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Estonius
3 335 abonnés
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4,0
Publiée le 31 décembre 2016
Un vrai jeu de chamboule tout dans lequel Yanne n'épargne personne dans une critique sociale dans l'ensemble bien vue quoiqu'assez brouillonne. On remarquera que Jean Yanne semble particulièrement à l'aise dans les scènes de foules et on retiendra quelques morceaux de bravoure comme le ballet des C.R.S. ou le chemin de croix surréaliste de l'église ainsi qu'une bande sonore délirante mais parfaitement intégrée au film. On retrouve là toute la philosophie de Yanne : l'homme est avant tout un opportuniste et tout le reste n'est que littérature. Peut-on vraiment lui donner tort ? Sympathique et à peine démodé.
Pas aussi réussi que "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" ou "Les Chinois à Paris". Néanmoins, une excellente comédie de Yanne, d'où ma note maximale. A voir, même si le film est assez rare.
Des ouvriers qui chantent « L'Internationale » dans une église sur un fond de cantique religieux, un patron qui fait grève pour que ses ouvriers le laissent démissionner, une chorégraphie entre de manifestants révolutionnaires et CRS... Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Jean Yanne revisite Mai 68 et tout le monde en prend pour son grade : les patrons, les syndicalistes, les hippies, les flics, les féministes, les curés, les journalistes, le cinéma... Un joyeux foutoir où le réalisateur livre sa vision de la Révolution prolétarienne et l'agrémente de son légendaire sarcasme. On y retrouve toute la fine équipe de « Tout le monde il est beau... » (Blier, Prévost, Serrault, Jacques François...) ainsi que la magnifique Nicole Calfan dans un rôle d'engagée enragée. Malgré quelques défauts dans le développement et dans la réalisation, ainsi, qu'encore une fois, une bande sonore parfois trop envahissante (malgré des chansons vraiment drôles), cette deuxième réalisation est une bonne comédie doublée d'une satyre plus juste qu'elle en a l'air. L'Homme est un éternel insatisfait, et même un bel emmerdeur, la Société est un gigantesque cirque où tout le monde veut sa part du gâteau, et ça, Jean Yanne l'avait bien intégré il y a 40 ans. Un visionnaire avec un style foutraque bien sympathique.
Après avoir interprété Dieu, Jean Yanne est désormais Lepape. Toujours producteur, scénariste, compositeur et acteur de son deuxième film sulfureux qui résume parfaitement le fonctionnement de notre monde capitaliste aux mains des puissants. Mais comment répondre à des revendications salariales, des revendications féministes en étant soi-même un patron ? Impossible de résumer toute la richesse du scénario et les idées politiques, philosophiques, religieuses voir même sexuelles. Les syndicats, les grèves, les CRS, les curés, les banquiers juifs... "Le monde est fait d'imbéciles qui se battent contre des demeurés pour sauvegarder une société absurde." Merveilleuse phrase moralisatrice de conclusion.
une bonne satire, pas réèllement partisane je trouve (et tant mieux), au contraire, tout le monde y est tourné en ridicule, l'église, les syndicats, les patrons, les travailleurs, les féministes, d'ailleurs la phrase de fin le résume bien, des imbéciles se battant contre des demeurés pour une sauver une société absurde, sur ce point la je trouve ça intelligent d'avoir choisi ce point de vue, par contre, du point de vue technique, le rythme du film, et certains gags, sont pas très a la hauteur, j'ai bien ri par contre sur la danse western entre les crs et les militants, avec la voix de jean yanne qui imite l'accent cajun !! ^^ j'ai trouvé ce gag excellent !!! :D
Une superbe affiche et une très bonne satire de l'opposition du monde ouvrier et du monde patronal. Si certains traits sont volontairement marqués, l'ensemble forme encore de nos jours un film cohérent et militant. Vive Jean Yanne et tous les autres acteurs secondaires de ce film.
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3,0
Publiée le 12 décembre 2012
" Moi y en a vouloir des sous", dans l'oeuvre de Jean Yanne, suit immèdiatement "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". Le succès fut à peu près le même, mais la critique apprècia moins! Syndicalisme et rapports avec le patronat sont les maîtres-mots de cette comèdie de moeurs des seventies qui n'y va pas de main morte où un conseiller financier d'un important groupe industriel (Jean Yanne) quitte son poste pour se rallier aux idèes de son oncle, militant syndicaliste jouè par l'inègalable Bernard Blier! Le propos est particulièrement efficace sur le plan des manifestations (Paris prend des airs de mai 68), les rèpliques fusent et le comique tombe souvent juste! De plus tous les acteurs sont excellents, jusqu'aux seconds rôles (Michel Serrault en prêtre, la charmante Nicole Calfan, Jacques François, Paul Prèboist et son monologue dans la scène d'intro...). Le film se laisse voir sans ennui et se termine d'ailleurs par une jolie phrase: "Le monde est fait d'imbèciles qui se battent contre des demeurès pour sauvegarder une sociètè absurde". Bien dit...
Dans « Moi y en a vouloir des sous » qu’il réalise en 1973, Jean Yanne se lâche bien comme il faut et en profite pour égratigner bien du monde. L’acteur/réalisateur s’attaque ici au capitalisme (au sens général du terme). Il en montre les avantages (de très grosses rentrées d’argent) mais aussi, et surtout les limites. Il amène le spectateur à penser que le capitalisme et le social ne sont pas du tout compatibles. Finalement, quel que soit le bord politique, la recherche du profit prendra toujours le dessus sur les revendications ouvrières. C’est acté, tout le monde sait cela, mais il n’y a rien qui puisse faire changer les données. Et ça fait des plombes que ça dure… Les syndicalistes en prennent également pour leur grade. Yanne critique le comportement absurde de ces derniers qui préfèrent par exemple ruiner une société prospère plutôt que de laisser un patron faire un geste envers ses ouvriers, ainsi que pour leur complicité avec ce que l’on appelle le grand capital. Le centre est également l’objet de critiques. Le centre caractérisé par un conseiller qui s’adapte à toutes les situations dans le but, encore une fois, de brasser le maximum de pognon. Lepape (personnage principal du film) croyait que la meilleure arme contre le capitalisme était tout simplement le capitalisme. Erreur ! Puisque les ouvriers en viennent à refuser le pouvoir que le patron veut leur laisser. Le film se termine par la citation suivante: « Le monde est fait d’imbéciles qui se battent contre des demeurés pour sauvegarder une société absurde ». Cette phrase n’est-elle pas un parfait résumé de la situation ? Pour terminer, je pose la question suivante: quel est le film de Jean Yanne le plus réfléchi ? « Tout le monde, il est beau… » ou celui-ci ? S’il y a des avis, je suis preneur !
L'histoire d'un socialiste qui devient dirigeant d'un ensemble de grosses entreprises et souhaite les donner aux ouvriers, mais il va être bloqué par les syndicats qui refuse qu'un patron décide pour eux. Ceci donne lieu à un enchaînement de situations hilarantes et idiotes. Il faut vraiment avoir vu ce film que contrairement à d'autres je trouve bien meilleur que "Les chinois à Paris". Un très bon film de Jean Yanne, parmi d'autres...
Une comédie sur le monde du travail où chacun s'en prend plein la gueule, excellent sujet, ajouté à cela l'histoire d'un riche qui en a marre d'être riche et qui a chaque fois qu'il essaye d'être pauvre devient encore plus riche, le pauvre !!! Une très bonne idée de départ, de bons comédiens (Jean Yanne, Michel Serrault et le toujours génial Bernard Blier !!!) mais totalement desservi par un rythme bancal, par une mise en scène qui n'arrive pas à rendre croustillant des rebondissements qui le sont et des personnages qui auraient pu considérablement être approfondis. Décidément, la satire sociale a l'air d'être un domaine réservé depuis toujours aux italiens et aux anglais. Pour une comédie syndicale sans prétention mais efficace et juste, "I'm All Right Jack" est beaucoup mieux.
Impertinent, voire cynique, goguenard, voire méprisant, Jean Yanne, peut-être plus que dans aucun autre de ses films, renvoie dos à dos les dogmes et slogans de son époque en anar (de droite) qu'il est. Surtout, comme il le démontre tout au long du film, il ne fait pas de doute pour lui que chacun est corruptible...par les sous. Jean Yanne incarne ici Benoît Lepape, faisant figure d' "affairiste de gauche" sans principes, un type qui professe d'accroître l'audience et la puissance du syndicat ouvrier dont Bernard Blier est le secrétaire général en l'organisant en structure capitaliste. A partir de cette idée paradoxale, Yanne construit un scénario implacable autant que démonstratif en forme de leçon de choses capitaliste. La satire est incisive, qui n'épargne ni les patrons ni les gauchistes, ni les féministes ni l'Eglise. Les journaux, le théâtre intello, le cinéma reçoivent aussi les coups de griffes poujadistes de l'auteur (soyons sûr que Yanne méprise aussi le poujadisme!).
Pour autant, si j'apprécie le trublion et sa liberté de ton, le réalisateur est, lui, trop fidèle à sa désinvolture. Sa mise en scène est abrupte (à l'image du personnage de Yanne), souvent inélégante, et la durée des scènes, trop longues ou pas assez développées au contraire, est mal dosée. Et puis, on regrettera que la comédie ne permette à aucun des comédiens-amis conviés par Yanne de tenir un vrai beau rôle, pas plus Blier que Serrault en prêtre ouvrier, ou Daniel Prévost et les autres. Tout à sa dialectique ironique, Yanne maintient les seconds rôles dans l'emploi de faire-valoir de lui-même, ou même de figurants, et ne trouve à leur faire jouer d'estimable.
Lancé son imposture christique, Yanne tente de nous faire croire à une histoire sans queue ni tête, de faire croire que lui seul (oui celui qui joue, bref, comptant sur la cristallisation aux yeux du public entre ce qu'il joue et ce qu'il est) est pur et sans tache. Mais n'est pas Mocky qui veut, et la caricature est bien vaine, le trait grossier, le venin bien inoffensif.
L'histoire d'un cadre d'origine modeste qui cherche et trouve la rédemption dans une lutte contre le capitalisme avec les méthodes du capitalisme. La définition de comédie "avec du contenu" n'est pas réellement applicable (c'est banalement plein de bons sentiments, la réflexion sociale stagne au niveau du lieu commun : capitalistes fascistes contre socialistes humanistes et les opérations économiques sont très fantaisistes) et les musiques ont très mal vieillies (on trouve néanmoins plaisir à découvrir MAGMA dans une courte apparition). Un casting impeccable et un bon enchaînement de situations comiques sauvent néanmoins le film et en rendent la vision très agréable.
Un film à voir pour la simple raison que personne n'aura le courage de le programmer aujourd'hui (2021). Pourtant drôle et pas bien méchant, mais bien trop impertinent pour les standards étriqués d'aujourd'hui. Des acteurs tous excellents et une histoire de gros sous très intemporelle.