Ne Réveillez pas les Couilles d'un Flic qui Dort ! Surtout si c'est les couilles d'Alain Delon qui se reposent... Vous voulez une idée du film ? Et bien cette célèbre parodie des Inconnus où Didier Bourdon imite un Alain Delon "qui en a des sévères", et n'en peut plus d'admiration pour le charisme de ses baloches, donne parfaitement le ton. Ce désastre de José Pinheiro présenté à l'époque comme ZE événement, est du même niveau, tout aussi subtil. Sauf qu'il traite tout au 1er degré avec un manque de recul qui force le (ir)respect et surmutiplie joyeusement le capital nanar, pour notre plus grand bonheur !
Alors ça vous z'a plus les pucelles, z'êtes toutes mouillées tellement Delon il assure grave? Alors z'allez être toutes décoiffées devant ce pure film à la gloire de l'immense Delon ! Le pitch ? Delon il est beau, Delon il est grand, Delon il assure, Delon a des couilles, et elles sont toujours plus grosses que celles du voisin !
Nous ne pouvons donc que nous prosterner humblement et bien bas devant un scénario si novateur, et nous aplatir encore plus, pauvres et insignifiantes limaces que nous sommes, devant Alain Delon qui nous fait l'honneur d'illuminer une nouvelle fois nos pauvres vies assombries par notre médiocrité quotidienne.
D'ailleurs Michel Serrault ne s'y est pas trompé, et par respect pour le Grand, le Beau, le Modeste et l'Irremplaçable Delon, afin d'éviter de faire ombrage à sa splendeur, il décide de jouer mal ! Très TRÈS mal !!! Vous pensiez que c'était impossible que Serrault soit mauvais au point que l'on ait envie de lui jeter des tomates ? Au point que vous pensez que ce n'est pas le d'habitude excellent Serrault, mais un de ces innombrables "sosies" stupides, vaniteux et sans talent qui vivotent sur une vague ressemblance avec une personnalité ? Et bien si amateurs de spectacles toujours plus étonnants, Serrault l'a fait, pour Delon; et toute l'immensité, la majesté de ce dernier ne souffrira donc pas d'une interprétation tellement pathétique qu'on a honte pour lui! Il fait sa méchante, mais ferait rire ma petite soeur. Et ses meilleurs/pires tics de jeu sont là pour notre plus grande consternation, notamment sa façon bien à lui d'appuyer un maximum sur les e de fin de mots, donnant un côté "Cage aux Folles" du plus bel effet dans un film où il est censé inspirer terreur et respect...
Delon quant à lui... à des couilles ! Le scénario n'en a pas, il est même d'une bêtise affligeante, accumulant illogismes, poncifs et dialogues de comptoirs qui se veulent sévèrement burnés, mais Delon nous fait l'amitié de promener son regard bleu-azur dans cette pantalonnade ridicule, qui présente des flics fascistes qui choquent plus par leur manque de crédibilité que par leurs méthodes expéditives... D'autant plus qu'une racaille morte étant une bonne racaille... Passons, je m'égare...
Donc le film commence alors que Alain Delon dort après avoir vaillamment tiré une pouff, lui faisant honneur de sa virilité et l'ayant bénie avec sa semence. L'humanité va donc pouvoir prospérer ! Et v'l'a-t-y pas qu'on réveille ses couilles encore toutes gondolées du devoir accompli, pour lui demander de se mettre sur une affaire qu'aucun flic n'a su résoudre (Pffffffffff, n'est pas Delon qui veut !), et que donc vu qu'il assure grave et que c'est le seul flic qui a des couilles et qu'il est le seul espoir de l'humanité, ce serait bien qu'il sorte du pieu pour balancer ses valseuses sous des nez plus criminels.
Les méchants, très méchants, sont de méchants flics méchants, et en plus ils sont méchants, pass'K'y font rien qu'à défourrailler de la racaille alors que c'est pas bien, et que les criminels ont droit à un procès afin d'honorer dignement les victimes qui se reposent six pieds sous terre... Méééééééééé, Alain Delon a des couilles, et elles sont pas contentes, alors il va casser du casseur de racailles, pour qu'y z'arrêtent de lui casser les couilles ! Vous me suivez ???
Ce film qui se voulait être la rencontre de Deux Monstres Sacrés du Cinéma, qui affichait ses prétentions démesurées à coup de promos qui auraient fait passer la fin du monde pour un vague fait divers, n'est qu'un gros pétard mouillé qui ne fait pas plus de bruit qu'une flatulence de mouche, et n'inspire aucune indulgence, tant on sent l'odeur pestilentielle qu'il dégage en pétant plus haut que son cul! L'histoire est navrante, les dialogues, à par quelques petites fulgurances ça et là, sont consternants, et Delon... ben il a des couilles quoi... Seul problème, c'est qu'il faudrait qu'on lui dise que ça fait pas un film, et que le narcissisme prête plus au rire qu'à l'admiration pour des gens qui ne vivent pas de fantasmes et de chimères!
A ranger donc dans votre nanardothèque dont vous parlez fièrement dans les merveilleux dîners mondains organisés par la Duchesse Marie-Salope De CasseMoiLesCouilles, aux côtés des sublimes "Parole de Flic", "Dancing Machine" et "Le Jour et la Nuit" avec lesquels Delon a soigneusement et méthodiquement déconstruit sa carrière, en montrant qu'il n'était pas simplement un con dans la vie, mais qu'il savait le faire aussi au cinéma ! Quel talent !!!