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dimah
19 abonnés
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2,0
Publiée le 17 juin 2024
Les premiers jours, les derniers jours , les jours qui se répètent, et puis les premiers jours, les derniers jours et ils se répètent, ils se répètent, quelques belles photos mais c'est se moquer de ceux qui sont pris d'avoir fait bénéficier de tant d'argent ceux qui ont sorti ce film
Ce documentaire traite de l’univers précaire et marginal de ramasseurs d’algues et récupérateurs de ferrailles sur une vaste zone désertique de la côte chilienne. Le réalisateur, Stéphane BRETON, spécialiste de films documentaires, suit le quotidien de cette communauté. Le film est un peu lent avec trop de scènes répétitives mais la réalisation reste de grande qualité avec de belles prises de vues.
Au nord du Chili, là où le désert et l’océan se mélangent, des hommes s’échinent à ramasser des algues charriées par les vagues. Comme s’il s’agissait d’or noir, ils ne vivent pour de ça et se démènent pour en récupérer le plus possible.
Le film ne dure que 74 petites minutes et pendant ce court laps de temps, les questions ne cessent de nous submerger. Qui sont ces gens ? Que font-ils ? Où sommes-nous ? Pourquoi font-ils ça ? A quoi ou à qui sont destinées ces algues ? Le documentaire de Stéphane Breton ne nous laisse clairement pas indifférent. Dénué du moindre dialogue, le film est accompagné d’une musique et surtout, d’un sound design très travaillé (les bruitages et le son environnant nous invite au voyage). Comme l’explique d’ailleurs très bien le réalisateur, « c'est un film à voir avec les oreilles et à écouter avec les yeux » et le voyage va assurément en dérouter plus d’un.
D’entrée de jeu, on se retrouve au milieu de nulle part, dans un décor où, d'un plan à l'autre, on alterne les paysages lunaires d'un côté et apocalyptiques de l'autre. Le cadre est posé, on se croirait dans un univers à la Mad Max (1979), les carcasses de voitures rouillées jonchent le sol face à la mer et côtoient les ossements de divers mammifères marins, tandis que tout autour, on se croirait dans une décharge à ciel ouvert, des déchets en tout genre recouvrent le sol. Pendant qu’aux alentours, les collecteurs d’algues tirent péniblement leur pêche du jour, transbahutée dans des pickup hors d’usage, de véritables épaves qui ne demandent qu’à mourir (sans toit, ni pare brise et encore moins de porte, ce ne sont plus que des structures métalliques sur roues).
Les Premiers Jours (2024) nous invite à un voyage irréel et poétique où le spectateur est volontairement laissé dans l’incompréhension la plus totale. Un documentaire expérimental qui n’est pas sans rappeler Leviathan (2013) de Lucien Castaing-Taylor & Verena Paravel pour sa mise en scène si particulière.
C’est au Chili, au bord de l’Océan Pacifique que le cinéaste et ethnologue Stéphane Breton est allé tourner Les premiers jours, son 3ème long métrage, très probablement quelque part entre Antofagasta et Iquique. On est au nord du pays, tout près du désert d’Atacama. Dans cette région, il ne pleut que très rarement et les arbres sont extrêmement rares. Bien qu’on soit « sous les tropiques », la température n’est jamais très élevée du fait de la présence du courant de Humboldt et les eaux, riches en plancton, sont très poissonneuses. Pour nous faire partager l’existence de 3 chiens et de quelques humains qui vivent sur une petite bande côtière au pied d’une immense dune, Stéphane Breton a fait un choix radical : son film est totalement muet si on fait abstraction, à 2 reprises, de quelques bribes de conversation à peine audibles. Un film muet, mais dans lequel le son est très important : le bruit des vagues qui viennent se fracasser contre le rivage, le bruit du vent, le bruit des moteurs des épaves sur roue qui circulent sur la bande côtière et la musique composée par Jean-Christophe Desnoux. Ces sons accompagnent le travail d’une poignée d’êtres humains qui, sous le regard placide de 3 chiens, extirpent de la mer de grandes quantités d’algues dont ils font ensuite des ballots destinés, du moins le suppose-t-on, à être vendus. Quand ils ont du temps libre, ces êtres humains qui vivent au milieu de déchets métalliques ou plastiques qui jonchent la bande côtière, s’efforcent de maintenir en état de marche les véhicules antédiluviens qui leur servent à déplacer les ballots d’algue. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-les-premiers-jours/
Stéphane Breton est un théoricien du documentaire au moins autant qu'il est un documentariste.
Si ses propos sont souvent passionnants, quand il parle de la façon dont on peut rendre compte de la réalité à l'écran, il faut bien reconnaître que ce nouveau passage à l'acte cinématographique est assez ardu à regarder.
Nous sommes au Chili, et nous suivons un groupe de personnes esseulées qui vivent parmi des carcasses de voiture sur une plage déserte, vivant d'une étrange récolte d'algues.
C'est tout ? Et oui, c'est tout.
La caméra ne montre que ce que je viens de décrire sommairement. Comme c'est évidemment un peu court, Breton propose une bande-son recherchée qui ne colle pas vraiment à ce que l'on voit à l'écran, de nombreuses images de chiens marchant au ralenti (?), des plans sur la mer ou/et les rochers (et aussi sur deux coquillages), plusieurs plans fixes sur des chaises. Il affiche une volonté délibérée de ne fournir aucune explication sur le contexte de la situation (à cet effet, les propos des personnages sont par exemple volontairement rendus inaudibles).
En ce qui me concerne, j'ai trouvé cela à la fois intéressant et totalement vain, l'ennui et la frustration l'emportant au final sur l'émerveillement. Je ne le conseillerai donc qu'aux passionnés du documentaire d'auteur. Les premiers jours est évidemment distribué dans un nombre très restreint de salles, et on comprend pourquoi.
J'ai pu assister à l'avant-première au Centre Pompidou et j'ai trouvé que ce film était une allégorie de la vie humaine finalement où que l'on soit. Les paysages et les bruitages sont très travaillés, il y a de réelles innovations dans le montage. Les activités de ces hommes, leurs circuits, leur labeur font réfléchir à la condition humaine. On passe un vrai moment de médiation. Merci Stéphane Breton d'être allé jusqu'au Chili nous chercher cette expérience de vie !