Comédie, coécrite et réalisée par Claude Zidi, La Zizanie est un film divertissant. L'histoire nous fait suivre Guillaume Daubray-Lacaze, un homme maire d'une ville de province et industriel au bord de la faillite, qui va voir son usine spécialisée dans la lutte anti-pollution sauvée de la banqueroute lorsqu'un groupe japonais lui passe une commande énorme. Seulement, il doit livrer les nombreux appareils dans les trois mois. Manquant d'espace pour produire et stocker ses appareils, il décide alors de monter un atelier de fabrication dans sa demeure. Mais le bruit des machines, le va-et-vient des ouvriers et le manque d'intimité va mettre sa femme Bernadette furieuse. Ce scénario est plaisant à suivre pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie. L'intrigue est originale et donne lieu à des séquences bien écrites et pensées dans un premier temps. Seulement, au fil des minutes, celle-ci faiblit en devenant un peu redondante avant de s'aventurer vers une autre direction encore moins captivante avec son aspect politique. Car ce simple synopsis de départ va aller loin dans l'invraisemblable et l'absurde. Le ton se veut évidemment drôle et s'il arrive à décrocher quelques sourires, il ne parvient jamais réellement à faire rire aux éclats. La faute notamment en partie à cause des réactions peu réalistes suscitées par des situations particulièrement loufoques. L'ensemble est porté par un Louis De Funès fidèle à lui-même. Sa performance ressemble à du déjà vu dans ce rôle mais il lui sied à ravir. Annie Girardot est elle tout aussi convaincante dans son rôle, même si celui-ci est plus passif. Le reste de la distribution comporte entre autre Maurice Risch, Julien Guiomar, Jean-Jacques Moreau, Geneviève Fontanel, Jacques François, ou encore Georges Staquet. Tous ces individus entretiennent des rapports amusants sous fonds de conflits, soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation de Claude Zidi s'avère qualitative. Surtout, sa mise en scène est parfaitement orchestrée dans ce chantier en pleine effervescence et évolue dans un environnement bien utilisé. Ce visuel soigné est accompagné par une b.o. signée Vladimir Cosma, dont les compositions sont agréables à l'oreille, sans pour autant être mémorables. D'autant plus quand on retient d'avantage les bruits des machines bien plus mis en valeur. Ce capharnaüm s'achève sur une fin correcte, même si elle manque tout de même d'inspiration, venant mettre un terme à La Zizanie, qui, en conclusion, est un long-métrage sympathique.