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Un visiteur
5,0
Publiée le 12 mars 2009
L' histoire des voyages de Gulliver est bien connue. Son originalité, ses perspectives philosophiques et son sens humain constituent sans aucun doute les qualités d'un chef d' œuvre de la littérature de jeunesse. cependant ce roman présente aussi un grand intérêt pour les adultes et notamment à ceux qui s'intéressent à la littérature fantastique. Le film de Fleischer a bien mis en évidence les qualités de cette œuvre avec des images d'une très grande beauté. Le spectateur a l'impression de voir des tableaux de peinture. Les dialogues reflètent le sens humain de ce roman et inspire des sentiments positifs chez les jeunes. Quand on voit ce film de bandes dessinées, on se rend compte que ses grands artistes n'existent plus; les films actuels ne sont que des produits de finance.
Les frères Fleischer (créateur de Popeye et Betty Boop) adapte cette fois-ci l'oeuvre littéraire de Swift : «Gulliver's Tale» (USA, 1939). L'adaptation est lacunaire et le titre aurait été plus juste au singulier. Dans le film nous n'avons l'occasion de voir qu'une partie de l'odyssée de Gulliver, celle qui se déroule au pays de Lilliput. C'est donc l'histoire d'un marin, Gulliver qui, victime d'un naufrage, échoue dans un pays peuplé de minuscules nains. Dans son sommeil, Gulliver est capturé par les lilliputiens et présenté à l'un des deux rois. En parallèle à cette histoire, nous est conté la relation entre les deux rois de Lilliput qui veulent fiancer leur enfant. Mais pour une raison idiote, ils se déclarent la guerre. Gulliver qui au début était montré comme une menace devient finalement le sauveur du pays de Lilliput. Les frères Fleischer, par cet happy-ending transmettent le message du respect de l'inconnu et de la force de l'amour. Le réalisteur utilise pour son film la forme universelle du cinéma d'animation des années 30. Réalisé deux après le «Snow White and the seven dwarfs» (USA, 1937) de David Hand, Le film reprend quasiment le même type de dessin. Le style graphique se trouve à mi-chemin entre «Snow White...» et «Popeye». Cependant, les frères Fleischer réalise une véritable prouesse graphique dans le cinéma occidental, très rarement égalé.L'animation et l'esthétique de Gulliver sont extrêmement justes, on a parfois bizzarement l'impression d'avoir à faire à du motion-capture. Troublant pour un film de 39. Bref, «Gulliver's Travels» est un film qui aborde le respect de l'autre et l'acceptation de la différence. Prémonition douteuse pour un film fin des années 30 qui naît dans une société qui a cru au nazisme. Par ce film d'animation innocent, transparait en filigrane le message humaniste pour un lendemain incertain, c'est d'ailleurs vers ce lendemain incertain que se dirige Gulliver dans le dernier plan.
Un film d'animation splendide et merveilleux qui ne connut pas le succès qu'il avait pourtant mérité. C'est regrettable car Les Voyages de Gulliver malgré une animation pas totalement réussie est néanmoins moins niais que certains films des studios Disney. Magique et poétique avec son charme d'une autre époque.