Dans la lignée du néoréalisme le film est malheureusement assez plat (mauvais jeu des acteurs, mise en scène un peu molle avec la musique lancinante de Bach du début à la fin), bien que s'appuyant sur les bas fonds de la société romaine, et ne trouve un peu relief que dans le final grâce à un montage audacieux.
La misère du sous prolétariat romain et comme seule horizon le travail réglé des trente glorieuses débutantes. Proxénète misérable ou prostitué esclave... et sans rédemption.
C'est avec joie que l'on découvre Accattone et sa bande de traîneurs, avec qui on a pas forcément envie de traîner par ailleurs (machos & bagarreurs) et même que l'on s'attache (un peu) au personnage spoiler: jusqu'à la rencontre avec la belle (par sa pureté aussi) Stella où le mac devient détestable à souhait.
C'est plutôt un film sur l'ambiance italienne / romaine même / de la rue, ses habitants et ses prostituées, mêlant un peu d'humour et beaucoup de drame, pris par les personnages avec légèreté alors qu'il n'en est point. Une belle image.
Dans un style néo-réaliste d'abord un peu scolaire et qui s'affirme au fil du film, Accatone dresse un état des lieux terrible de l'Italie d'après-guerre. Ici, les pauvres exploitent les pauvres, les hommes les femmes, et l'abus de pouvoir est la norme sous l'arbitraire policier. En fait, tout ce qui a travaillé Pasolini dans ses films suivants est déjà là, en germe ou concrètement - Mamma Roma en tête bien sûr, avec son héroïne prostituée et ses errances à travers des terrains vagues. Le destin tragique d'Accatone n'est donc pas une surprise, d'autant plus que la réalisation de Pasolini est édifiante et démonstrative, parfois jusqu'à l'excès. Cela fait tout de même un très beau film, violemment désespéré mais émouvant.
Vittorio est un proxénète qui mène une vie désœuvrée dans une banlieue pauvre de Rome. Surnommé par ses amis Accattone (le mendiant, le vagabond, le parasite), il vit aux crochets de Maddalena, qui se prostitue pour lui. Lorsque Maddalena est envoyée en prison, privant Accattone de tout revenu, le jeune homme renonce à exercer un travail honnête. Il débauche Stella, une jeune fille innocente, et la met sur le trottoir.
"Accattone" est le premier film tourné par Pier Paolo Pasolini dont l'œuvre luxueusement restaurée ressort en salles pour le centenaire de sa naissance. Il avait collaboré avec Fellini sur le tournage des "Nuits de Cabiria" au sujet très proche.
"Accattone" a été tourné en décors naturels dans la banlieue de Rome, que Pasolini, marqué par le séjour qu'il venait d'effectuer en Inde, voulait filmer comme un Tiers-Monde pauvre et déstructuré. Pasolini recrute des acteurs amateurs, dont Francesco Citti qu'on retrouvera ensuite dans la plupart de ses films.
Par les thèmes qu'il filme et la façon de les filmer, le cinéma de Pasolini rappelle le néo-réalisme de l'immédiat après-guerre. Mais son idéologie marquée à gauche sinon à l'extrême-gauche l'éloigne du mysticisme d'un Rossellini.
Inspiré par Bresson, Pasolini utilise à contre-emploi la musique classique : Bach dans "Accattone", Vivaldi dans "Mamma Roma", Mozart dans "Théorème". C'est peut-être la musique du concerto brandebourgeois n° 2 qui m'a laissé la marque la plus profonde. En revanche, j'ai été moins sensible à son héros mal aimable et à son destin tragique.
Si le documentaire prime avec le temps sur la fiction, la réalisation demeure ici exemplaire à plus d'un titre : Pasolini, dès ses débuts savaient déjà raconterSi le documentaire prime avec le temps sur la fiction, la réalisation demeure ici exemplaire à plus d'un titre : Pasolini, dès ses débuts savaient déjà raconter une histoire à travers une peinture à vif de chaque personnage une histoire à travers une peinture à vif de chaque personnage
En 1961, le miracle économique italien fait oublier, depuis une dizaine d’années, la misère de l’immédiat après-guerre. Toutefois, s’extasier devant cette situation fait oublier que celui-ci possède néanmoins ses laissés-pour-compte. C’est à ceux-ci que le poète-écrivain-scénariste Pier Paolo Pasolini décide de consacrer son premier film en tant que réalisateur : Accattone. Pasolini, fortement marqué par le néo-réalisme ici, se concentre sur un être assez détestable : fainéantspoiler: (s’il travaille sur la fin, c’est par orgueil mais il présente cela comme de l’esclavage et comme une déchéance) , proxénète, machiste, voleurspoiler: (ce qui l’amènera vers la mort) même envers un enfant … En bref : un minable. Pasolini n’hésite pas à accentuer le pathos de ces bas-fonds, aspect renforcé par la musique de Jean-Sébastien Bach (l’utilisation de La Passion selon saint Matthieu, dès le générique, donne même un aspect christique au parcours du personnage) et par le jeu très marqué (chose habituelle dans le cinéma italien) des comédiens et en particuliers de Franco Citti. La vie pour son personnage est, en fin de compte, insupportable, ce qui le pousse à dire au moment où il sent la mort arriver : "Maintenant, je me sens bien". Il faut d’ailleurs noter que la violence que montre Pasolini est un peu prophétique puisque l’agression de Maddalena sur un terrain vague fait penser, avec le recul, à celle qui tuera Pasolini le 2 novembre 1975. Ce filmspoiler: (qui reste, à l’exception de la séquence du rêve, assez réaliste) ouvre donc une œuvre souvent revendicatrice et provocatrice qui marqua l’histoire du cinéma italien.
le premier film de pasolini nous prouve deja son talent,tourné en noir et blanc ce film nous décrit le quotidien d'accatone un jeune proxénete romain qui lorsque sa source de revenue la prostitué maddalena ce fait aggresser dans un térrain vague puis jetée en prison pour faux témoignage,ce rend compte de sa triste situation,il essayera alors de changer de vie,tombera amoureux mais tout cela finira mal... Franco citti dans son premier role est tres émouvant et est soutenu par des seconds roles de qualité,le theme musicale de bach convient très bien au sujet. D'une histoire apparament sordide pasolini nous fait un film réaliste très beau et poétique,a noter les debuts de bertolucci en tant que assistant de pasolini.