Si je reconnaîs des qualités au début du film, j'ai eu un peu de mal à accrocher. En effet, si l'ambiance du quotidien de ces jeunes voyous des rues m'a plu, parce que forcément le film est attaché au réel et donc vrai, il manquait quelque chose à mon goût, un point d'accroche. Je l'ai presque trouvé lors d'une scène au commissariat, lorsque la femme d'Accattone, remarquablement filmée, est interrogée pour reconnaître ses agresseurs. Mais là encore, il me fallait un truc.
Ce truc, j'ai fini par le trouver. Car par la suite je me suis pris au jeu, et je crois que je préfère la deuxième partie du film, lorsque notre héros n'a plus vraiment de foyer, cela est d'ailleurs amené par une très belle scène où il essaye de rentrer chez lui retrouver sa femme et son gosse et se fait virer. On voit, on peut ressentir sur son visage sa solitude, et bien qu'il fasse volte-face, son désespoir.
Et ça durera un temps, malgré les potes, jusqu'à ce qu'il rencontre Stella, et le film m'intéresse au plus haut point désormais. Parce que c'est vrai, subtile, beau. Parce que la façon dont Pasolini montre les gens est extrêmement juste. Parce le dernier quart d'heure et la fin sont vraiment biens, certes assez pessimistes, mais c'est la vie, en y réfléchissant ça ne pouvait pas finir autrement.
Du coup je suis un peu partagé, parce que j'ai eu du mal à accrocher au début, et que c'est moins bien que Ucellaci e ucellini que j'avais adoré, mais en même temps le film, un premier en plus, est vraiment réussi et arrive à plus que m'intéresser, il m'émeut. Et ça c'est bien. Du coup je le recommanderait aux gens qui aiment le réalisateur, et éventuellement à ceux qui commenceraient son oeuvre (pas que je sois un grand connaisseur, j'en ai vu deux, en comptant celui-là...).