Bien que nous ayons déjà eu cette réflexion, c'est avec un tel film que celle-ci prend son ampleur : alors que la Guerre du Viêt Nam est un conflit injuste où les Américains se demandent eu-mêmes ce qu'ils y font, dans un délire total, la Seconde Guerre mondiale oppose quant à elle les gentil aux méchants, les rôles étant clairement distribués préalablement. La vertu propagandiste du film est telle qu'on y fait quelques concessions à l'histoire (les Japs s'amusent à zigouiller tout le monde, les Yankees sont tous des "chic types" à la Buck Danny - Cf. Errol Flynn, le modèle du genre). Voilà, c'est dit, et c'est bien en rapport avec le film pour une fois, puisqu'il est clairement présenté comme documenté historique (pour ma part, cela lui a coûté la demi-étoile suprême).
Maintenant le film, le vrai : un chef-d’œuvre de Raoul Walsh, tout bonnement. Ce sommet du film d'aventures est long et ne démarre pas tout de suite, mais quelle montée en puissance ! La scène du parachutage annonce qu'on ne s'ennuiera plus dans ce film. Nous sommes investis dans l'action comme le commando en territoire ennemi. Tout se passe bien, tout est tranquille, on est sûr de soi : même Errol Flynn est confiant sur tout. Et puis le drame, un petit pépin au début, puis une situation intenable : les personnages commencent à trembler, à perdre leur bon sens. Le happy end qu'on attendait n'est même plus une évidence. Miraculeux, certes, mais cher, très cher. Et pour nous, une belle collection de scènes de combats épiques, très détaillées, dialogues de mitraillettes et colères de grenades. Objective, Burma ! est tout empreint d'une tension extrême entre les hurlements épouvantables du combat et ce silence de la jungle, plus effrayant encore