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selenie
6 256 abonnés
6 184 critiques
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3,0
Publiée le 7 décembre 2021
Le film est d'un noirceur très appuyée, plus que le drame policier en soi, Yves Boisset nous plonge dans un monde froid, fataliste et désespéré. Boisset n'est pas encore au summum de son art. On décèle déjà son goût pour les sujets d'actualité plus ou moins brûlants, pour une mise en scène directe, immersive et hyper réaliste. Ainsi les accointances de la police avec les politiques sont montrées du doigts même si ça reste peu exploitées, les violences policières sont par contre au centre du film, de la torture à l'interrogatoire à la simple exécution le film devance le futur "Inspecteur Harry" (1971) à l'exception notable que les américains placent le flics au-dessus des voyous ; en effet, dans le film de Boisset on tombe légèrement dans l'hôpital qui se fout de la charité quand on entend un gangster affirmer que "tous les flics sont des pourris". Mais le plus gênant reste le choix de Michel Bouquet dans le rôle principal. S'il reste un acteur fabuleux et qu'il incarne un être froid et glacial à la perfection, il est déjà beaucoup moins crédible en gros bras qui bouscule les caïds. Site : Selenie
Un polar qui a plutôt bien vieillit , Comme toujours avec Boisset l'arrière plan politique est aussi important que le suspens du polar. Mais le film doit beaucoup à la magnifique interprétation de Michel Bouquet , exceptionnel de rigueur , du sens du détail, tout en intériorité, qui donne une profondeur inentendue au film.. Le plaisir de revoir aussi Françoise Fabian , excellente actrice , charmeuse et mystérieuse , un petit rôle pour une grande actrice . D'autres seconds rôles formidables : Bernard Fresson , M.Constantin et surtout Rufus , dans un joli rôle de révolté , personnage marquant et attachant des 70's.
Réalisé sobrement par Yves Boisset, un polar noir brutal qui oppose sans foi ni loi la police et la pègre, servi par un excellent casting, et notamment un monumental Michel Bouquet.
Plutôt efficace avec son atmosphère glaciale teintée de cynisme, Un Condé représente une tentative sérieuse (et non comique comme d'autres films l'ont fait) de montrer police et truands sous un jour sombre. S'attachant peut-être un peu trop aux personnages et ne dépeignant le contexte de son époque qu'en quelques images pour ne plus y revenir, c'est surtout l'occasion de numéros d'acteur impressionnants, à commencer par Michel Bouquet, et de scènes aux lenteurs calibrées qui engendrent une tension diffuse et malsaine.
Film très violent pour l'époque et il a pas échappé à certaines scènes coupées. Une vengeance made in Bouquet, ça reste inoubliable. Un grand et magnifique polar .
L'inspecteur de police Barnero (Bernard Fresson) fait les frais d'un règlement de compte entre gangsters. Son collègue et ami (Michel Bouquet) entreprend de châtier les coupables en flic (en condé)...spoiler: et en assassin . Boisset est un cinéaste attachant parce qu'il a dénoncé en tout temps les dérives institutionnelles du pouvoir, les groupes d'influence et les petits fachos. Il s'attaque ici à la police toute puissante à travers les méfaits d'un flic assermenté mais crapuleux, et son film dérangea la censure de l'époque au point d'être un temps interdit. Aujourd'hui, "Un condé" n'a plus grand'chose de surprenant ou subversif et a même pris un sérieux coup de vieux tant le postulat de Boisset, aussi engagé et direct soit-il, détermine un film plein de raccourcis, de maladresses et de lacunes. Ses personnages, flics et truands, sont des figures de cinéma, tout en clichés, mal dirigés, mal servis par des dialogues de cinéma. A tous, il manque l'épaisseur humaine ou psychologique qui justifie leurs actes ou leurs paroles, et principalement pour le rôle de Bouquet, dont le caractère si peu étayé n'explique pas le comportement excessif. Sombre et dépouillé, le film de Boisset évoque un avatar de Jean-Pierre melville, mais du sous-Melville. L'intrigue est par ailleurs simpliste autant qu'invraisemblable, et son dénouement n'est pas la séquence la moins grotesque!
Raymond Marcellin avec sa censure permit à Boisset de débuter sa carrière avec ce film moyen, porté par la vague soixant-huitarde. les acteurs ne sont pas mal, mais la mise en scène assez faible s'égare à droite et à gauche sans maintenir un rythme et une conduction d'histoire.
Tout d'abord merci à Arte de d'avoir rediffusé ce film le 5 octobre 2021. Un Condé a pourtant beaucoup vieilli, mais c'est aussi ce qui fait son charme. Les scènes de bagarre, les nombreux meurtres où les acteurs meurent en en faisant des tonnes, sont ma foie assez drôles. C'est un plaisir de revoir des acteurs comme Constantin, mais aussi Garcin dans le rôle de Beausourire et Rufus en jeune acteur. Le personnage de Bouquet est celui qui fait le plus parler: on peut ne pas aimer car il est violent sans vraiment s'en donner les moyens: la scène où il tabasse Rufus n'est pas la meilleure. Il aurait pu s'en tenir à son rôle d'homme froid et agressif. Mais il reste le personnage central et il le fait bien.
Que de violence................ Bref, tout le monde est méchant, violent et sans pitié....... les truands, la police, les politiques...... heureusement, il y a Yves Boisset pour nous dénoncer tout çà ! Les raccourcis sont donc faciles à établir. Dommage que Françoise Fabian soit si sous exploitée. Il y a là, violence contre les femmes...............
Un conde n'est pas l'un des meilleurs films de Boisset. Il n'est sauvé de la médiocrité que par l'interprétation exceptionnelle de Michel Bouquet. Les autres comédiens ont peu de présence ou sont franchement mauvais comme ceux qui jouent les seconds couteau. Le scénario n'est pas très bon. En revanche, côté mise en scène, on sent déjà la patte de Boisset qui se caractérise par un certain rythme. Sur le plan idéologique, Boisset entendait dénoncer les méthodes de la police, mais il est tombé dans un travers courant dans les polars, en opposant bons et méchants truands. Entendre dire par un tueur que "tous les flics sont des pourris" fait évidemment sourire quand on pense à la pourriture de la pègre. Les liens de la police avec le monde politique sont à peine esquissés, le film ayant été coupé et un passage modifié. Sans ce caviardage, Un conde aurait peut-être davantage de force subversive.
Excellent film policier, polar, avec un Michel Bouquet obsessionnel à retrouver et tuer le tueur de son ami, flic idéaliste (Bernard Fresson) et donc naïf. Pour y arriver, il est prêt à tout, mensonge, meurtre, torture, passage à tabac. Tout y passe dans ce film où les bandits sont pourris, où les flics sont pourris, où les honnêtes gens sont pourris (ceux qui ne sont pas flics ou bandits). Le film contient son lot de meurtres pour égrener l'enquête suicidaire que mène Michel Bouquet. Le film contient son lot de scènes d'anthologie: l'affrontement avec Beausourire et Lupo, puis la scène du pistolet avec Lupo. Ainsi que la rencontre avec Michel Constantin, ou les scènes avec Adolfo Celi, parfait en commissaire principal politique, obséquieux et torve. La musique du film, assez déstructurée est peu utilisée et à bon escient: elle contribue au climat du film, où beaucoup de lieux visités paraissent déserts (hormis le commissariat). Ce qui donne aussi au film un ton, pas irréel, mais en suspension, un peu abstrait, du plus bel effet.
Quelques scènes d'action intéressantes dans ce film mais comme souvent dans les films français, c'est trop violent ou pas assez. Et pas sans incohérences. Une seule balle tirée à 30 m dans l'obscurité suffit à tuer un policier mais il en faut 4 ou 5 pour abattre Constantin à deux mètres. Des types reçoivent une pluie de coups et en ressortent avec tout juste un petit filet de sang au coin de la bouche. Curiosité : on voit Serge Nubret apparaître au début dans une scène de racket mafieux et on se dit : ça va castagner vu le gabarit de l'acteur et finalement, rien du tout, ça tombe à plat et lui tombe à terre sans avoir donné un seul coup ; d'où la question : dans quel but Boisset l'avait recruté ? A signaler, quelques sorties bien frappées comme celle de Bouquet "Tu avais dit non deux fois je crois ?" avant de tirer une seconde balle. Donc, un bon film sans plus, méritant deux étoiles et demie sur cinq.