Avis sur 2084

Chris Marker est un génie sans nul pareil. Alors on pourrait bêtement dire qu'il fait un cinéma minimaliste, il se contente de filmer des écrans d'ordinateurs, des visages, tout en débitant quantité d'information en voix off, mais c'est de là que naît la qualité du film. Cette capacité à aller chercher l'expérience à la pousser jusqu'au bout, trouver le concept le plus étrange et ne pas le lâcher tout en donnant un nombre incalculable de vérités, de réflexions, tant et si bien que comme le film le dit si bien, on ne peut pas tout retenir, d'ailleurs on n'en retient rien, juste que ça a été une expérience magnifique que l'on veut s'empresser de réitérer. Marker est un cinéaste total, il laisse le cerveau de son spectateur dans un état quasi léthargique suite à la quantité invraisemblable de phrases à la fois belles et vraies qu'il faut retenir pour espérer comprendre le film.
Car c'est un film, un vrai film, c'est la synthèse de ce que sait faire Marker. Il le traite comme il traite Sans Soleil, Level 5 ou bien même chats perchés et dans cette optique là il s'agit vraiment d'un grand film.

Moins grandiose et moins sublime que La Jetée, 2084 reste quand même un très bon court-métrage expérimental qui résume en 10 minutes un siècle de syndicalisme.
Le film, une réflexion de l'homme de son présent et de son avenir, est évidemment de gauche, mais Chris Marker reste neutre, et donne raison et tort à tout le monde.