Votre avis sur Les Feux sauvages ?
4,0
Publiée le 12 janvier 2025
Les feux sauvages est sans doute le film le plus radical de Jia Zhang-ke. On retrouve absolument tout son cinéma, il a tout mis : l’évolution de la Chine, le temps qui passe, Zhao Tao, le barrage des trois gorges, différentes époques qui se succèdent... et bien évidemment un mélange de documentaire et de fiction brouillant les pistes sur ce que l'on est en train de regarder...
Forcément pour un nouveau venu dans le cinéma de Jia Zhang-ke ça semblera totalement austère, voire incompréhensible : les dialogues sont inexistants sauf pour les parties plus documentaires, il n'y a pas réellement d'intrigue... et pourtant on a un film incroyable avec trois parties très différentes chacune montrant une époque et la relation entre les deux personnages principaux.

Je dois dire que j'ai une très nette préférence pour la première partie qui est quasiment uniquement composée de scènes de danse, de fête et de chant, il n'y a pas d'histoire, on n'a aucune idée de vers où veut aller le film il y a juste des gens qui dansent sur la musique autant improbable qu'entraînante. Il y a un côté expérimental dans la manière avec laquelle les séquences s'enchaînent sans ordre, où une musique succède à une autre... La deuxième partie est composée avec des chutes de son film Still Life de 2006, filmé au barrage des Trois Gorges, les rares dialogues sont indiqués avec des cartons comme dans un film muet (je suppose qu'on ne pouvait pas prévoir 19 ans plus tôt les dialogues), ça participe à donner un aspect "fragments" au film, les fragments d'une vieille histoire d'amour dont on recollerait les morceaux. La dernière partie est plus classe et se déroule à l'époque actuelle, en plein covid.

On arrivera à être surpris même si on connait déjà bien le réalisateur par ce surprenant mélange, qui arrive malgré tout grâce à son fil rouge à créer une certaine unité dans ce patchwork d'époques et d'idées.
3,0
Publiée le 14 janvier 2025
Pas toujours facile de suivre les pérégrinations de ce couple ni de comprendre l'évolution de leurs relations. Reste un panorama de 25 ans couvrant l'histoire de la Chine et une réalisation d'une grande qualité.
3,5
Publiée le 12 janvier 2025
Présenté en CO Cannes 2024, " les feux sauvages" est reparti ( injustement selon moi) la corbeille vide.

Certes, le dernier opus du cinéaste chinois JZK, (de mon point de vue une des plus importantes signatures du septième art de ces deux dernières décennies) sera sans doute beaucoup trop aride pour le spectateur qui ne connait sa filmographie que de façon parcellaire.

JZK revient ici sur son thème principal : le portrait d'une chine en pleine évolution économique, qui laisse ses habitants dans une stagnation émotionnelle et solipsiste.

Le procédé utilisé par le cinéaste est assez peu commun et justifié par l'épidémie de COVID ou il se retrouvera dans l'impossibilité de filmer.

Il s'est agi pour lui, d'utiliser des plans non montés de certains de ses opus précédents et d'en faire ( vraisemblablement) une sorte de résumé de ses préoccupations d'artiste. Il ajoute ici un dernier épisode pas encore traité par lui, la pandémie de la COVID-19.

On reconnaîtra facilement des éléments de " plaform" et de " Still life" surtout ( les deux chefs d'oeuvre de son auteur), dans ce je vois comme une sorte de nouvelle pierre désenchantée, à son regard sur son pays natal qu'il aime malgré tout ( comme le souligne la dernière citation qui clôt " les feux sauvages").

Pour être juste, il faut reconnaître que le spectateur de passage dans la filmographie de Jia Zhan Ke, risque fort de se retrouver au bord du chemin avec le visionnage de ce seul titre. C'est d'ailleurs le reproche principal qu'on peut légitimement lui opposer.
2,0
Publiée le 11 janvier 2025
Voici une oeuvre que je me garderais bien de conseiller à quelqu'un qui n'a jamais vu de films de Jia Zhang-Ke.

Les feux sauvages est en effet constitué de plans filmés par le réalisateur lors de différents voyages à travers la Chine, ainsi que de plans issus du tournage de ses précédents films (Still Life, Les Eternels).

Jia Zhang-Ke s'est contenté pour ce film, si je puis dire, de tourner une sorte de court épilogue. On n'y comprend pas grand-chose, et l'intérêt de ce montage godardien conceptuel, à la frontière entre fiction et documentaire, est probablement de donner à voir l'évolution de la société chinoise sur plus de deux décennies.

Pour ce qui est de l'embryon d'histoire que le film semble raconter (une femme silencieuse recherche à travers le pays et le temps son amoureux), il est bien trop ténu pour générer un intérêt à lui seul. Là encore, il faut connaître la relation spécifique de Jia Zhang-Ke et de son actrice-muse-épouse, Zhao Tao, pour apprécier.

De cet assemblage souvent profondément inintelligible et parfois sublime (la partie 2006) sourd une nostalgie puissante, qui pourra peut-être sembler enivrante pour les connaisseurs. Les autres doivent passer leur chemin : on est très loin de l'éblouissement esthétique intrinsèque que procuraient A touch of sin ou Au-delà des montagnes.
1,0
Publiée le 11 janvier 2025
"Les feux sauvages" est plus qu'un film de fiction, un documentaire sur le cinéma de Jia Zhang-ke et sur l'évolution de la Chine depuis le début de ce siècle. Scénario paresseux, multiples séquences prises dans les longs-métrages précédents du cinéaste, fil narratif minimaliste caractérisent cette œuvre du grand réalisateur chinois. Une vraie déception et un long pensum dont j'aurais du mal à extirper une seule scène captivante ou émouvante.
jean bouquin

5 critiques

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4,5
Publiée le 10 janvier 2025
pour les inconditionnels de cinéma asiatique et de Jia Zhang Ke, ce film traverse des thématiques et des lieux déjà visités. Mais cela reste un très bon film montrant au delà d'une histoire d'amour personnelle un pays complètement contrasté et étonnant.
5,0
Publiée le 10 janvier 2025
Film d’une grande beauté visuelle explorant les changements sociaux du pays sur 25 ans d’histoire. L’histoire d’une relation passionnée entre fiction et documentaire. À voir
4,0
Publiée le 9 janvier 2025
Même si le scénario est confus, je me suis régalé sur tout le reste….J’ai eu la chance de faire deux longs voyages en Chine et certaines villes m’ont parlé ; ( Wuhan, Chongching), auréolé d’une croisière de trois jours sur le fleuve sauvage yangste ??? Je crois qu’il ne faut pas se tromper en regardant ce film, la meilleure option selon moi, c’est d’en faire un CARNET DE VOYAGES, les images de la Chine, j’en conviens sont souvent magnifiques, et la musique d’un grand romantisme apaisant…..CARNET DE VOYAGES, vous dis je plus que du cinéma, plus qu’une histoire d’amour complexe….c’est aussi un allégorie réussie sur le temps qui passe, pour nous tous, hélas….Le dernier plan séquence soulève une grande émotion…..Un film que je conseille…..Merci au réalisateur Jia Zhangke….
3,0
Publiée le 9 janvier 2025
la photographie est magnifique mais malheureusement l'histoire est pas très intéressante et les personnages peut attachant
4,5
Publiée le 8 janvier 2025
Dans un pays en profonde mutation, une femme et un homme se cherchent et tentent de s'aimer sans se trouver....
Une épopée grandiose qui traverse la chine de ses 20 derrières années et ses bouleversements signée par le plus grand réalisateur chinois d'aujourd'hui.
Depuis les milieux ouvriers au lendemain du nouveau millénaire jusqu'à l'eldorado des réseaux sociaux aujourd'hui, un film sous forme de radioscopie d'un pays monstre à travers une histoire d'amour sublime et déchirante.
A mettre au panthéon des cinéphiles.
1,0
Publiée le 7 janvier 2025
"Les feux sauvages", film présenté en sélection officielle au dernier Festival de Cannes, est fait de bric et de broc, utilisant en particulier des images filmées sans but précis pendant plus de 20 ans et des plans en provenance de précédents longs-métrages de Jia Zhangke. Il ne faut donc pas s'étonner que le format des cadres n'arrête pas de changer, allant du 4/3 au scope en passant par le 1.66 et le 1.85. En ressort un film qui montre l'évolution de la Chine de 2001 à 2022 et ce, d'une façon plutôt favorable au régime. Un film qui n'a ni les bons côtés d'un documentaire ni ceux d'une fiction. Film vu lors du dernier Festival de Cannes
2,5
Publiée le 1 novembre 2024
Que dirait-on d'un cinéaste français qui réaliserait son dernier film en utilisant des rushes tournés par ses soins, depuis le début du siècle, en y ajoutant quelques plans-séquences de ses précédents longs métrages et, également, quand même, une poignée de nouvelles scènes ? Peut-être pas que du bien mais concernant Jia Zhangke, l'enjeu est forcément différent, puisqu'au delà de ses aspects fictionnels, ses films documentent sans relâche l'évolution de la société chinoise. Ceux qui ne connaissent pas le cinéma de Jia risquent de rester perplexes mais il n'est pas dit que les autres soient très enthousiastes non plus car il y a un côté expérimental dans Les feux sauvages, qui engloutit les velléités romanesques spoiler: (une histoire d'amour qui semble vouée à l'échec)
, avec les tribulations d'une Chinoise dans un pays qui perd son âme au fil du temps. Il y a quelques coups d'éclat dans le récit et les changements de format de l'image sont impressionnants mais la déception est au rendez-vous, dans le sens où le cinéaste ne nous dit rien de bien nouveau, par rapport à ses œuvres antérieures, même s'il reste toujours un des grands cinéastes de notre temps et qu'il a la bonne idée de faire de son épouse et sa muse, Zhao Tao, le fil rouge de son film, spoiler: sans avoir besoin de lui faire prononcer un mot, tellement son visage peut exprimer tous les sentiments du monde.
2,0
Publiée le 1 novembre 2024
Jia Zhangke explore depuis de nombreuses années les changements économiques et sociaux en Chine ainsi que la manière dont les gens ordinaires sont affectés. À travers une histoire romantique étalée sur de nombreuses années avec des personnages qui se rapprochent et s'éloignent au rythme des changements dans le pays, le réalisateur revient sur sa propre filmographie avec des éléments repris de ses films précédents. J'ai souvent eu du mal avec Jia Zhangke et ce film n'arrange rien. C'est dénué de rythme et de force émotionnelle avec une histoire confuse et paresseuse qui ne nous facilite pas la tâche. De belles images et c'est tout... Bref, ce n'est pas un mauvais film, mais ce n'était pas pour moi.
3,0
Publiée le 14 septembre 2024
"Impacté par la pandémie du COVID-19, le tournage de Les Feux Sauvages (Caught by the Tides) laisse planer toutes sortes d’incertitudes dans son déroulé, linéaire et ancré dans une réalité nostalgique et mélancolique. Au terme de la quatrième journée de la compétition cannoise, nous ne comptons plus les ovnis qui se sont crashés sur la toile. Cette œuvre chinoise représente sans doute la lettre d’amour la plus douce et amère que l’on a découvert depuis le début de la quinzaine."

"Grand habitué de la Croisette, Jia Zhang-ke (Plaisirs inconnus, I Wish I Knew, Histoires de Shanghai, 24 City, A Touch of Sin, Au-delà des montagnes) continue de sonder l’âme de ses protagonistes, que l’on retrouve après Les Éternels. Avec comme point de départ la ville de Datong, le cinéaste nous emmène du nord au sud d’un pays en pleine métamorphose. Et au milieu des différentes mutations, sociales et technologiques, il filme les trajectoires opposées, et pourtant parallèles, de Qiao et Bin, un couple qui se cherche pendant plus de 20 ans depuis le début du XXIe siècle. Zhang-ke en appelle ainsi aux images d’archives qu’il a capturées sur cette période. À titre de comparaison, Richard Linklater a étalé sur douze ans de tournage pour Boyhood. Il n’existe pas véritablement d’intrigue dans cette épopée au cœur d’une Chine en pleine mutation, si ce n’est le fil rouge romantique qui lie deux âmes égarées."

"Les Feux Sauvages se conclue toutefois sur une note optimiste, malgré le contexte sanitaire que nous avons connu il y a quatre ans. Zhang-ke ne filme pas une société paralysée mais plutôt survivaliste, qui vit avec ses tourments, tout en essayant de les dépasser."

Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
3,5
Publiée le 27 mai 2024
Film patchwork réutilisant des plans de ses précédents films pour porter un regard nostalgique sur les évolutions de la Chine ces 20 dernières années. Le regard est captivant, mais la construction de la relation sur ces personnages principaux et la trame du récit reste superficielles.
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