Avis sur Écoute Voir ...

Un polar atypique qui m'a plu par son ambiance mystérieuse et assez décalée (ça fleure bon le cinéma particuliers et original des années 70) ; une Catherine Deneuve à l'aise dans un rôle plus physique qu'à son habitude (elle s'y bat comme Emma Peel). L'histoire n'est pas toujours très claire et n'exploite sans doute pas totalement son potentiel mais Ecoute voir ... reste un polar suffisamment étrange pour nous charmer.

Un thriller qui veut sortir des sentiers battus avec un rôle particulier pour une Deneuve, saphique et dominatrice. Hélas la réalisation patauge assez vite et alors que le scénario n'a plus grand chose de sérieux à proposer elle rallonge la sauce avec des scènes ridicules .

Un film qui commence plutôt bien, influence nouvelle vague, avec la bonne musique de Michel Portal et de bons acteurs.
Las!!! Cherchant à nous surprendre en permanence, il sombre vite dans un ennui profond, un ésotérisme confus et un érotisme désuet. A éviter.

Le réalisateur argentin Hugo Santiago poursuit son expérimentation sur le son au cinéma avec cette variation autour du film noir où Catherine Deneuve interprète une détective privée à la Bogart. Un film d'auteur expérimental qui offre de très belles séquences où Deneuve, crinière rousse, est magnifique ! Un film qui mériterait d'être restauré et à nouveau distribué.

Le film Écoute voir... (1978) est un thriller français réalisé par Hugo Santiago, avec des éléments de mystère et de fantastique. Ce long métrage, marqué par son ambiance intrigante et son style singulier, met en vedette Catherine Deneuve, accompagnée d'un casting solide comprenant Sami Frey et Anne Parillaud. Voici un résumé détaillé :

Synopsis :
Claire (jouée par Catherine Deneuve) est une détective privée froide et indépendante. Elle est engagée par une cliente mystérieuse, Julia (Anne Parillaud), qui souhaite surveiller un certain nombre d’individus impliqués dans des activités étranges autour d’une maison isolée. Julia soupçonne qu’une secte secrète y organise des réunions clandestines liées à des expérimentations psychiques ou paranormales.

L'enquête de Claire la plonge dans un univers étrange et oppressant, où les frontières entre la réalité et le surnaturel s’effacent progressivement. Elle découvre que la maison en question est le théâtre de manipulations mentales orchestrées par un personnage énigmatique, Amos (Sami Frey). Amos semble diriger un groupe utilisant des techniques sophistiquées de contrôle des esprits pour des objectifs inconnus.

Thématiques :
Le film explore des sujets comme :

Le contrôle mental et ses implications éthiques.
La paranoïa et l’isolement : Claire, en tant qu’enquêtrice, se retrouve de plus en plus coupée du monde réel, prise au piège d’un complot qu’elle peine à démêler.
La manipulation des perceptions : Les visions et les expériences vécues par les personnages ne sont pas toujours fiables, créant une tension permanente.
Style et réalisation :
Hugo Santiago, connu pour son approche expérimentale, joue sur une ambiance lourde et étrange, renforcée par une bande sonore inquiétante et un montage elliptique. Les dialogues sont souvent minimalistes, mais chaque mot est chargé de mystère, créant une atmosphère presque hypnotique. Le film met également en avant un style visuel précis, avec des jeux d’ombres et de lumière qui amplifient la tension dramatique.

Conclusion :
Écoute voir... est un film atypique et fascinant, bien que parfois complexe et déroutant. Il mélange le thriller classique avec une touche d’étrangeté propre au cinéma d’auteur des années 1970. La performance subtile de Catherine Deneuve donne une profondeur particulière à son personnage, tandis que le récit pousse le spectateur à remettre en question ce qu’il voit et entend. Bien qu’il soit moins connu que d’autres œuvres du même genre, il a acquis une certaine renommée auprès des amateurs de films énigmatiques et avant-gardistes.

Vu à L'Empire, lors d'une avant-première , à l'automne 1978, je crois. J'avais apprécié l'intrigue, le beau travail des comédiens,C. Deneuve, S. Frey, Florence Delay, Antoine Vitez, J.-F. Stévenin, la superbe photographie de R. Aronovich, la musique de Michel Portal et les musiques de Bach, Schubert et, surtout, Mozart (grâce à ce film j'ai connu les quintettes à cordes) et la grande allure de la mise en scène d'Hugo Santiago. Il se peut que le film, que j'ai revu en salle deux fois puis en vidéo, ait des défauts, mais, comme disait je ne sais plus qui : "Cela m'importe infiniment peu."