C'était donc ça, LE film indépendant du siècle, LE film adoré de tous nominé à l'Oscar du meilleur film et, histoire de ne vraiment pas faire les choses à moitié, à l'Oscar du meilleur réalisateur ? Bon, je ne vais pas être trop sévère non avec ce « Lady Bird » qui, après tout, n'avait pas exigé autant d'honneur, juste de faire (correctement) le boulot d'un film indépendant, avec, histoire de bien être dans la mouvance, une héroïne éprise d'émancipation et de liberté (ce qui est loin d'être une tare!). Ba voilà, j'ai tout dit. Que rajouter ?? Actrice délicieuse, Greta Gerwig fait le minimum derrière la caméra, il y a des moments sympas, quelques répliques justes et pertinentes, Saoirse Ronan étant manifestement l'interprète idéale pour ce genre de personnages. Mais bon, on est on dans la « Sundance attitude » : on regarde cela sans déplaisir mais sans passion non plus, les seconds rôles sont d'inégal intérêt, tout est plus ou moins sur le même ton, aucun moment fort ou presque. C'est un film convenable perdant de son capital sympathie justement parce qu'on en a fait des caisses alors que cela ne se justifiait pas : ça a été lui, ç'aurait pu être un autre sans grand problème. Mais bon, on est en pleine période #MeToo, il fallait qu'il y ait un titre réalisé par une femme présent à la plus célèbre cérémonie, et comme le « Detroit » de Kathyn Bigelow (pourtant à cent coudées au-dessus) était un peu polémique et n'avait pas franchement cartonné... Après, n'inversons pas les choses : il y a bien pire que « Lady Bird » !! C'est son succès qui « abîme », à mon sens, son image. Maintenant, pourquoi pas, ce dernier a quand même de jolies qualités à faire valoir. Reste que si vous vous attendiez à un triomphe artistique, vous risquez fortement de déchanter... Vous voilà prévenus.