Eh bien voilà, c’est fait : j’ai découvert "Le tombeau". Hein ? Mais quel tombeau ? "Le tombeau" je vous dis. Pas un caveau quelconque ni un en particulier. Je parle du film titré ainsi, que j’avais hâte de visionner enfin (merci NRJ12) malgré ses multiples diffusions. Ben tiens ! Je ne vais pas être très original : le titre, Antonio Banderas en tête d’affiche… de quoi susciter une grande curiosité et justifier ma relative impatience à me mettre devant mon écran plat ! Et l’entame remplit toutes ses promesses, avec une mise en bouche mystérieuse qui consiste à accompagner ce qui ressemble à une archéologue en train de pénétrer dans une galerie souterraine. Et plus elle s’enfonce dans cette galerie, plus la musique de Serge Colbert se fait puissante. « Aaaah ! » me suis-je dit, « enfin un bon film » sans savoir encore ce que cachait cette galerie. Et puis bon, les images défilent au fur et à mesure que le récit se déroule et c’est là que je me suis rendu compte que je ne découvrais pas ce film pour la première fois. En fait, je l’avais déjà vu mais n’en avais gardé aucun souvenir ! Oups ! Arrivé au bout, J’ai compris pourquoi je l’avais complètement oublié. Et cela est explicable sur plusieurs points. D’abord parce que l’entame est définitivement la meilleure scène du film. Rien de ce qui va suivre n’arrivera à son niveau. Alors certes l’idée de départ est originale sans l’être. Ben oui, ce n’est pas la première fois qu’on voit au cinéma des archéologues découvrir des tombeaux, ni des restes humains, sauf que là… franchement… l’identité de la sépulture a de quoi susciter les passions, au risque de mettre à mal une idéologie
voire même de réduire à néant une religion
. Bien que le sujet soit bien amené, le souci est que ce film ne va réveiller aucune de ces passions. Pire : le sujet, particulièrement accrocheur, réduit ces passions à un véritable feu de paille. D’abord parce que les personnages tombent dans la caricature. Oh pas tous, seulement certains d’entre eux. Mais on en est là. Mais attention, ce n’est pas non plus de la caricature grossière. Ça commence par Olivia Williams, dans la peau de cette archéologue qui conduit aussi dangereusement que la révélation de sa découverte. Puis ça continue par Mohammad Bakri dans le rôle d’Abu Yusef. Franchement, vous ne les trouvez pas un peu clichés sur les bords ? Mmmmh ? Ah ben voilà ! Clichés : c’est le mot qui me manquait. Vous ne pouviez pas me le dire avant ? Bref. Enfin Derek Jacobi, pourtant très à l’aise habituellement dans ce genre de rôle sombre peu à peu dans cette tendance, bien qu’il reste tout de même relativement convaincant par l’énorme énergie qu’il met pour mettre en évidence le questionnement auquel son personnage est en proie. Ma foi, les traits relativement forcés peuvent se comprendre : le scénario semble s’embourber dans sa propre ambition, comme si Jonas McCord à la double casquette ne savait pas trop quelle direction donner à son propre scénario. Du coup, ça s’enlise malgré de vaines tentatives de l’étoffer par des aspects politiques et même géopolitiques, tout en écorchant l’Eglise par la même occasion. Sans compter que, malgré de gros efforts consentis à intégrer des tonalités locales, la musique n’accompagne pas toujours de façon adéquate l’action. Alors le seul moyen de s’en sortir est un bon coup de boutoir, en l’occurrence une scène d’action finale qui ne sert malheureusement pas à grand-chose, si ce n’est de ne pas amener le film au-delà des deux heures. Ce n’est pas plus mal, parce que la réalisation n’est pas vraiment pas extraordinaire sans être pour autant calamiteuse, mais ce film ne mérite en aucun cas la note moyenne octroyée par les spectateurs. Cependant je suis sûr qu’en d’autres mains, on aurait pu avoir un grand film. Un très grand film. A quand le remake remanié ? En attendant, ce sera pour moi un 3,25/5.