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BabsyDriver
84 abonnés
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2,0
Publiée le 22 janvier 2012
Se fondant sur le thème intéressant de la transparence politique, "La Gueule de l'Autre" ne tarde pas, sous l'influence d'un Jean Poiret aux multiples casquettes (scénario, acteur, producteur), de verser dans une gaudriole pas toujours recommandable. Pierre Tchernia n'a plus qu'à se contenter du one man show de l'hilarant Michel Serrault qui enchaîne sans sourciller les scènes les plus absurdes et on se demande encore comment il a pu se sentir aussi à l'aise dans la défroque d'un Brando sadomaso !
Pierre Tchernia derrière la caméra et le duo Poiret Serrault devant pour une variation sur le thème du prince et du pauvre ici avec une toile de fond politique. C est un film amusant mais il faut l avouer moins drôle que « le viager » la grosse réussite cinématographique de Tchernia. Pour ce film il s entoure de quelques figures de la comédie française, et crée quelques passages très amusants comme un débat télévisé qui pousse à fond la caricature.
L’ensemble est sympathique mais hormis le discours qui est quand même un sommet d’hilarité, on trouve le temps un peu long dans les quiproquos et les échanges de personnages. Les slogans sont impayables. « L’agriculture aux agriculteurs, le travail aux travailleurs!!!! ».
Comédie satirique des plus réjouissantes, utilisant avec beaucoup d'habileté son thème du double pour multiplier quiproquos et gags, le tout servi par un Michel Serrault en grande forme. En dépit d'un léger problème d'équilibre entre les personnages et de quelques baisses de régime, ce film de Pierre Tchernia s'apprécie jusqu'au bout, grâce à l’inspiration scénaristique et quelques saillies drolatiques du plus bel effet.
On a du mal à se défaire de l’idée que ce n’est pas Poiret qui réalise La Gueule de l’Autre. Quand on les connaît, lui & Serrault, & qu’on voit au générique ”un film de Jean Poiret réalisé par Pierre Tchernia”, ce n’est pas juste l’archaïsme dans la façon dont est crédité le scénariste qui nous frappe : on a l’impression que c’est lui partout & que Tchernia est juste là pour assurer la cohésion.
D’ailleurs, Poiret joue son rôle de coach en communication discret comme un réalisateur-acteur l’aurait fait, mais ce n’est pas lui, ”l’Autre”. Serrault se joue deux fois : deux cousins, l’un grand politique (Perrin), l’autre comédien minable (Brossard), qui contiennent toute la dichotomie politique d’une époque où les face-à-faces télévisuels concurrençaient une publicité aussi invasive que porteuse.
Les deux cousins vont bien sûr échanger leurs rôles – on ne demande que ça au cinéma français, au point que la jonction est tenue pour acquise & n’est pas forcément très claire ; j’ai cru à l’ouverture d’une longue séance de rêve lorsque Poiret a entremis les deux parents dans le micmac politique du CIP (les Conservateurs Indépendants Progressistes, les fameux) & j’ai eu du mal à me trouver dans le décalage un peu léger qui ne sait pas s’il doit représenter ou décrier, rapporter ou parodier.
Une fois Brossard devenu Perrin, la question va se poser de qui joue qui. Faire de la politique ne paraît plus si dur, mais ce n’est pas une raison pour que le politique tombe de haut quand il atterrit dans une vie de prolétaire pourchassé. C’est la dualité indulgente de Tchernia qu’on a diluée après coup dans son éclectisme, celui-là même qui sépare un instant Serrault de sa voix nasale & qui fait du cœur du film un grand bazar touche-à-tout. Je le dis avec attachement, mais quelquefois l’histoire avance par à-coups, poussée au train par une affaire criminelle qui a raison de tenir sa place de fil rouge : c’est déjà tout juste si ce n’est pas de trop.
Les gags sont du coup proéminents. On aura notre content de scènes cultes, le duo a du brio, il y a une destination à tout & des variations très bien vues dans les domaines de la patrie & de l’actualité qui donnent au film sa paradoxale intemporalité bien ancrée dans son temps.
C’est une grande comédie qui évite de détacher l’humour d’une interprétation terre-à-terre, se libérant ainsi d’un usage qui n’arrivait pas à homogénéiser l’humour avec son contexte réel (quoiqu’on en ressent encore les effets dans quelques gueulements révélateurs dont il nous faut croire l’inaudibilité d’une pièce à l’autre pour les besoins narratifs). Tout le monde voit ce que Perrin-Brossard fait de travers & toute action à son petit rôle à jouer.
Peut-être l’œuvre doit-elle son défaut à ce trait en particulier, sa propension à tout compter pour vrai parmi les petites choses alors qu’elle évolue par la déformation de plus grandes. Si l’affection qu’elle nous évoque ne nous suffisait pas à la défendre, on pourrait encore la voir comme un contrepied à Les Gaspards, car La Gueule de l’Autre est plus drôle, moins exagéré, & mieux dosé.
Le politicien Perrin craint pour sa vie depuis l'évasion de prison d'un tueur. Il disparait de la circulation en pleine campagne électorale, obligeant son conseiller (J.Poiret) à embaucher le sosie et cousin de Perrin, le médiocre acteur Brossard... La comédie de Pierre Tchernia repose complètement sur le double rôle confié à Michel Serrault. Sa prestation hausse le niveau d'un film mineur dont la faiblesse scénaristique se mesure à cette superficielle et peu intéressante intrigue du "tueur au fusil" que redoute Perrin. Serrault est alternativement cet homme et politicien détestables, raide et digne (au moins en apparence), et ce cabotin, mal engoncé, la tête dans les épaules, qui rêve de grands rôles. Sa composition est d'autant plus essentielle qu'autour de lui ce sont des seconds rôles assez fades qu'imagine Tchernia. Dans ce film inégal qui égratigne les moeurs politiques sans férocité, raille les discours et les slogans vaseux ("L'avenir est pour demain"), Serrault n'est jamais aussi drôle que lorsque Brossard se substitue à Perrin dans des impostures publiques, discours à la tribune spoiler: (ah, celui en play-back!) , dîner mondain, débat télévisé. Précisément, on regrette que Tchernia n'ait pas davantage proposé de ces moments grotesques: Serrault s'y montre irrésistible.
La gueule de l’autre est un très bon film de Pierre Tchernia. La mise en scène du réalisateur est correcte, le scénario est intéressant et travaillé, le film est divertissant, les acteurs comme Michel Serrault, Jean Poiret ou encore Michel Blanc sont convaincants dans leurs rôles, on ne s’ennui pas etc… Bref c’est à découvrir…
Pierre Tchernia, homme de télévision modeste et pertinent, mort dans un semi-oubli, est l'auteur de trois films, dont deux (ce film et "Le Viager" ) sont des purs chef d'œuvre de comédie, drôles, subtils, magnifiquement écrits et joués. Ici, nous avons une satire mordante et hilarante des politicards cyniques qui sollicitent nos suffrages, la main sur le cœur. Poiret et Serrault sont fantastiques. Pratiquement aucun film français n'a égalé depuis la critique implacable (sous jacente) de ce pamphlet anar !
Voilà une jolie comédie qui écorche singulièrement le "politique"et la politique. C'est bien scénarisé, bien joué avec une pléiade d'acteur comme on en voit plus. A voir par les amateurs de comédie, comédie française bien entendu.
Ce film est HILARANT ! "Ça fait déjà un an depuis le dernier anniversaire !(sic)". Serrault est grandiose, en poltron, sosie... Comment les acteurs ont ils fait ce film sans s'écrouler de rire ? Je n'arrête pas de rire ! Merci Pierre Tchernia (RIP).
L'excellent duo (ou trio ?) Serrault-Poiré et la réalisation en forme de dessin animé font qu'on passe un très bon moment dans ce film en forme de dessin animé, qui comporte quelques scènes d'anthologie en matière de quiproquo... Mais ça manque d'ambition, en quelque sorte, et on reste sur sa faim face à ce qui aurait pu être un grand film en se mouillant un peu plus.
Très bon scénario. Serrault en fait trop, mais c'est trop bon. Slogans cultes tels que "Avec Perrin, l'avenir est pour demain", "L'agriculture aux agriculteurs" ou "Pour que la vie soit la vie"...
La gueule de l'autre c'est avant tout une comédie bien sympathique et très franchouillarde comme les français savaient bien les faire à cette époque. Tout le monde s'y perd! Qui est Perrin? Qui est Brossard? Même le flic joué par Georges Guéret finit par s'y perdre. Scène culte: le débat télé où Brossard (le comédien raté) réussit de manière non-chalente a destabiliser son adversaire (qui lui est vraiment homme politique).