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AMCHI
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0,5
Publiée le 2 août 2011
Consternant nanar à la française Les Week-ends maléfiques du comte Zaroff est un film d'épouvante (du moins sensé l'être) réellement mal foutu avec un scénario horriblement écrit. Bizarrement ce film fut interdit de cinéma à son époque car jugé trop immoral (sans doute que les censeurs voulaient sauver le public en lui évitant de voir une telle nullité).
On ne peut pas dire que l’on soit dans un franc ratage avec ce film, mais il faut reconnaitre que son manque de budget flagrant, ses approximations constantes, sa narration ridicule, rendent l’ensemble difficilement digeste, malgré des qualités affichées.Le casting d’abord m’a paru assez efficace. Michel Lemoine avait le physique pour incarner le comte Zaroff, c’est certain. Malheureusement il réalise une performance d’acteur très moyenne, qui vient surtout d’un manque terrible de relief du personnage. Ecrit sans talent, ce Zaroff là n’est pas très enthousiasmant en fait. Autour de lui gravite heureusement une pléiade de charmantes demoiselles, pour l’essentiel issu des productions érotiques de l’époque, et qui s’avèrent bien jolies, et bien agréables. Dans l’ensemble elles prennent le film avec légèreté, et sans vraiment bien jouer non plus (en fait c’est une impression très fortement appuyée par des dialogues pas convaincants) il faut avouer qu’elles sont très photogéniques, et qu’elles font des efforts. Howard Vernon est un second rôle convenable, mais peu exploité finalement. Reste que l’impression générale n’est pas déplorable, malgré un manque de naturel et des personnages mal écrits.Le scénario est mauvais. Il faut l’avouer, le début est prometteur, l’idée de remettre au gout du jour Zaroff a du potentiel, mais le traitement n’est pas à la hauteur. Introduisant de manière ratée le fantastique, ce film est aussi un ratage narratif, avec un rythme très mou, un manque de fluidité terrible, et même beaucoup d’incohérences. Tout n’est pas clair, il y a un gros manque de substance, et ce métrage peine même à attirer l’attention sur ce qui aurait dû être ses atouts : l’horreur et l’érotisme, la première étant inexistante, le second souvent très mal amené. Finalement la bonne impression de départ s’envole bien vite, et le final décevant ne laisse pas sur une bonne note.Visuellement le film sauve un peu les meubles. Il faut reconnaitre à Lemoine de réelles qualités pour filmer le corps féminin, et il essaye de faire des efforts louables pour donner à quelques scènes un minimum d’allure. On voit ces efforts dans la course poursuite avec la voiture par exemple, où même une séquence de torture qui surnage un peu au milieu du reste. Si c’est loin d’être parfait et que Lemoine est un peu fatigué ici, ce n’est pas trop mauvais pour un si petit film. La photographie et les décors sont aussi très solides, c’est d’ailleurs souvent une marque de fabrique chez le réalisateur, avec une esthétique qui du coup marque des points. Comme souvent l’érotisme Lemoine a lui aussi une tendance esthétisante qui pourra séduire, malgré une certaine fadeur ici. Lemoine pour le coup aurait dû mettre un peu plus de piquant, de perversité peut-être, cela aurait été bienvenu dans une histoire de la sorte. La musique est elle aussi trop neutre pour susciter une vraie attention.Finalement ce Zaroff est très bancal et très maladroit, ne parvenant à éviter la débâcle que par quelques atouts visuels indéniables. C’est peu, et c’est dommage car il y avait du potentiel, j’en suis certain. 1.5.
Les Week-ends maléfiques du Comte Zaroff intrigue d’abord grâce à une séquence inaugurale marquante : la très belle gestion du mouvement de trois corps en course (la femme nue, le chien et le cavalier), servie par un montage bien rythmé, annonce une expérience plastique au service d’un sadomasochisme thématique qui sera toutefois de courte durée. En effet, à mesure que se succèdent les victimes du comte se répète, inlassablement, un même parti pris artistique : des danses filmées au ralenti avec une musique pauvre et envahissante, entrecoupées d’une violence opportuniste ne suscitant ni gêne ni plaisir (coupable ou non) et de dialogues ridicules. La recherche esthétique mute alors en fatras chic et choc, incapable de proposer une vision originale et intelligente de la malédiction qui gouverne les personnages masculins. Notons enfin que les acteurs sont épouvantables, n’aidant pas notre immersion dans un récit cliché. N’est pas Sade ou Buñuel qui veut !