Je l'avoue, je n'ai pas vu l'oeuvre de Romero de 1968, même si apparemment, très peu de choses changent, comme par exemple le personnage de Barbara, devenu beaucoup plus "badass" dans cette version. Ici, Tom Savini, le premier assistant de George Romero, réalise le film, tandis que ce dernier reste scénariste. C'est très difficile de juger un long-métrage qui, par extension, a déjà 45 ans, mais on constate que ce film est déjà très intelligent et très réfléchi, même si de nombreux clichés et lieux communs de nos jours ont quasiment disparus. Premièrement, bien qu'actuellement, toute l'industrie d'Hollywood sait ce qu'est un zombie, ici non, on ne sait pas pourquoi les morts se relèvent, ni qu'il faut leur défoncer le crâne, ni même comment leur état se propage. Néanmoins, là où tout cela est bien pensé, c'est d'insister sur le côté propagande des médias, avec la supposition d'invasion et d'irradiation faisant référence à l'après seconde Guerrre mondiale et à la Guerre Froide toujours en place. Bien évidemment, les décors ont pris un sacré coup, le jeu d'acteurs est plutôt aléatoire, notamment en ce qui concerne Patricia Tallman. Ici, on met tout sur le compte de la religion, de l'"enfer sur Terre", Geroge Romero montrait déjà (je suppose), à l'époque ce qui fait que l'on parle maintenant de lieu comme maître du film de zombies. Il n'y a dans cette oeuvre, à part pour le personnage de Cooper, pas de réactions irréfléchies, tous les plans sont pensés, on pense à se barricader, à agir ensemble et non pas à un par pièce, ce qui, quatre décennies plus tard, n'est toujours pas rentré dans la tête de certains réalisateurs. Pour ajouter à cela, Tom Savini et George Romero dépeignent déjà une vision de l'Homme plus que péjorative, notamment dans la scène de fin, tenant à illustrer l'effet de masse et le fait que l'être humain, en toutes circonstances, tient à se sentir supérieur aux autres races. De plus, pour briser un peu plus les clichés, prendre un homme noir comme acteur principal, dans un contexte où la ségrégation était encore de mise, montre que les préjugés et les à-priori sont fait pour être brisés et que seul le talent compte pour interpréter un rôle. Pour conclure sur l'éloge du film, cela fait plaisir de voir qu'un personnage, ici Barbara, fait ce que l'on attend de lui dans la scène finale avec l'ami Cooper. La Nuit des morts-vivants est donc une date à marquer dans le calendrier des films d'horreur moderne, dont pas mal feraient bien de s'inspirer.