont l'histoire de vengeance reste assez anecdotique est une violente charge contre les forces de police et contre la corruption. Yves Boisset n'hésite pas à critiquer les abus de pouvoir faits par les policiers en dénoncant des méthodes ne s'inscrivant plus dans le cadre de la loi. Pour appuyer son point de vue, Boisset emploie Michel Bouquet dans le rôle d'un flic rendu littéralement obsédé par son désir de vengeance. C'est sans fioritures et diablement efficace.
Dans la veine des meilleurs films de Jean-Pierre Melville, Yves Boisset nous offre un polar à l’ambiance nocturne remarquablement bien réalisé. Avec son art de la dénonciation politique, il a voulu s’attaquer ici aux abus de la violence policière. Le film final a malheureusement été victime de graves censures mais nous permet tout de même de suivre l’enquête non-procédurière et la quête de vengeance de l’inspecteur Favenin, interprété avec une froideur édifiante par Michel Bouquet. Si aujourd’hui il peut sembler un peu mou, il ne faut pas oublier qu’au début des années 70 ce thriller aux inspirations américaines était d’une violence sans précédent en France.
montré lors de sa sortie comme un film provocateur, il a terriblement vieillit aujourd'hui, l'histoire elle-même est banale, le flic aux méthdodes peu orthodoxes devenu désomais chose courante dans les polars réalisés depuis longtemps, je l'avait vu à l'époque mais j'avais complètement oublié tout et je trouve que ce n'est pas un bon film du tout, erreur de casting certainement, on aurait vu quelqu'un de plus cinématographique, genre delon par exemple
Si c'est la 3ème mise en scène de Yves Boisset Un condé est son 1er film avec lequel il eut de sérieux problèmes avec la censure de l'époque, un polar dénonçant les méthodes de la police mais qui a le mérite de ne pas montrer non plus les voyous comme des enfants de choeur. Plutôt violent pour l'époque et pour un film français Le Condé garde de son efficacité grâce à une réalisation solide de Yves Boisset mais aussi une bonne interprétation notamment très froide et impressionnante de Michel Bouquet à contre-courant, il y a une scène très forte de face-à-face avec son personnage de flic vengeur et le truand joué par Michel Constantin.
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3,5
Publiée le 19 février 2012
On peut dire qu’Yves Boisset a suivi un itinèraire comparable à celui de Costa-Gavras, mais il resta plus proche au cinèma policier. "Un condè", malgrè ses ennuis avec la censure, n'atteint pas vèritablement son propos (la police et ses abus de pouvoir), ètant trop centrè sur le personnage de l'inspecteur Favenin incarnè par la froideur terrifiante de Michel Bouquet, devenant ainsi un cas presque exceptionnel dans le cinèma d'après mai 68! Pourtant, "Un condè" est un film amèricain imbriquè dans la rèalitè française où le cinèaste raconte dans un style très proche du thriller amèricain comment un policier, pour venger son collègue abattu par un caid, en arrive a passer au dessus de la loi et à faire justice lui-même! Que dans ce corps à corps rusè entre l'idèologie qui s'infiltre à travers le policier et des intentions politiques n'ait pas toujours triomphè! On peut ainsi mesurer la corde raide sur laquelle s'avance Boisset dans une oeuvre implacable et dure de dècoffrage comme cette bagarre au milieu des poubelles qui nous met, avant le gènèrique, dans le ton du film, vif et tranchant, un peu comme le cinèma de Boisset...
Boisset veut créer une ambiance de magouille mêlant police truands et politique sans arriver à un grand résultat. on a la chance d'avoir l'intervention d'un Bouquet parfait comme toujours dans un role trouble et l'appui de quelques acteurs toujours sympas à voir, malgré tout ça reste vraiment trop mou.