L’Indic est un bon petit polar violent à la française, desservi sans doute par son côté « recyclage » de films plus connus, et par son mélange de romance-film de gangster qui se fait plutôt au détriment de la deuxième partie, mais globalement ça tient bien la route.
Si Thierry Lhermitte, un peu inattendu dans le rôle d’un gangster romantique n’est pas forcément super à l’aise, spécialement dans les scènes de dur justement, il n’est pas mauvais, ni Daniel Auteuil dans le rôle de l’inspecteur, lequel en revanche me semble sous-utilisé. La bonne surprise du métrage reste l’imposant Bernard-Pierre Donnadieu, excellent dans le rôle d’un gangster lui, et dans la peau du méchant de service, avec un code d’honneur quand même. Il reste le plus transcendant du lot. Pascale Rocard hérite pour sa part du rôle féminin. Actrice un peu tendre peut-être, elle colle bien à son rôle.
Le scénario est soft. Globalement ça reprend les codes du film de gangster avec braquages, indics, balances, règlement de compte et scènes d’action entre Paris et Clermont-Ferrand. Bref, vous avez tout le lot des passages obligés du genre. Ça reste un peu lent puisque le film agrège une romance qui dans la première partie à tendance à prendre le dessus, et à casser la dynamique du reste. Pour autant c’est efficace, divertissant, le métrage reposant vivement sur les épaules du charismatique méchant, sur sa violence, et sur le suspens concernant l’héroïne et son sort. J’ai globalement bien apprécié, en dépit des quelques réserves émises.
Visuellement c’est correct. Leroy offre quelques scènes d’action proprettes, et s’appuie sur des décors gris et mornes qui conviennent à l’ambiance désespérée et triste du film qui, en dépit du bagout d’Auteuil, ne fera pas rire dans les chaumières ! C’est sans surprise, mais il y a de bons plans, le tout servi par une musique alimentaire mais pas déplaisante.
Vous l’aurez compris, L’Indic est un petit polar violent, relevant clairement de la série B puisque surfant sur la recette de films plus ambitieux que lui, mais c’est loin d’être mauvais. Malgré le côté pataud dans la gestion des différents genres et de la narration, difficile de bouder son plaisir. 3.5