https://leschroniquesdecliffhanger.com/2023/03/09/8-femmes-critique/
Un générique déjà complètement déjanté et poétique puisque chaque actrice, chaque héroïne, chaque icône d’Ozon a le droit à sa fleur emblème. Tout de suite, on est dans l’audace et dans le symbole. Sans toutes les réciter, évidemment à ce jeu-là, Fanny Ardant est une rose rouge… Les couleurs éclatantes et brillantes sont partout, et nous écorchent les yeux de plaisir. Ozon adore ça, nous en met plein les mirettes à chaque plan, on est autant heureux que lui. C’est une explosion colorée et aussi étoilée tant les princesses et reines du cinéma français se succèdent ici à l’écran.
C’est parti pour plus d’une heure de faux semblants, de regards en coins, de pudeurs de gazelles, de froideurs coupables, d’accusations même pas dissimulées… Elles vont s’en donner à cœur joie dans les médiocrités ordinaires des rancœurs émergentes, ces actrices qui vont jouer aux actrices.
On est dans un western au féminin, où les balles sifflent avec une violence inouïe, dans de permanents règlements de compte qui viennent de profondes meurtrissures de l’âme. La scène du jeu des alibis avec tour à tour un plan fixe sur chacune d’entre elle est comme un exercice de haute voltige.
On va assister aux confidences les plus intimes, douteuses, parfois scabreuses, qui vont s’enchaîner pour ces 8 femmes, ces 8 destins, tant de secrets, de grands déballages, tant de drames et tant de larmes. Chacune fait un magistral numéro, ce qui rend 8 Femmes captivant, impossible à décrocher.
8 femmes, 8 bonheurs. 8 Femmes porte en lui comme un désespoir, celui de l’amour entravé, à l’image de cette terrible conclusion, sur un texte d’Aragon, et car tout finit toujours en chanson, surtout 8 femmes, « Il n’y a pas d’amour heureux »…