"Impacté par la pandémie du COVID-19, le tournage de Les Feux Sauvages (Caught by the Tides) laisse planer toutes sortes d’incertitudes dans son déroulé, linéaire et ancré dans une réalité nostalgique et mélancolique. Au terme de la quatrième journée de la compétition cannoise, nous ne comptons plus les ovnis qui se sont crashés sur la toile. Cette œuvre chinoise représente sans doute la lettre d’amour la plus douce et amère que l’on a découvert depuis le début de la quinzaine."
"Grand habitué de la Croisette, Jia Zhang-ke (Plaisirs inconnus, I Wish I Knew, Histoires de Shanghai, 24 City, A Touch of Sin, Au-delà des montagnes) continue de sonder l’âme de ses protagonistes, que l’on retrouve après Les Éternels. Avec comme point de départ la ville de Datong, le cinéaste nous emmène du nord au sud d’un pays en pleine métamorphose. Et au milieu des différentes mutations, sociales et technologiques, il filme les trajectoires opposées, et pourtant parallèles, de Qiao et Bin, un couple qui se cherche pendant plus de 20 ans depuis le début du XXIe siècle. Zhang-ke en appelle ainsi aux images d’archives qu’il a capturées sur cette période. À titre de comparaison, Richard Linklater a étalé sur douze ans de tournage pour Boyhood. Il n’existe pas véritablement d’intrigue dans cette épopée au cœur d’une Chine en pleine mutation, si ce n’est le fil rouge romantique qui lie deux âmes égarées."
"Les Feux Sauvages se conclue toutefois sur une note optimiste, malgré le contexte sanitaire que nous avons connu il y a quatre ans. Zhang-ke ne filme pas une société paralysée mais plutôt survivaliste, qui vit avec ses tourments, tout en essayant de les dépasser."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.