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AMCHI
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2,5
Publiée le 17 mars 2022
Les Chinois à Paris est une pocharde beaucoup plus ambitieuse sur le fond que les actuelles comédies françaises toutefois ce film n'est pas pour autant une réussite. Jean Yanne a eu de grands moyens à sa disposition pour tourner son film, il raconte l'histoire d'une France envahie par des Chinois maoïstes (à signaler que le principal personnage chinois est tenu par un acteur...japonais). Ce n'est pas une comédie aux effluves zemmouriennes qui vilipendent les étrangers mais avant tout une satire qui brocarde les Français et leurs travers. Malheureusement malgré la présence de bons comédiens, l'ensemble manque de folie et le rythme manque d'énergie, l'humour reste assez simpliste et je regrette que les propos manquent de mordants. Certains passages sont tout de même amusants tel que la version revisitée de l'Opéra Carmen de Bizet ou encore Paul Préboist en curé devenu un zélé collaborateur qui doit se reprendre en appelant ses interlocuteurs "Camarade" et non plus "Mon fils". A découvrir tout de même par curiosité ce film à une époque ou la comédie française semblait plus audacieuse que de nos jours.
Jean Yanne n’est pas vraiment un comique de ma génération mais en général j’apprécie plutôt ce que j’ai pu découvrir de lui. Son humour direct, grande gueule et terriblement incisif sur la société et ses contemporains. Avec les chinois à Paris il veut se moquer de la France de son hypocrisie notamment sur la période de la collaboration. Et s’il y a effectivement de quoi faire avec ce sujet cela ne fonctionne malheureusement pas. Le trait de caricature est trop gros pour être vraiment piquant et on comprend vite qu’on est plus dans une farce qu’autre chose. Le film a un côté bâclé vite expédié comme si la seule bonne idée de base suffirait pour faire un bon film mais ce n’est pas le cas. Dommage ..
30 ans Après l'occupation nazie, Paris est occupé par les Chinois. Cette comédie bouffonne, coécrite et mise en scène par Jean Yanne nous offre des situations rocambolesques, de bons gags et un bon nombre de séquences fantastiques : l'allocution du président joué par Bernard Blier, la fête du Têt avec dragon, mirlitons, binious et banjo, CARMENG opéra réadapté aux exigences du haut commissariat Chinois ... Les scénaristes brocardent la Politique, la Presse, la Religion. Ils nous offrent une satire du bon peuple français répondant aux réquisitions par la collaboration, les dénonciations ... La réalisation nous fournit une brillante distribution avec Michel Serrault, Jacques Prevost, Georges Wilson que l'on voit trop peu, et bien sur un Jean Yanne, comme toujours excellent dans un rôle d'opportuniste machiavélique taillé sur mesure.
Jean Yanne assumait encore plus fortement son statut de poil à gratter de la bonne société française, avec ce film qui, après d'autres, lui permet de s'en prendre ouvertement à la veulerie et aux faiblesses honteuses du peuple français. La démarche symbolique et provocatrice n'épargne à peu près rien ni personne, ce qui n'empêche pas l'habileté du propos d'être un peu desservie par un trop-plein de personnages et de situations, et une fin qui emprunte un peu trop de raccourcis. Cela étant, ce déboulonnage en règle des idolâtries de l'époque et de tout temps est aussi acide que réjouissant.
1974. Un voyage dans l’historie et dans la comédie française, avec 1 style complètement grotesque dans la digne tradition d’un « curé chez les nudistes » ou un opus des « sous doués » ou « les charlots » ….en moins drôle. Tous les chinois sont habillés en uniforme du parti, c’est du condensé de stéréotypes. Jean Yanne est au top (en même temps, c’est lui le réalisateur), Michel Serrault toujours impeccable l’aide à sauver (quelques) meubles (mais alors légers les meubles).
Les Chinois ont envahi l'Europe, la France et Paris. L'armée rouge défile et s'installe dans la capitale comme aux mauvais jours de l'Occupation. Satirique et impertinente, la comédie de Jean Yanne est tout à la fois un rappel corrosif des comportements français de la Collaboration (corps constitués et individus, Yanne incarnant lui-même un type qui s'enrichit grace à l'occupant) et une charge contre la doctrine communiste, deux thématiques où l'auteur stigmatise la franchouillardise.
A priori, le film n'est pas sans ambition. La réalisation se dote d'une figuration assez nombreuse, investit certains sites de Paris, met en scène, au coeur du film, un long ballet dans lequel la Chine maoïste s'approprie spoiler: la Carmen de Bizet . Ces grands moyens n'empêchent pas le film d'être mauvais. Et décevant, parce que j'attendais mieux de la truculence et de l'audace de Jean Yanne. D'abord son humour est pesant parce qu'il s'exprime à travers des figures caricaturales trop grossières ou complaisantes pour avoir le moindre impact. Ainsi, même la prestation de Bernard Blier, dans le rôle court despoiler: Président de la République , semble terne. Et puis, la mise en scène est franchement médiocre, superficielle et inélégante. Elle est même parfois pompeuse à l'image de ces plans-séquences sans énergie, parfaitement inappropriés au style et au ton de la farce. Jean Yanne est dans son rôle de trublion anar mais s'affranchit de la rigueur et de l'application que nécessite aussi le genre comique.
De la grosse comédie mais intelligente, en revanche ce n'est pas la meilleur de Yanne qui s'empêtre dans un scénario prévisible en n'arrivant pas à donner du rythme à sa réalisation.
On se demandera toujours si Jean Yanne adorait ou abhorrait les français tant il les dépeignait par leur travers dans ses satires sociales. ce film donne plusieurs degrés d'interprétation au spectateur selon sa sensibilité, son type d'humour et son opinion sur tel ou tel sujet. On en pourra nier cependant que le film est dde prime abord une allusion aux comportements divers et variés en période d'occupation territoriale, mais il est probable que l'on retrouverait les mêmes profils en période de disette, de confinement, de crack financier... Compte tenu de la durée du film, c'est assez exhaustif sympathiquement mis en scène, et comme toujours avec Jean Yanne avec un sens critique acerbe. Un type de cinéma à l'idéologie généreuse qui souligne un ensemble de facteurs plutôt que de focaliser sur un détail souvent étriqué passé à l'édulcorant comme désormais trop souvent.
Les films de Jean Yanne sont d'une telle force politique qu'ils méritent au minimum trois étoiles, indépendamment de la maîtrise de leur réalisation... Réussir dans un même film à faire le procès de la "traditionnelle" lâcheté française - et de son pendant, la vaine fanfaronnerie - des sociétés policières, du marxisme-léninisme à la sauce maoïste, de la société de consommation et de la société du spectacle, ça tient du génie - et Jean Yanne était incontestablement un génie, auxquels les snobs préfèrent Guy Debord alors qu'au total Jean Yanne a été un intellectuel bien plus influent et souvent plus pertinent. Cependant, côté réalisation, on est un peu dans l'entredeux, avec d'un côté une utilisation assez pertinente des (gros) moyens du film et de la figuration du film, donnant un air crédible (ce n'est pas gagné) à ce Paris occupé par les Chinois, de l'autre une distribution des rôles principaux un peu réduite par rapport aux films précédents, qui limite à 7 ou 8 le nombre de personnages et donc d'archétypes identifiables - alors que le portrait d'une France subissant une (hypothétique) occupation (communiste) aurait mérité bien plus. On reste épaté par le mauvais goût très sûr et heuristique de certaines séquences (Yanne est vraiment un roi de l'Easter Egg), comme la désastreuse fête de la joie (gare à vos oreilles) et surtout l'étonnant "Car-Meng".
Bon, un film qui critique la société sous divers aspects et fait référence à la résistance et les collaborateurs... Le tout fait sourire, même rire parfois. On savoure.