Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Cache" et de son tournage !

Une adaptation libre

La Cache est une adaptation libre du roman du même nom de Christophe Boltanski, dans lequel l'auteur raconte l’histoire de sa famille sur plus d’un siècle. Le film, lui, choisit de s'attarder sur les événements de Mai 68, alors que dans le livre, cette période ne fait l’objet que d’un demi-paragraphe. Lionel Baier revient sur ce choix : "Pour moi, les événements de ce mois particulier ont exacerbé les passions françaises. 23 ans après la guerre, suite aux grèves et pénuries, l’inconscient collectif a refait surface et s’est incarné aussi bien à gauche, qu’à droite. [...] Cela permettait de déplier une grande partie des thématiques qui m’avaient touché dans le roman. Comme le rapport aux origines, le besoin de fiction dans la construction de son identité, l’antisémitisme, le non-dit."

Représenter autrement la Shoah

L'une des raisons qui a poussé Lionel Baier à adapter La Cache est de représenter différemment la Shoah au cinéma. Il souligne qu'il ne s'agit pas d'un événement historique figé dans le temps, mais "un processus qui a commencé en 1933 et qui continue aujourd’hui, que nous le voulions ou non. Cette catastrophe infuse toujours notre quotidien. La construction de l’Europe, le rapport à la religion, la guerre au Moyen-Orient, tout cela est relié à l’Holocauste." Le réalisateur a toujours voulu représenter cette période de l'histoire au cinéma mais sans devoir filmer frontalement un uniforme de nazi, préférant la suggestion.

L'humour

Malgré son sujet sérieux, La Cache est une comédie car "c’est très sérieux tout cela ! Il faut rire uniquement de ce qu’on ne comprend pas et qui nous fait peur", précise le réalisateur. Il ajoute : "Le roman de Christophe Boltanski est au demeurant très drôle et très tendre. C’est la seule chose à laquelle j’ai juré fidélité en commençant l’adaptation." Il cite l'influence d'Ernst Lubitsch et son élégance.

L'appartement

Pour le réalisateur, il était hors de question de tourner dans le vrai appartement des Boltanski. D'ailleurs, il a même refusé de le visiter, malgré l'invitation de Christophe Boltanski. L'appartement a été reconstitué en studio au Luxembourg, ou plutôt créé par la décoratrice Véronique Sacrez, mêlant l'influence d'appartements parisiens, du bureau de Simone de Beauvoir, de la maison des parents du réalisateur, et des motifs et couleurs des tableaux de Félix Vallotton. Certains meubles et accessoires appartiennent à l'arrière-grand-mère de Lionel Baier et proviennent véritablement de Russie.

Film posthume

La Cache est l'ultime film qu'a tourné Michel Blanc, avant sa disparition le 3 octobre 2024. Le réalisateur se souvient : "Tout le monde sait et peut vérifier à quel point Michel était un grand acteur. [...] Je suis tellement abattu par sa disparition, mais tellement reconnaissant. Nous avons tourné ensemble en mars-avril 2024." Il conclut : "La dernière image du film, qui est aussi la dernière de son incroyable filmographie, le résume tellement bien : il sifflote du Brahms sur une grande route à côté d’un enfant, lui qui voulait être pianiste classique et qui a été réalisateur et acteur comme Chaplin". S'il s'agit du dernier film tourné par le membre du Splendid, ce n'est pas sa dernière apparition à l'écran puisque la comédie Le Routard dans laquelle il joue sort en salles quelques semaines après La Cache.

Le mystère De Gaulle

Charles De Gaulle est-il vraiment venu chez les Boltanski le 29 mai 1968 ? Le réalisateur préfère laisser planer le doute : "C’est un secret d’histoire. Et le film en est plein… d’histoires."

Une rencontre avec la mémoire familiale

Dans le film, Christophe Boltanski côtoie son arrière-grand-mère, Niania Boltanski. En réalité, il ne l'a jamais connue, car elle est décédée bien avant 1968. La fiction permet ainsi de les faire se rencontrer.

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