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weihnachtsmann
1 185 abonnés
5 188 critiques
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3,0
Publiée le 16 novembre 2016
Le film n'est pas inintéressant au demeurant. Il est juste atypique dans sa construction. Démarrant très fort comme un film policier (la traque), il nous endort dans la cabane au Canada (la planque), nous relance dans l'action avec ce vol de poupée et enfin devient presque aérien par son côté expressif et ses longs plans silencieux, sa musique franchement belle et sa mise en scène soignée. Il y a ce constant parallèle avec la scène du début fascinante, inquiétante mais pourtant si nécessaire pour l'enfant devenu homme.
René Clément réalise ici son avant dernier film où adaptant un roman de l'américain David Goodis avec l'aide de Sébastien Japrisot, il s'offre un casting international. Les deux hommes avaient collaboré trois ans auparavant pour "Le passager de la pluie" qui fut sans contexte un des grandes réussites de Clément. Il faut préciser que Clément n'est pas à l'origine de ce projet pour le moins baroque. En 1972, Le western spaghetti est à l'honneur et Sergio Leone son maître à penser a profondément modifié les codes esthétiques du genre, lui donnant un second souffle. Jean-Louis Trintignant lui-même a participé quatre ans plus tôt à un "spaghetti" de Sergio Corbucci, "Le grand silence", devenu culte depuis auprès des amateurs . Japrisot et Clément tentent le pari osé de donner un parfum "léonien" à un film policier. Le tout donne une mixture très étrange et pas toujours digeste même si elle demeure sympathique. Le scénario truffé d'invraisemblances et assez touffu introduit une première grande variante avec les westerns spaghetti dont les intrigues minimalistes jusqu'au possible laissaient la place exclusive à l'imagerie si typique et recherchée du genre. L'autre faiblesse du film est indéniablement la présence aux côtés de Robert Ryan et d'Aldo Ray de Jean-Louis Trintignant dont la singularité du jeu décalé peut finir par user les nerfs des plus coriaces quand elle ne prête pas à sourire. Comment penser que cet ectoplasme puisse s'imposer face à Robert Ryan qui a déroulé sa grande carcasse sur tous les westerns et les films policiers du Hollywood des années 50 ? Jean-Louis Trintignant poursuivi par des gitans à la gomme, atterrit dans la cabane des bandits par un hasard des plus incroyables et finit pas s'imposer à toute la bande, allant jusqu'à conter fleurette à la maîtresse du caïd sous l'œil attendri de ce dernier . De son côté Aldo Ray que l'on a connu plus inspiré surjoue volontiers. Tisa Farrow apporte son étrange beauté et Léa Massari donne la caution italienne à cette production hétéroclite. Si le holdup final est plutôt original dans sa conception, Japrisot ne sachant plus très bien comment conclure, choisit d'offrir à Ryan et Trintignant une mort sacrificielle copiée sur celle du tandem Newman/Redford dans "Butch Cassidy et Billy the Kid" de George Roy Hill. Il s'agit donc d'un film sous influence qui n'apporte rien au prestige de Clément mais qui constitue comme une fantaisie dans le parcours d'un réalisateur connu jusqu'alors pour sa très grande rigueur. Si on veut bien se projeter vingt ans plus tard on pourra faire une analogie entre cette tentative et celle de Tarentino qui comme Clément remixera avec plus de bonheur et de succès ses influences diverses venues des westerns italiens et des films de John Woo. On peut malgré tout se demander quand on voit Ryan et sa bande effectuer leur braquage en smoking si Tarentino n'a pas un peu pensé à René Clément quand il a mis en scène "Reservoir Dogs". On passera sur la pensée initiale de Lewis Carroll mise en exergue par Clément qui n'est qu'une redite d'un procédé cher à Melville permettant à Japrisot d'inclure comme dans beaucoup de westerns spaghetti des scènes de flash back rapides sur l'enfance des héros. Quant à la musique de Francis Lai, elle a par instant des intonations qui rappellent le grand orchestrateur de toute cette mouvance que fut Ennio Morricone. Une curiosité très bien analysée par Henri Chapier dans le documentaire (Western frites) qui agrémente le DVD. A noter l'apparition d'Emmanuelle Béart enfant dans une très courte scène.
On peut clairement dire que Clément a raté ce polar débutant pourtant de manière alléchante avec Trintignant poursuivi par des Gitans cherchant vengeance. Ce début est dynamique et laisse présager du suspense et un film hargneux puis par hasard son personnage s'introduit dans une bande de gangsters après avoir été témoin d'une exécution malheureusement cette partie du film s'enlise dans des scènes souvent inutiles et ça traîne à partie de là quelques peu en longueur tout comme le roman de David Goodis (Vendredi13) dont est tiré La Course du lièvre à travers les champs c'est franchement peu vraisemblable. Dommage que Clément ne s'est pas concentré sur la traque de Trintignant par les Gitans, je crois qu'il y avait de quoi faire un film plus passionnant.
Comment René Clément, réalisateur du superbe Plein soleil, a-t-il pu tourner un pareil navet ? Le scénario incohérent, prétentieux et incompréhensible de Japrisot compte pour beaucoup dans ce ratage complet, mais tout est à l'avenant : les gitans de pacotille, les truands caricaturaux et leur belle compagne au grand coeur. Robert Ryan, Trintignant et Lea Massari ne parviennent pas à rendre supportable ce misérable nanard, qui sonne aujourd'hui terriblement daté. Sans compter les seconds rôles particulièrement minables. David Goodis, auteur de Vendredi 13, dont ce film serait une adaptation, a du se retourner dans sa tombe...
Imitation des western et autre polars américains à grand succès de l'époque, La Course du lièvre à travers les champs souffre d'une première partie irréaliste au rythme lent, et fort compliquée. La deuxième partie, centrée sur l'action, est bien plus intéressante. Néanmoins, piégé par une coproduction internationale, René Clément a réuni un casting international certes prestigieux mais qui, ne parlant pas français, joue un peu faux. On préfère décidément les adaptations des romans de Japrisot à ces scénarios.
Après un début en trombe, l'histoire prend de multiples méandres et le film s'enlise quelque peu. Un peu moins long et sans excès de mélodramatisme, ce film eut été excellent. Néanmoins, René Clément nous offre une très belle photographie et une magnifique mis en scène. La BO de Francis Lai se révèle très circonstanciée malgré un thème récurent de Musique enfantine plutôt dérangeant. Le réalisateur français nous propose un Polar tout de même assez efficace, Un Polar à l'ancienne avec des personnages très bien campés ; Robert Ryan, hyper charismatique qui porte le film, Léa Massari superbe, et Jean-Louis Trintignant comme toujours débordant de charme et de sensibilité.
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2,5
Publiée le 9 février 2024
En exergue de son film, Renè Clèment a placè une citation de Lewis Carroll : « Nous ne sommes, mon amour, que des enfants vieillis, qui s'agitent avant de trouver le repos...» . "La course du lièvre à travers les champs", c'est vraiment l'aventure gratuite, la demi-folie qui vient de souvenirs d'enfance exacerbès (le scènario est de Japrisot, qui transpose une partie de lui-même dans cette histoire). Dans un Canada à la fois rèel et imaginaire - le film fut tournè à Montrèal, dans le dècor de l'ex-Foire internationale -, des hommes vont s'entre-tuer en imitant les jeux de leur enfance! C'est à la fois complexe et bizarre, rehaussè par un casting prestigieux dont Jean-Louis Trintignant spoiler: (impressionnant quand il aligne 3 cigarettes dessus-dessous) , Tisa Farrow (plus belle et aussi fragile que sa soeur Mia) et Lea Massari, reine du fourneau! Un polar des seventies extravagant, du moins dans l'aventure que nous propose Clèment...
Rene Clement, apparut dans les années qui suivirent la libération comme le jeune cinéaste le plus prometteur du cinéma français.
Il devint une décennie plus tard une des principales têtes de turc de la nouvelle vague qu'il rendit responsable de sa carrière peu valorisée par la critique.
Aujourd'hui, le cinéaste fait l'objet d'une révision de celle-ci et il est intéressant de poser un regard nouveau sur certaines de ses étapes dont " la course du lievre..." réputé pour son scénario écrit par le talentueux Sébastien Japrisot.
Il est vraisemblable que Clement voulu avec ce film montrer qu'il était capable de s'affranchir des codes du cinéma classique et montrer que lui aussi pouvait faire preuve de créativité.
La citation de Lewis Carroll qui apparaît à l'écran au début du film résume le propos de ce vrai-faux film de gangsters :" nous ne sommes, mon amour, que des enfants vieillis, qui s'agitent avant de trouver le repos."
Le thème de l'enfance dont on ne guérit pas et qui en tout cas conditionne le reste de la vie d'adulte traverse tout le film, sans doute inspiré par "Alice au pays des merveilles ", le livre célèbre de Carroll.
On finit, en prenant pour horizon la citation de Lewis Carroll ( qui me parait plutôt juste) soutenue par le ton du film, par ne plus attacher aucune importance à cette histoire de truands qui souhaitent arnaquer une bande rivale en lui vendant un témoin gênant devant témoigner à un procès.
La distribution est remarquable, l'idée de situer l'action pendant l'été indien au Canada aussi, mais à l'écran, la mayonnaise ne prend pas.
Clement se perd dans sa tentative et le film est, il faut bien le reconnaître, malgré toute la bienveillance du monde, un ratage.
Le casting est ce qu'il offre de meilleur et on retrouvera avec plaisir Robert Ryan qui décédera peu après le tournage.
Trintignant fait le job avec sérieux, Aldo Ray ( ancien vétéran de la bataille d'Okinawa) est à la hauteur dans son rôle de costaud n'ayant pas inventé l'eau chaude.
On verra dans un petit rôle Andre Laurence l'acteur canadien vedette du feuilleton "Thibaud ou les croisades" et Jean Gaven acteur ami de Japrisot qui tint le rôle principal dans le feuilleton "Morin des Maures".
Après "Le Passager de la pluie", René Clément réitére avec les "bizarreries japrisotiennes" avec comme dans "Le Passager de la pluie" une référence à "Alice aux Pays des merveilles". Sauf qu'ici le symbolisme est encore plus fort et appuyé, les adultes sont juste des enfants qui vieillissent. Bon, ici visiblement le réalisateur et le scénariste attachent plus d'importance à la surprise qu'au suspense. Le grand Robert Ryan fait ici une de ses dernières apparitions et je fais la connaissance de Tisa Farrow, la soeur de Mia et l'ex belle-soeur de Woody, que je ne connaissais pas jusque-là et que maintenant je connais. Si incontestablement c'est un cador de la technique, narrativement René Clément ne maîtrise pas totalement son truc et donc les longueurs sont loin de manquer. De plus, certains aspects sont un peu négligés comme la traque des gitans. Reste une oeuvre décalée, ambitieuse (même si pas toujours donc à la hauteur!!!) et honnête.
René Clément n'a pas hésité à prendre des facilités avec le scénario et peu importe car il nous offre un film de gangsters qui ne ressemble pas aux autres. Il y a de l'émotion du rire notamment, des rebondissements, des astuces et une fin bien vu.
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1,5
Publiée le 30 avril 2021
La Course du lièvre à travers les champs est un film d'action inhabituel qui est entravé par un sentiment général de suffisance. Un groupe de gangsters décide de procéder à un enlèvement alors que la victime visée est déjà morte. Il commence en fanfare avec de l'action et une mieux mise en scène réaliste puis il commence à ralentir jusqu'à s'immobiliser. Il y a une série de touches décalées tout au long de l'histoire mais le résultat est une fin très sombre et guindé qui ressemble presque à une voiture en panne d'essence. Essayer d'en faire quelque chose de philosophique n'aide pas non plus car il y a déjà assez d'ingrédients bizarres sans avoir à essayer d'en faire plus qu'il n'en faut. Ryan est formidable dans l'une de ses dernières apparitions au cinéma et Farrow est également amusante dans son rôle. Par moments elle ressemble et sonne presque exactement comme sa grande sœur Mia sauf qu'elle a les cheveux longs. Ray semble être le seul inconvénient du film sa grande bouffonnerie semble déplacée dans un film qui tente si fort d'être insaisissable mais qui ne l'est pas...
Après un médiocre "passager de la pluie", René Clément, cette fois-ci, a réussi son coup, c'est le moins que l'on puisse dire. "La course du lièvre à travers les champs" est un solide film d'atmosphère, injustement oublié, à l'intrigue non moins solide (Sébastien Japrisot au scénario, comme ce sera le cas pour l'excellent "été meutrier" de Jean Becker, douze ans plus tard), et qui a l'audace de réunir des acteurs aussi différents que Jean-Louis trintignant et Robert Ryan ! A noter, pour les cinéphiles, la première apparition d'Emmanuelle Béart à l'écran, au début du film, et cette très belle citation de Lewis Caroll en préambule : "Nous ne sommes, mon amour, que des enfants vieillis qui s'agitent avant de trouver le repos".
Oh là là...franchement j'ai rarement vu un film avec autant de j'sais pas quoi qui vous fait verser des chaudes larmes pendant toute la projection. (ne cherchez pas Emmanuelle Béart, elle n'est présente que dans une bande d'enfants qui respirent la joie de vivre + deux gros plans sur son charmant visage) Pour résumer le film, je dirais fraternité, conscience de ses erreurs et de ses responsabilités, mais aussi transposition des jeux d'enfant à l'âge adulte; de toutes façons, vous avez vu, j'ai mis 4 étoiles!