Très beau film sur la vie et le travail du trappeur Archie Grey Owl, issu de la bourgeoisie anglaise, qui décida de vivre parmi le peuple Mohawk. Ayant revendiqué le statut de natif américain er devenu un fervent conservateur de la nature, il fut l’un des premiers, dès les années 1930, à alerter l’opinion publique sur la mise en danger de l’écosystème par les abus de la chasse et par l’industrialisation excessive des peaux d’animaux. Empreint de gravité, on retrouve dans ce film méconnu de Richard Attenborough un étonnant Pierce Brosnan souvent bouleversant dans le rôle titre. Courageux plaidoyer en forme de réhabilitation sur l’un des pionniers oubliés de l’exploration, l’œuvre, dotée d’important moyens, comporte de nombreuses séquences passionnantes où l’on sent bien ce qui intéresse Attenborough : la disparition d’un monde et d’une terre en proie au plus tragique des héritages que nous léguons aux générations futures. Le film, qui fut un échec commercial, a également été ignoré par l’ensemble de la critique. Son caractère pourtant authentique et la précision de sa mise en scène mériteraient pourtant qu’on s’y attarde à nouveau.
Le personnage de Grey Owl est assez déconcertant au départ tant il ressemble peu à un amérindien. Le fait qu'il écrive ajoute encore à son mystère. Ce n'est que progressivement que l'on comprend son parcours et d'où il vient. Le réalisateur Richard Attenborough va alors construire une forme de plaidoirie sur la faune sauvage et en particulier sur la défense des castors. Western atypique, il séduira ceux qui aiment la vie de trappeur dans les étendues sauvages et la concrétisation d'un rêve dans la vie d'un homme.
L'AMBASSADEUR. Le peau-rouge qui a berné les castors. Le trappeur ami des bêtes, des filles indiennes et des espaces. Quand ce dont on a besoin n’existe pas, on peut le fabriquer. Greta Thumberg a aimée.
Pierce Brosnan dans son rôle le plus déconcertant et méconnu du grand publique. Un trappeur solitaire, de réputation amérindienne et écrivain. Un bien étrange personnage ce Grey Owl, à la fois civilisé et en marge de tout. Une identité dissimulée sous le poids du mensonge et des souvenirs. Les amoureux de natures sauvage et de paysages glacials tomberont forcément sous le charme de cette aventure improbable, entremêlée de romance et d’écologie. La cause des castors étant au centre des polémiques. L’acteur irlandais déploie naturellement son charisme et son aisance d’homme indépendant mais sentimentalement actif. Si le genre aventure n’est pas révolutionné à travers ce film, le voyage et la cause en valent la peine. Il n’y a qu’à observer ces deux bébés castors pour fondre d’enthousiasme. 3/5
D’après la véritable histoire d’Archibald Belaney, dit Grey Owl, « Chouette grise », le premier indien Canadien internationalement médiatisé dans les années 30, défenseur de la nature et des parcs nationaux. Cette fois Richard Attenborough nous présente en 1998 l’histoire d’un autre personnage insolite de l’histoire canadienne et, à l’instar de son héros, un plaidoyer écologique clairement précurseur pour l’époque. Inspiré chroniquement par sa compagne, ses nombreuses reconversions amèneront cette célébrité très controversée à l’époque, de trappeur de castors mais combattant les massacreurs voraces des forêts et des animaux, déjà, en défenseur médiatique de ces bâtisseurs de nature, puis en gardien des premières réserves naturelles, avant de devenir écrivain à succès sur deux continents, puis figure folklorique publique internationale et porte-parole écologique auprès de la Couronne Britannique. Un peu de patience si l’apparente mièvrerie du début ne fait que présenter le bon sauvage amoureux de la nature, en plus sous les traits carrément inopportuns du très celtique Pierce Brosnan, ou bien la romance naissante avec une indienne citadine occidentalisée. Car les pièces se mettent doucement en place, tout en poursuivant la narration du parcours de cet étrange métis Britannico-Ojibwé entre 1934 et 36. La portée du film et du personnage, transcendant les époques, les peuples et les débats génétiques, prend peu à peu sa force, sa cohérence et sa beauté, et dévoile le merveilleux enjeu humain et écologique, rendant possible le rêve de demain.
Bien qu'usant un peu trop de l'élément romance d'après moi (même si cela se justifie sur le dénouement), ce film raconte une belle histoire émaillés de qqs instant touchants, dans de magnifiques paysages. C'est un cinéma très simple, un cinéma du récit, qui nous invite à découvrir la vie d'un homme dont la trajectoire mérite qu'on s'y intéresse.
sympa, même si sa femme Mohawk est présentée comme un peu nunuche alors que c'était une sacrée dure à cuire ! Réalisé par Richard Attenborough, frère de David (celui qui est très connu et narre les superbes docus BBC!) Les jeunes frères ont rencontré Grey Owl et ont été influencé par lui et son côté écologiste. En vrai: En 1925, alors âgé de trente-sept ans, « Grey Owl » rencontra une jeune fille iroquoise métisse de dix-neuf ans, Gertrude Bernard (alias « Anahareo », ou « Pony »), de la tribu des Mohawks, qui aura une grande influence sur le reste de sa vie. Elle l’encouragea à abandonner son métier de trappeur par respect pour les animaux et à publier ses écrits touchant à la vie sauvage. Leur histoire d’amour fut passionnée, à commencer par leur cérémonie de mariage selon les rites anishinaabe - « peuple des origines »15. Sous son influence, « Grey Owl » commença à réfléchir profondément à la protection de la nature. « Anahareo » stimula son goût pour l’écriture et l’incita à épargner et à élever avec elle un couple de jeunes castors. En fait sa femme a fait certainement bien plus que Grey Owl pour la protection de la nature et des animaux et elle a eu le temps (morte âgée) . En 1983, Anahareo a été investie de l’Ordre du Canada pour l’ensemble de son travail dans le domaine des droits des animaux. Elle a notamment fait campagne pour l’interdiction du piège à patte et de l’empoisonnement des loups.